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Par André Parizeau,
Porte-parole du PCQ
(*)

Mais où est donc le PQ et que dit-il par rapport à tout le dossier de la fermeture définitive de l'Abitibi Bowater à Donnacona ?  Nous avons vérifié et ce n'est vraiment pas édifiant.

Pour un parti politique qui aime bien faire référence (quand cela fait évidemment son affaire) de son passé des années 70, alors qu'il se disait ouvertement comme ayant un "préjugé favorable aux travailleurs", mais qui a depuis belle lurette convenu du fait qu'il était mieux de se distancer des syndicats et qu'il aimait mieux être perçu comme un parti plus "centriste" (mais qu'est ce que cela veut dire ?...), cela ne lève pas haut.

Regardons d'abord du côté du site Internet du PQ.  Il n'y a rien. Tout au moins pour le moment.  Pour ce qui est de la plate-forme électorale, il faudra encore attendre jusqu'à demain, 8 novembre.

Si vous faites une recherche avec le moteur de recherche de Google, en utilisant les mots Abitibi Bowater, Donnacona, et PQ, vous trouverez bien une référence à un communiqué jadis émis en 2007 par le PQ, à l'occasion de la première annonce de fermeture, mais si vous cliquez dessus, alors cela vous dira que le document ... n'est plus disponible.  Vous trouverez également un raccourci vers une vidéo produite à l'occasion d'une action organisée, toujours en 2007, par la communauté de Donnacona pour dénoncer la fermeture, et au cours de la laquelle toute une série d'organisations, dont le Bloc Québécois, mais aussi le PQ, avaient donné leur appui.  Mais sans plus.

Fait à noter, vous trouverez également notre propre lien, pointant vers le reportage de la télévision de Radio-Canada, où les travailleurs et les travailleuses de l'Abitibi Bowater dénoncent la collusion entre leur compagnie et les libéraux de Jean Charest.  Mais pour ce qui est du PQ, vous ne trouverez pas grand chose de plus.

Passons maintenant du côté de ce que la chef du PQ annonçait, hier, en matière de mesures pour aider le Québec à passer à travers la crise actuelle.

La première de ces mesures concernent une bonification des programmes de formation de la main d'oeuvre, pour ceux et celles qui perdent leur emplois.  La mesure n'est pas en soi mauvaise, mais n'aiderait en rien à empêcher que ce qui s'est passé à Donnacona, ou chez Aleris, plus tôt cet été (c'était là encore un scandale majeur), ne se reproduise.

Deux autres mesures préconisées par le PQ pourraient être jugée comme pouvant aider à la protection des emplois.

Il s'agit dans un premier cas de donner le mandat à la Caisse de dépôt et de placement du Québec de mettre en place un nouveau fonds d’investissement pour les entreprises québécoises, notamment les PME.  Dans un deuxième cas, il s'agirait également de relever le plafond maximal de participation des fonds de capital de risque, tels que le Fonds de solidarité de la FTQ ou le Fondaction de la CSN, à condition que les entreprises concernées aient moins de 1 milliard de dollars de capitalisation.

Une fois encore, ces deux mesures -- qui seraient temporaires, de l'avis du PQ; on pourrait en même temps se demander pourquoi -- ne sont pas mauvaises en soi.  Toutes deux vont dans le sens de ce que le PCQ souligne depuis déjà des années et qu'il adoptait lui-même comme mesures souhaitables lors de son plus récent congrès, qui se tenait le mois dernier; il en va de même pour la bonification des programmes de formation de la main d'oeuvre en cas de mises à pied.  Là n'est pas le problème.

Le vrai problème réside dans le fait que de telles mesures ne régleraient strictement rien à des situations comme celles que les travailleurs et les travailleuses d'Abitibi Bowater à Donnacona vivent présentement.  À savoir lorsque de puissantes multinationales, comme cette compagnie, décident de faire ce qu'elles veulent.

Toutes les autres mesures annoncées par madame Pauline Marois, le 6 novembre, n'avaient rien à voir avec la question des fermetures des usines et d'entreprises et portaient plutôt sur l'implantation de nouveaux crédits d'impôts.

Bref, le PQ n'aurait finalement pas grand chose à proposer pour mettre un stop à de telles situations, comme celle qui vient de se produire à Donnacona.

Il n'est pas sans intérêt de noter que seul Québec solidaire, parmi tous les partis politiques qui présentent actuellement des candidats et des candidates pour les élections du 8 décembre, inclut dans sa plate-forme une clause qui se lit comme suit :

"Exiger des entreprises qui délocalisent leurs activités qu’elles remboursent tous les prêts et aides fiscales qu’elles ont reçus du gouvernement québécois pour ne pas soutenir financièrement des entreprises qui ne sont plus ici et qui ne respectent pas des normes minimales de responsabilité sociale et environnementale ailleurs." (**)

Juste avant, on affirmait également que Québec solidaire s'engage à :

"Encourager les coopératives de travailleurs et travailleuses qui reprennent les entreprises rentables qui délocalisent leurs activités pour ne pas laisser tomber les communautés qui souffrent des effets pervers de la globalisation et pour les encourager à se prendre en main." (**)

Si on prend la peine de lire ce que le PCQ propose de son côté, cela va encore plus loin, puisque nous allons même jusqu'à dire que le gouvernement du Québec devrait être capable, si besoin est, de saisir carrément les actifs d'une compagnie.  Une fois cela dit, ce que met de l'avant Québec solidaire serait, et ce de manière très claire, une très grande avancée.  Cela fait partie des raisons qui nous poussent à dire qu'il faut absolument aider Québec solidaire à faire une percée au sein de l'Assemblée nationale.  C'est à dire les appuyer à faire élire un maximum de député-E-s.

 

(*):  Le PCQ est un des différents collectifs oeuvrant au sein de Québec solidaire et reconnu comme tel par ce dernier.

(**) :
Extrait d'un document émis par Québec solidaire et qui s'intitule "
Crise financière : Pour éviter que les travailleurs et les travailleuses ne soient affecté·e·s"
 

 



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