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Extrait du site de ruefrontenac.com
Le député de Québec solidaire a jugé, jeudi, que dans la crise actuelle, ce ne sont pas seulement les politiciens qui ont le devoir d’expliquer leurs gestes et leurs décisions, mais aussi les grands décideurs économiques – les «Péladeau, Desmarais et autres qui ont tordu le bras à nos gouvernements», a précisé Amir Khadir.
Réagissant à l’annonce de la ministre Jérôme-Forget du retour des déficits budgétaires pour la prochaine année et peut-être de son départ prochain, Khadir a estimé que le «grave déficit de crédibilité» dont souffrent le gouvernement et sa ministre des Finances a des raisons beaucoup plus profondes. Les gouvernements péquistes et libéraux des 20 dernières années «ont écouté les bonzes du marché» et ont déréglementé, privatisé et accordé des baisses d’impôt, dit-il.
«Au lieu de blâmer uniquement les décideurs politiques, on pourrait aller
au fond des choses et retrouver les véritables détenteurs du pouvoir :
(ceux) du pouvoir économique, a déclaré le député de Mercier. Ce sont les
Péladeau, Desmarais, les propriétaires des grands intérêts privés au Québec
et au Canada, le Conseil du patronat... Ce sont ceux-là qu’on devrait
appeler devant le tribunal du jugement journalistique et politique, parce
que ce sont souvent eux qui ont tordu le bras de nos gouvernements.»
Dossiers vitaux
Le député aimerait par ailleurs voir Jean Charest agir dans des dossiers vitaux «au lieu de recevoir des Légions d’honneur». Dans les dossiers de la MIL Davie ou de Rio Tinto Alcan, par exemple. Selon Khadir, qui dit avoir des sources, Alcan annoncera à la fin de février qu’elle n’a pas de marge de manœuvre pour maintenir ses activités dans quatre usines du Québec. Malgré tout, la multinationale versera des dividendes à ses actionnaires. «Si c’est le cas, c’est scandaleux»,dit-il. Il a rappelé que la multinationale a obtenu d’énormes avantages depuis plus d’un siècle au Québec et que «c’est le peuple du Québec qui a fait sa richesse». Alors, conclut-il, «Alcan a des comptes à rendre».
Selon lui, il faut prendre
pour modèle le nouveau président des États-Unis, Barak Obama, qui n’hésite
pas à critiquer le pouvoir économique malgré la pression sur ses épaules. «Comment
se fait-il qu’ici on n’ose pas remettre en question le privilège des grandes
entreprises, des chefs d’entreprises qui se paient encore des coussins
d’atterrissage et des bonus?» a-t-il soulevé.
Comme il fallait s’y attendre, l’unique représentant de Québec solidaire ne
fait pas de syncope devant la perspective d’un budget déficitaire. Durant
une crise économique, croit-il, il faut penser d’abord aux travailleurs
plutôt qu’à l’équilibre budgétaire. Les programmes sociaux ne doivent pas
être touchés. Amir Khadir a répété que beaucoup de revenus peuvent être
récupérés en abolissant les nombreux avantages fiscaux consentis à la grande
entreprise. Il a cité le cas des minières, où le gouvernement ne perçoit des
redevances de 12 pour cent, ce qu’il juge nettement insuffisant.
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