Au service des travailleurs et
des
|
Humanite.fr - 7 Février 2007 Proche-Orient . Dirigeants du Fatah et du Hamas se rencontrent aujourd’hui dans la ville sainte pour trouver une solution à la crise interne. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le chef du Hamas, Khaled Mechaal, devraient se rencontrer aujourd’hui à La Mecque, Arabie saoudite, pour tenter de trouver une issue à la crise interpalestinienne. Un rendez-vous politique important alors que les affrontements, qui ont fait déjà plusieurs dizaines de morts entre les différentes factions armées dans la bande de Gaza, menacent maintenant de s’étendre à la Cisjordanie. À plusieurs reprises la signature de trêves avait été annoncée sans que cela soit réellement suivi d’effets : plus que jamais il semble que certains, au Fatah comme au Hamas, veuillent jouer leur propre partition avec, en perspective, la prochaine élection présidentielle prévue dans deux ans. On n’en est pas encore là. Pour l’heure, il faut surmonter le blocage politique, né de l’attitude de la communauté internationale qui a décidé de boycotter l’Autorité palestinienne après la victoire de la formation islamiste aux élections législatives il y a un an. Abbas et Mechaal se sont déjà rencontrés le 21 janvier dernier, à Damas. Les deux hommes avaient alors convenu de reprendre le dialogue en vue de former un gouvernement d’union nationale. Ces discussions achoppent depuis le mois de décembre et le Hamas craint que Mahmoud Abbas ne mette en oeuvre un référendum, donnant la possibilité aux Palestiniens eux-mêmes de résoudre le conflit interne. D’où les tensions auxquelles on assiste actuellement. Depuis l’installation de l’Autorité palestinienne, après les accords d’Oslo, et les élections de 1996, les Palestiniens n’avaient plus été aussi soumis aux enjeux internationaux. Aujourd’hui la situation régionale créée par l’occupation américaine de l’Irak, le désordre régnant en Afghanistan, les velléités iraniennes de remplacer l’Irak de Saddam comme première puissance régionale musulmane mais également les tensions confessionnelles, attisées en Irak comme au Liban, et la volonté à peine masquée de faire s’opposer sunnites et chiites, entraînent tout le Moyen-Orient dans une spirale pour le moins dangereuse. L’Arabie saoudite craint par-dessus tout une hégémonie de Téhéran et a pris la tête d’un groupe de pays arabes qui se prononcent clairement contre le nucléaire iranien. Parallèlement, avec l’aide des États-Unis, l’Égypte, qui n’a pas de relations officielles avec l’Iran, retrouve une place régionale. Enfin, pour Washington il importe de permettre à ces régimes amis (auxquels il faut ajouter la Jordanie et le Qatar) de contrer l’Iran et de soutenir ses efforts en Irak sans générer une trop grande déstabilisation dans ces sociétés. D’où l’attitude de l’administration américaine qui combat par tous les moyens le Hezbollah au Liban, se souvient qu’il existe une « feuille de route », pousse Tel-Aviv à donner au moins le change en acceptant de reprendre les discussions avec les Palestiniens et redonne toute latitude aux Saoudiens pour rétablir les contacts avec le Hamas (dont le royaume était auparavant le principal soutien financier avant de prendre ses distances via les « amicales » pressions américaines, ce qui avait poussé l’organisation dans les bras du Hezbollah, de l’Iran et de la Syrie). Le rendez-vous d’aujourd’hui est donc important. Mais personne ne se montre trop optimiste. Pierre Barbancey La Voix du Peuple - Mis à jour : le 7 Février 2007. |