www.pcq.qc.ca - Parti communiste du Québec (PCQ) Dernière mise à jour : |
Par André Parizeau
Porte parole du PCQ
Pourquoi les policiers peuvent-ils faire à peu près n'importe quoi sans jamais être vraiment inquiétés, même quand cela saute au yeux ? Et comment se fait-il qu'ils finissent toujours par s'en sortir ?
Depuis quelques jours, la question se pose avec de plus en plus acuité, alors que les médias n'arrêtent pas de nous relater dans les moindres détails toutes les péripéties de cet événement condamnable au plus haut niveau, durant lequel un officier de la GRC, à Vancouver, tira 5 fois avec son pistolet Taser contre un individu qui l'aurait menacé avec ... une agrafeuse. Parait-il qu'il n'aurait jamais eu le temps (???) de l'avertir avant de le tuer, tellement la menace était "sérieuse".
Et puis il y a aussi cette histoire, tout aussi abracadabrante, et rendue publique hier par ruefrontenac.com, de deux policiers du SPVM accusés de brutalité policière, qui n'arrêtent pas de multiplier les procédures judiciaires pour éviter la justice et qui vont maintenant se retrouver, pour une 4e fois, devant les tribunaux. Et on ne saurait, évidemment, oublier le dossier des événements à Montréal Nord. Sans parler également de cette autre histoire d'une autre jeune du quartier Côte des Neiges, dans l'Ouest de Montéal, Mohamed Bennis, également tué par la police du SPVM, et dont les parents continuent toujours à se battre pour faire éclater la vérité, sans vraiment y réussir (cela fait maintenant presque 4 ans que les procédures traînent !!!).
Je ne sais pas si vous avez remarqué mais à chaque fois qu'un policier se fait prendre à faire quelque chose d'illégal ou de répréhensible, celui-ci semble à chaque fois s'en tirer sans trop de mal. Au pire, il y aura suspension pendant un temps. Le plus souvent avec solde, faut-il le mentionner. Et puis, le tout finit généralement par tomber dans l'oubli. Quand les choses deviennent trop évidentes, alors on fera semblant de faire enquête, sans jamais aller jusqu'à révéler l'ensemble du dossier. Sécurité oblige ... Et lorsque ceux-ci finissent par se retrouver devant les tribunaux, ce qui est plutôt rare, alors ils peuvent compter sur une armée d'avocats. Pour les victimes, c'est évidemment une autre affaire !!! Et puis, en bout de piste, ils finissent de toute manière par être le plus souvent blanchis.
À bien y penser, il n'y a qu'un autre groupe, dans la société, qui puisse se considérer également comme pouvant être au dessus de la loi, quoiqu'il arrive, et qui puisse aussi bénéficier, en même temps, d'une sorte de loi du silence. Une sorte de loi de l'Omerta que même les tribunaux ne semblent pas prêts à remettre en cause. Ce sont les patrons des grandes banques, des pétrolières, et de tous les autres patrons des grosses multinationales qui dominent nos vies.
Pour chaque Conrad Black qui aboutit en prison (une prison assez dorée faut-il ajouter), des centaines d'autres peuvent en effet continuer avec leurs "gamicks" et toutes leurs supercheries, en toutes impunité. Chaque jour amène son lot de scandales, plus scandaleux les uns que les autres. Pourtant, rarement entendons-nous des nouvelles à propos d'un tel qui serait en prison. Et quand cela se produit et qu'un patron se retrouve effectivement en prison, c'est jamais pour très longtemps. Pensons ainsi à Vincent Lacroix qui, incidemment, est encore en appel. Avez-vous déjà entendu parler d'un patron qui aurait fait 20 ans fermes derrière les barreaux ?... On appelle cela la démocratie bourgeoise ...
Personne ne disputera le fait qu'un tel système demeure meilleur que ceux qui pouvaient exister avant, comme dans le temps de l'esclavage ou du féodalisme. Mais pour ce qui est de dire que ce système serait le meilleur de tous les systèmes, et qu'il n'y aurait pas matière à faire mieux, on repassera !
On notera au passage que si ces deux groupes -- que sont les policiers et les bourgeois -- sont effectivement, et la plupart du temps, au dessus des lois, tout cela ne devrait pas nous surprendre. C'est que l'un a aussi besoin de l'autre pour survivre et s'assurer que "son" ordre ne puisse être éventuellement remis en cause. Une sorte de copinage dont chaque partie finit par bénéficier, via un système de justice qu'on pourrait également jugé comme étant beaucoup trop complaisant face à tout cela. Un système où la grande majorité finit finalement par se retrouvée flouée. Soit nous, le monde ordinaire .
Moi, je pense que tout cela nous montre juste l'importance de renverser, une fois encore, l'ordre des priorités dans notre société. Soient le fait de mettre en haut de la pyramide, les intérêts de la majorité.
Sujets reliés :
Deux policiers du SPVM devront retourner en cour
pour une 4e fois pour une histoire de brutalité policière;
le dossier n'est toujours pas réglé et traîne en longueur; à noter,
celui qui aurait été la victime de cette brutalité policière était
lui-même un étudiant en techniques policières au moment des événements;
cliquez ici pour en savoir plus sur cette histoire qui était relatée
récemment sur le site Internet de ruefrontenac.com
Le système
judiciaire : mais où est donc la justice avec un grand "J"
? Cliquez ici pour consulter notre
dossier par rapport au système judiciaire dans
notre pays
Mais qui donc pourra donc remettre au pas
les services
de police ?