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Au delà des mots ...

 

 

Par André Parizeau (*)

Le PQ se dit, comme Québec solidaire, en faveur du réseau public de santé.  Sauf que le PQ souligne du même souffle qu'il maintiendrait en même temps le statu quo au niveau du rôle déjà pris par le privé dans le réseau de la santé.  Dans les faits, les positions du PQ en matière de santé ne sont guères différentes de celles des libéraux.

C'est dans tous les cas ce qui se dégage de la récente présentation, par la chef du PQ, Pauline Marois, de son fameux plan pour la santé.  Une bonne partie de l'attention des médias s'est portée sur le slogan du PQ : "Un Québécois, un médecin".  La chef péquiste a en effet promis que chaque Québécois aurait accès, d'ici cinq ans, à un médecin de famille, via ce qu'on appelle les groupes de médecins de familles.

Pour y parvenir, la chef péquiste entend créer 150 de ces groupes, par rapport au 178 qui existent déjà et qui ont été créé par les libéraux, depuis leur arrivée au pouvoir en 2003.  D'entrée de jeu, on voit mal comment l'arrivée de 150 de ces nouveaux groupes (formés normalement de 8 à 12 médecins) pourraient dans les faits permettre aux millions de Québécois et de Québécoises, qui n'ont toujours pas accès facilement à un médecin de famille, à y avoir droit.  Mais il y a plus et c'est là, dans le fond, que le bas devrait le plus blesser.

Lorsque questionnée pour savoir ce que ferait un éventuel gouvernement péquiste, Pauline Marois affirme qu'elle "n'ouvrira pas davantage la porte au privé".  C'est déjà cela de pris, vous me direz.  Sauf que cela sous entend par le fait même qu'elle maintiendrait ouverte cette même porte au privé. En d'autre termes, elle maintiendrait le statu quo actuel. Si elle est élue, dit-elle, elle reverrait la loi 33 (qui permet l'intrusion du privé), de manière à mieux baliser l'utilisation du privé dans le domaine des chirurgies, mais elle affirme en même temps qu'elle n'entend toutefois pas revenir sur ce qui est déjà possible de faire en cliniques privées, en vertu de cette même loi 33.

Quand on se met à y regarder de plus près, on ne peut qu'être frappé par les similitudes qu'il y a entre le plan Marois et le plan Charest.  Que ce soit au niveau de l'utilisation des médecins de famille (Charest aussi propose d'augmenter encore plus le nombre de ces groupes de médecins de famille), que ce soit à propos de l'informatisation des dossiers médicaux (un autre "buzword" cher aux libéraux, autant qu'au PQ), et surtout du rôle du privé, que ces deux partis veulent finalement préserver, les différences sont surtout au niveau des nuances.  Mais pas par rapport au fond.

C'est d'ailleurs cette relative similitude entre les positions des libéraux et celles du PQ, sur la question de la santé, ainsi que sur d'autres questions, qui fait aujourd'hui en sorte que la campagne a tant de misère à lever.  On s'envoie beaucoup d'invectives,de part et d'autres;  "avec Marois, cela coûterait plus cher", de dire les libéraux; "non ce n'est pas vrai", de répondre le PQ, et c'est bien plutôt avec Jean Charest que cela finit de fait par nous coûter plus chers".  La belle affaire !  Chacun se renvoie la balle; chacun voudrait se présenter comme étant le meilleur gestionnaire des fonds publics,  mais sans jamais, bien sûr, vraiment définir ce que signifierait le fait d'être "meilleur gestionnaire".

Un dernier mot à ce propos: beaucoup a été dit à propos de la mise à la retraite, sous les anciens gouvernements du PQ, d'un grand nombre de médecins, ainsi que d'infirmières.  Le problème n'était pas tant la mise à la retraite en tant que telle, mais bien plutôt le contexte ainsi que les raisons qui avaient amenés à une telle décision, d'où l'impact que ces mêmes mises à la retraite eurent finalement sur l'ensemble de nos services publics.  On voulait réduire les dépenses dans le réseau public de santé.  L'idée, en faisant ces mises à la retraite, n'était pas de faire place à des plus jeunes, mais bien de couper dans les services, soit disant parce qu'on n'avait plus assez d'argent pour se payer de tels services.  Le problème, c'est qu'on ne les remplaçait pas.

Aujourd'hui, ceux-là mêmes qui s'entendaient hier pour couper (et cela inclut les libéraux, en beaux hypocrites qu'ils sont) s'entendent aujourd'hui pour dire que les universités devraient produire plus de médecins et d'infirmières diplômées.  Sauf qu'ils étaient tous d'accord aussi pour dire, hier, que les universités coûtaient elles aussi trop cher, qu'il fallait plus contingenter les entrées, etc.

Tous changent maintenant leur fusils d'épaule.  Au moins en paroles.  Par contre, tous s'entendent pour dire que le privé a désormais (et plus que jamais) sa place et tous s'entendent également pour dire que les professionnels de la santé, qui reçoivent leur formation grâce à un réseau public d'éducation (lequel est aussi plus accessible que n'importe où ailleurs en Amérique du Nord), devraient pouvoir continuer à aller, ensuite, vers le ... privé.  Et tous s'entendent également pour rouvrir le dossier des frais de scolarité.  Même le PQ.

Finalement, seul Québec solidaire offre véritablement un programme qui se démarque de tout cela, qui vise à opérer un revirement à 180 degrés,  et qui demeure en même temps axé sur un principe simple et clair : c'est au réseau public de santé de s'occuper de la santé des gens, et pas au privé; c'est également dans le réseau public qu'il faut investir socialement, et pas dans le privé.  Et cla inclut le fait de renforcer l'accessibilité au réseau public d'éducation.

Le 8 décembre, il faut voter Québec solidaire.

 

(*) : André Parizeau est candidat de Québec solidaire dans Acadie dans le cadre de cette élection; lors du dernier congrès du PCQ, il était également élu porte-parole de ce dernier et, à ce titre, siège donc sur le Comité exécutif du PCQ. 

Parti communiste du Québec (PCQ) - Ajouté : le 17 nov.  2008.