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Par André Parizeau
Porte parole du PCQ

 

Selon les porte-parole du Journal de Montréal et de Quebecor, les employéEs de ce journal seraient "trop payés" et cela mettrait en danger "la survie future" de ce journal. Ils ne mériteraient pas non plus qu'on prenne la peine qu'on se soucie d'eux. Mais qu'en est-il ?

Si cela était vrai, alors l'entreprise n'aurait jamais réussi à dégager des profits de quelques 50 millions de dollars sur un chiffre d'affaires total de 200 millions, comme cela s'est produit en 2008.  Pensez-y !  Cela fait quelque chose comme 25%  de taux de profits.  Qui dit mieux !

C'est sûr que les employés du Journal de Montréal gagnent beaucoup plus que la moyenne des travailleurs et des travailleuses au Québec.  En fait, ils sont parmi les mieux payés de tous les journalistes au pays, lesquels sont déjà, et en général, bien mieux rémunérés que la plupart de monsieur et madame tout le monde.  Mais est-ce en soi un problème ?  Ne devrait-on pas plutôt se dire que le vrai problème, ce sont tous ces centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs qui oeuvrent dans des emplois épuisants, avec des salaires de misère, et dont les conditions de santé et de sécurité au travail n'ont juste pas d'allure, etc.

Les attaques contre ces employéEs du Journal de Montréal ne sont pas sans rappeler les commentaires que le gouvernement conservateur à Ottawa faisaient également récemment contre les ouvriers oeuvrant sur les chaînes d'assemblage de GM, Ford et Chrysler en Ontario.

En lieu et place de songer à toujours vouloir réduire les salaires de ceux et celles qui ont réussi, au fil des années, à améliorer leur sort (comme c'est le cas au Journal de Montréal),  ne devrait-on pas tout simplement profiter de ce qui se passe présentement pour exiger (comme le fait déjà Québec solidaire) pour des modifications en profondeur des normes du travail pour relever justement et de manière significative les conditions de vie et de travail de la grande majorité de ceux et de celles qui demeurent encore au bas de l'échelle ? ...

N'oublions pas non plus que le vrai scandale -- celui qui devrait surtout nous préoccuper --, se situe également dans le niveau de rémunération et de pouvoirs de gens, comme Pierre Karl Péladeau, dont le seul véritable "talent" aura été d'être le fils de "l'autre", et qui pensent du même coup que tout leur revient de droit et qu'ils peuvent aussi décider de faire ce qu'ils veulent avec la vie d'autrui. Y compris quand cela touche pas juste quelques personnes mais en fait un grand nombre d'entre eux.

Si les employéEs du Journal de Montréal était aussi égoïstes que la direction de ce journal le prétend (en passant n'est-ce pas justement Pierre Karl Péladeau qui devrait ramasser la palme de l'être le plus asocial et amoral qui soit), alors comment devrait-on expliquer le fait que ces mêmes employéEs avaient déjà accepté de revoir leur semaine de travail, de même que de réexaminer la compartimentation de leur tâches.  Mais voilà, voici maintenant que cet employeur voudrait aussi que ces même employéEs acceptent de voir leurs salaires et leurs avantages sociaux coupés en plus de 20 ou 25%.  Un chausson avec cela ?...

Quebecor veut écraser ces employéEs, de la même manière qu'il a aussi essayé de leur faire avec ceux du Journal de Québec, de même qu'avec les employéEs de Vidéotron.  C'est un boss qui ne supporte tout simplement pas les syndicats.

Pendant des années le "père" Péladeau avait peut-être pu donné l'impression qu'un boss pouvait être autre chose qu'un ... boss.  Il faut dire que le "père" Péladeau calculait que les grèves étaient quelque chose à éviter et qu'il valait sans doute mieux payer plus pour avoir au moins la paix sur le plan des relations de travail.  Il faut croire que le fils veuille absolument nous rappeler la prédominance des éternelles lois sur le profit.

Comme le soulignait notre camarade Claude Vallée (voir raccourci ci-joint, à gauche sur cette page), ce conflit de travail n'a peut-être encore que quelques jours, mais déjà il est en train de prendre une dimension qui dépasse de loin les seules considérations locales au sujet du renouvellement de la convention collective dans cette seule entreprise.

Face à un employeur particulièrement anti-syndical, et qui est en même temps à la tête d'un des plus grands empires québécois, nous avons un devoir de faire front commun et de dire : cela ne marchera pas de même !

Solidarité avec les employéEs du Journal de Montréal !

 


 



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