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Par André Parizeau,
Chef du PCQ
Il y a parfois, en
politique, des tournants surprenants qui, même lorsqu’ils viennent d’un
adversaire, peuvent laisser pantois. Le choix de Stéphane Dion comme
nouveau chef des libéraux fédéraux, tel que finalement décidé par les
délégués au congrès de ce parti, rentre très clairement dans cette
catégorie.
Les libéraux fédéraux
sont toujours au fond du baril au niveau de leurs appuis politiques au
Québec. Leur déconfiture, lors des élections partielles dans Repentigny,
l’a mis en relief. Et ce n’est certainement pas avec Stéphane Dion que la
pente sera plus facile à remonter pour ce parti. Bien au contraire.
Personne n’oubliera au
Québec le fait que c’est Stéphane Dion qui fut le parrain de la fameuse loi
sur la clarté référendaire
Ce choix, de la part des
libéraux fédéraux, n’est pas sans rappeler l’approche qu’avait jusqu’à tout
récemment les conservateurs de Stephen Harper (et qu’ils ont toujours pour
l’essentiel) : une approche anti-Québec. C’est comme si les politiciens
fédéralistes, à Ottawa, s’étaient soudainement donnés le mot pour prendre de
manière assez systématique le contre-pieds de tout ce que la plupart des
Québécois et des Québécoises pensent et aspirent à.
Tout cela confirme en
même temps le caractère illusoire et hypocrite de la résolution votée, il y
a à peine quelques jours par la quasi-totalité de tous les députés
fédéralistes à Ottawa, à propos du Québec.
Cela est d’autant plus
évident que le nouveau et principal lieutenant de Stéphane Dion, celui par
qui sa victoire est arrivée, n’est nul autre que Gerald Kennedy, un autre
chantre du discours anti-Québec.
De manière tout aussi
instructive, on notera le fait que la plupart des commentateurs s’accordent
à dire que les deux principaux opposants à Stéphane Dion, soient Bob Rae et
Michael Ignatieff, quitteront fort probablement la scène politique d’ici
peu.
Dans
un contexte ou les libéraux fédéraux étaient déjà en difficulté au Québec et
que les conservateurs ont toujours autant de misère à percer au Québec, tous
ces événements semblent indiquer que le fossé qui existait déjà entre
l’électorat québécois et toute la politique fédérale, ira en s’accentuant.
Ceux et celles qui, au
sein de nos élites politiques, que se soient à Ottawa ou à Québec,
espéraient être capable d’enterrer la question nationale québécoise
tellement profondément que plus jamais elle ne reviendrait les hanter au
grand jour, doivent pour leur part être en train de faire les cent pas et se
demander que faire.
De l’autre côté, pour
ceux et celles qui croient à la nécessité d’un Québec indépendant, cela a au
moins le mérite de rendre les choses encore plus claires.
Un dernier détail. Avec
ce dernier rebondissement, il semble bien que les gouvernements minoritaires
continueront à être, au moins pour un certain temps encore, la norme à
Ottawa. Mais faut-il vraiment s’en plaindre ?
4 décembre 2006
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Il n'y a pas d'illusion à
se faire quant à la portée de la résolution votée par la Chambre des
communes sur le Québec (Déclaration du Comité exécutif central du
PCQ)
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