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Note : le texte qui suit est issu d'un rapport émis par un institut québécois spécialisée en santé sociale et était annexé à un communiqué du PCQ, distribué par celui-ci lors des manifestations tenues à Québec, lors de l'ouverture des festivités du 400e.

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La pauvreté, un grand déterminant de la santé

La pauvreté n’est pas qu’économique. Elle se traduit souvent par l’isolement, la marginalisation et le sentiment d’impuissance.

Plus on est pauvre, plus on risque d’être malade et de mourir jeune. Le niveau socioéconomique est le plus fort prédicteur de maladie et de vie de piètre qualité.

Plus la durée de privation socioéconomique est longue, plus les dommages sur la santé seront importants. L’enfance est une période cruciale durant laquelle un état persistant de pauvreté aura des conséquences sur la santé tout au long de la vie.

La pauvreté enlève des vies et des années de vie heureuse et en bonne santé. Sur ce plan, elle cause des dommages qui se comparent à ceux des maladies de l’appareil circulatoire : dans la population canadienne, les inégalités de revenu sont responsables de 20 % des années potentielles de vie perdues, comparativement à 17 % pour les maladies de l’appareil circulatoire.

Le fait de vivre dans la pauvreté durant l’enfance augmente le risque de souffrir plus tard de problèmes de santé et de vivre moins longtemps, même si le niveau socioéconomique s’améliore ensuite au cours des années.
 

Les inégalités socioéconomiques parmi nos enfants

En 2006, les enfants de 0 à 17 ans comptent pour 20 % de la population du Québec. Un peu moins de la moitié vivent avec des parents mariés (47 %), un quart avec des parents en union libre (25 %) et un peu plus du quart dans une famille monoparentale (28 %). À l’âge de 6 ans, 28% des enfants ont déjà vécu au moins une transition familiale (divorce, séparation ou nouvelle union).

L’économie du Québec va bien. La plupart des indicateurs socioéconomiques affichent des résultats encourageants au regard du revenu, de l’emploi et de la scolarité. Mais toutes et tous n’en profitent pas. De plus, le Québec affiche toujours un retard par rapport aux provinces plus riches comme l’Alberta et l’Ontario.

Contrairement à ce que l’on aurait pu attendre, la scolarisation accrue de la main d’oeuvre et la hausse importante de la participation des mères au marché du travail n’ont pas entraîné une aussi forte augmentation des revenus des ménages.

Ce n'est pas parce qu'on se trouve un emploi qu'on échappe nécessairement à la pauvreté. C’est même de moins en moins vrai. En 2004, au Canada, 34 % des enfants pauvres vivaient dans des familles où au moins un parent travaillait à temps plein toute l'année, alors que ce pourcentage était de 27% en 1993.

Les jeunes issus de l’immigration et ceux des communautés autochtones sont particulièrement touchés par la pauvreté.

De façon générale, les familles monoparentales et les familles qui comptent trois enfants ou plus sont plus nombreuses que les autres à connaître une période de pauvreté. Cependant, de tous les groupes, les familles monoparentales sont les plus exposées à la pauvreté.

Les transferts sociaux (allocations familiales, aide de dernier recours, assurance emploi, pensions de vieillesse, etc.) jouent un rôle primordial dans la lutte à la pauvreté ; au Québec, sans ces transferts, les taux de pauvreté seraient plus que doublés.

Depuis dix ans, le nombre d’enfants et de jeunes de moins de 18 ans vivant sous le seuil de faible revenu ou appartenant à des familles prestataires de l’aide de dernier recours a diminué.

D’après les meilleurs indices disponibles, la situation face à la pauvreté chez les jeunes de moins de 18 ans au Québec est meilleure que partout ailleurs au Canada. Dans les comparaisons internationales, le Québec se place assez bien comparativement aux États-Unis et à d’autres pays latins et anglo-saxons. Mais il a encore des progrès à faire pour égaler la performance de certains pays européens sur le plan de la pauvreté des enfants.
 

La santé physique

Chez les jeunes de moins de 18 ans, les taux de mortalité du groupe le plus défavorisé sont près de trois fois plus élevés chez les garçons et près de deux fois plus élevés chez les filles que ceux observés dans le groupe le plus favorisé.

Si tous les jeunes de moins de 18 ans affichaient les mêmes taux d’hospitalisation que les plus favorisés d’entre eux, nous compterions chaque année environ 13 500 hospitalisations de moins.

Naître pauvre, c’est risquer d’avoir un moins bon état de santé dès le départ, par exemple, d’avoir un poids insuffisant à la naissance, plus de problèmes d’asthme ou d’otites, un risque plus élevé d’embonpoint dès l’âge de 6 ans ou une mauvaise santé dentaire.

Au cours d’une période de dix ans, l’état de santé de l’ensemble des enfants de moins de 18 ans a connu des progrès, mais les écarts de santé entre les enfants des milieux favorisés et défavorisés n’ont pas régressé.

La santé mentale

Chez les jeunes, la détresse psychologique, la perception de leur santé mentale comme passable ou mauvaise, ainsi que la présence d’idées suicidaires tendent à augmenter lorsque le revenu des parents diminue.

Le taux d’hospitalisation pour troubles mentaux est significativement plus élevé parmi les jeunes les plus défavorisés que parmi les plus favorisés, en particulier chez les garçons.
 

Les problèmes de développement

Les enfants des milieux défavorisés sont trois à quatre fois plus nombreux à accuser des retards scolaires au primaire et au secondaire, deux fois plus nombreux à éprouver des problèmes d’apprentissage et trois fois plus nombreux à présenter des troubles graves de comportement au secondaire.

Ils sont également moins nombreux à obtenir leur diplôme d’études secondaires ; l’écart s’observe chez les garçons (54 % vs 77 %) et chez les filles (71 % vs 88 %).
 

L’adaptation sociale

Le taux de jeunes pris en charge par les directions de protection de la jeunesse a tendance à augmenter avec le degré de défavorisation du milieu.

Deux fois plus d’enfants subissent de la violence sévère de la part de leurs parents dans les familles à faible revenu que dans les familles à revenu moyen ou élevé.

Les jeunes filles des milieux les plus défavorisés sont dix-sept fois plus nombreuses à devenir mères avant l’âge de 20 ans que celles des milieux les plus favorisés.
 

Les déterminants de la santé des enfants et des adolescents

Les enfants de familles défavorisées sont proportionnellement plus nombreux que ceux de familles favorisées à ne pas déjeuner, à être sédentaires, à fumer, à consommer de l’alcool et de la drogue, ainsi qu’à avoir une faible estime d’eux mêmes. Les parents défavorisés souffrent plus souvent d’insécurité sur le plan de l’emploi et vivent plus de stress parental. Ils sont plus nombreux à avoir un niveau élevé de détresse psychologique, à vivre des épisodes de dépression sévère et à avoir déjà songé au suicide.

Les familles moins favorisées économiquement déclarent un moindre sentiment d’appartenance à leur communauté et sont plus insatisfaites au regard de la qualité et de la sécurité de leur quartier.

La qualité des services de garde, des parcs et des équipements de jeu est bien souvent inférieure dans les quartiers où se concentrent les familles défavorisées. On y trouve aussi une concentration plus grande des commerces de restauration rapide et des jeux de loterie vidéo.
 

L’utilisation des services de santé par les enfants et les adolescents

Les jeunes de milieux défavorisés consultent plus souvent les médecins que ne le font les jeunes des milieux plus favorisés. Par contre, ils consultent moins souvent les dentistes et les spécialistes de la vue.
 

Déjouer la pauvreté : des facteurs qui peuvent faire la différence

La connaissance de certains facteurs dits protecteurs peut favoriser l’égalité des chances de réussite et permettre de déjouer l’influence néfaste de la pauvreté sur le développement des enfants.

On peut contrer ou atténuer les écarts de santé liés à une faible position sociale persistante, par exemple en favorisant l’allaitement maternel pendant les premiers mois de la vie, la fréquentation des services de garde de qualité en bas âge, un bon soutien social aux parents et en agissant sur la qualité du quartier et du milieu local.
 

En guise de conclusion : le chemin qu’il nous reste à faire

Les sociétés avancées refusent de considérer la pauvreté comme une fatalité et prennent des mesures vigoureuses pour en venir à bout.

La pauvreté et les inégalités de santé qu’elle entraîne coûtent très cher aux personnes qui en sont victimes, mais aussi à la société : 20 % des coûts des services de santé au Canada leur sont attribuables. En termes économiques, financiers et sociaux, les conséquences de la pauvreté qui persiste sont considérables.

Le Québec est l’un des premiers États au monde à s’être doté d’une loi et d’une stratégie nationale de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale assorties d’un plan d’action gouvernemental. L’objectif de cette loi est que le Québec figure, d’ici 2013, parmi les nations industrialisées qui comptent le moins de personnes vivant dans la pauvreté et l’exclusion sociale.

L’importance de l’aide gouvernementale québécoise pour les familles ainsi que les programmes de transfert expliquent en bonne partie sa performance au regard de la lutte à la pauvreté. Cette performance est d’autant plus remarquable que le Québec ne possède pas une richesse aussi grande que d’autres provinces ou pays qui performent moins bien. Cependant, il reste encore du travail à faire et le gouvernement a déjà indiqué son intention de poursuivre son action avec détermination à cet égard.

Les interventions du réseau de l’éducation, du secteur de la santé, des organismes communautaires et d’autres acteurs aux échelons national, régional et local doivent être complémentaires et concertées pour que le Québec progresse encore dans la réduction de la pauvreté et des inégalités de santé chez les jeunes.

Pour continuer de bien faire, il importe de soutenir les efforts d’un ensemble d’acteurs pour réduire la pauvreté des familles avec enfants, pour offrir à tous ces enfants les mêmes chances de se développer, de réussir à l’école et de grandir en santé. Il faut aussi investir dans les milieux de vie marqués par la pauvreté en y favorisant la participation et les liens de solidarité.

 

 



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