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Plus le temps passe et plus les désaccords entre les syndicats québécois et la direction du PQ semblent se multiplier.  Compte tenu du virage de plus en plus à droite du PQ, une telle situation n'est pas à proprement parler surprenante.  Ce qui l'est un peu plus et mérite d'être souligné est le fait que ces différents atterrissent maintenant, et de plus en plus, sur la scène publique et que les dirigeants syndicaux semblent de moins en moins concernés par l'impact que cela pourrait éventuellement avoir sur les appuis du PQ.

À cause de la loi électorale, qui ne reconnaît aucune forme de représentation proportionnelle, les gens ont souvent tendance à penser et à voter en fonction du parti le "moins pire", plutôt que d'appuyer celui qui correspondrait le plus à leurs idées mais qui n'a peut-être pas autant de chances de l'emporter lors des élections.  C'est ce qu'on appelle le vote stratégique et cela amène généralement les gens à taire leurs critiques quand cela concerne justement le parti qui serait le moins pire.  Cela a beaucoup servi au PQ jusqu'à présent mais les choses semblent de plus en plus changer, y compris dans les syndicats.

Pour le PQ, cela devrait être comme une sonnette d'alarme.  Pour tout ceux et celles qui cherchent depuis des années à développer une alternative électorale au PQ qui soit en même temps plus à gauche que peut l'être celui-ci -- c'est notre cas au PCQ de même que pour toutes les autres forces associées à Québec solidaire -- tout cela est plutôt une bonne nouvelle.

Le chef de la CSQ, Réjean Parent, est le dirigeant syndical québécois qui est allé le plus loin jusqu'à présent.  Réagissant à une récente déclaration du chef du PQ, André Boisclair, comme quoi le temps du préjugé favorable aux travailleurs était bien fini  au PQ, Réjean Parent avait ceci à dire :

« Où M. Boisclair pense-t-il aller chercher ses votes ? Ce n’est pas parce que nous contestons vivement le gouvernement Charest qu’il doit prendre le vote des syndiqués pour acquis. Il y a d’autres candidats progressistes ».

« Il se pourrait également que nos membres ne se rendent tout simplement pas voter s’ils ne se reconnaissent pas dans les programmes et les équipes qui leur seront proposés. André Boisclair devrait se rappeler que son parti a perdu les dernières élections à cause du fort taux d’absentéisme »,
précisait ensuite M. Parent.

Juste avant, André Boisclair avait déclaré sur les ondes de TVA qu'il y a peut-être de la «nostalgie» de cette époque où les leaders syndicaux étaient «copain copain et passaient leur soirée autour de repas arrosés avec les dirigeants politiques» ... mais que «les temps ont changé. Le Parti Québécois n’est pas là pour perpétuer le statu quo. Que le milieu syndical se le tienne pour dit», avait-il ensuite ajouter en prenant bien la peine de préciser que le PQ n’était pas «le porte-parole de groupes particuliers».  Cette déclaration d'André Boisclair se voulait elle-même une réponse à un commentaire émis juste avant par le président de la FTQ, Henri Massé, comme quoi la réaction des syndiquéEs de sa centrale restaient plutôt tiède face à la nouvelle tangente préconisée par celui-ci au sein du PQ.

Le fait pour un chef du PQ de dire de telles choses tranchent avec l'approche qui pouvait exister au sein du PQ pendant la majeure partie des années 70, période durant laquelle les rapports entre ce parti et les syndicats étaient justement beaucoup plus étroits.  Dans les années 70, le PQ n'hésitait pas à parler du fait qu'il avait un "préjugé favorable aux travailleurs".

Que Réjean Parent de la CSQ ait justement fait référence au fait qu'il existe d'autres candidats progressistes et que le PQ devrait cesser de penser que le vote des syndiqués lui soit automatiquement acquis marque une nette évolution par rapport au discours plus traditionnels des dirigeants syndicaux.  Cela ne veut pas dire pour autant que  tout cela se traduira forcément vers un appui à la nouvelle alternative qu'est Québec solidaire; mais c'est certainement un pas dans ce sens et cela serait certainement une chose à souhaiter.  Pendant des années, la CSQ (et son prédécesseur la CEQ) fut un des plus ardents supporteurs du PQ.

L'autre possibilité pourrait être qu'un très grand nombre de gens resteraient chez eux le jour des prochaines élections, perpétuant ainsi une tendance déjà perceptible lors des élections de 2003.  Réjean Parent, en faisait d'ailleurs référence dans son intervention.  À plus d'un égard, cela serait dommage car cela servirait alors essentiellement le maintien du statu quo politique au Québec et ce serait d'abord et avant tout les libéraux et le PQ qui en bénéficieraient alors.  D'aucune manière, l'abstention ne devrait être vu comme une alternative possible au marasme politique actuel.

Cette intervention du leader de la CSQ survient après que différents syndicats de la fonction publique aient également tenu à spécifier, à l'occasion d'une récente conférence de presse, que ceux-ci allaient profiter de la prochaine période pour intensifier leurs critiques vis-à-vis des libéraux mais que cela ne voulait pas dire pour autant qu'ils appuyaient le PQ.

L'intervention du chef de la CSQ survient également après que le président de la FTQ, Henri Massé, avait déjà fait état, en décembre dernier, du fait qu'il n'était justement pas satisfait de certaines orientations et prises de position du PQ, plus particulièrement en ce qui a trait au dossier des heures d'ouverture des grandes chaînes d'alimentation; la FTQ n'avait alors pas hésité à comparer cette position du PQ comme étant finalement similaire à celle des libéraux.  Une fois encore, il s'agissait alors là d'un geste plutôt inhabituel à la FTQ.

24 janvier 2007


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