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Par Guy Roy,
membre du Comité central du PCQ
et délégué du PCQ sein de la coalition Guerre à la Guerre

Les opposants à la guerre en Afghanistan ont envahi heureux la vieille Ville de Québec. Le principal dignitaire, homme d’affaire et maire, M. Labeaume, tous ses invités de prestiges et leurs forces de l’ordre ont eu peur que leur orgie de cérémonies protocolaires tourne court à cause des nombreuses manifestations prévues dans les circonstances : opposants à la guerre en Afghanistan, nationalistes déçus de l’insultante  présence fédérale et travailleurs municipaux, tous y allaient de leurs récriminations contre la Fête décriée du 400ième anniversaire de la Ville.

La cérémonie controversée du « droit de cité » autorisant l’armée canadienne à occuper et à parader en armes dans la Ville n’est pas passé sans protestations. Des manifestants résolus ont quand même pu perturber l’ignoble montage propagandiste de l’armée de manière à ce que même les médias les plus réactionnaires y ont fait allusion.

Le maire a quand même été un peu soulagé grâce au ballet forcé des brigades anti-émeutes dans les rues du Vieux Québec qui avaient été harnachées de clôtures pour éviter tout débordements. Vous souvenez-vous du Sommet des Peuples ? La pluie a sans doute temporisé les ardeurs et les manifestants ont peut-être eux-mêmes aussi contribué à la quiétude du pauvre maire en faisant preuve d’une retenue exemplaire. Ce qu’on annonçait de « guérilla urbaine », de « combats de rue », dans les pires pronostics, s’est transformé en une poursuite du chat et de la souris avec la police.

En effet, on a annoncé dans les médias le lendemain que le déplacement du départ de la parade militaire (de la haute stratégie contre-insurrectionnelle) que les forces de l’ordre avaient eu raison des manifestants. Mais devant le soupir de soulagement du noble chevalier de l’industrie que nous avons comme maire, ce sont plutôt les marcheurs insurgés qui « les ont eus », selon l’expression du professeur-auteur connu à l’UQUAM, Francis Dupuis-Déri.

L’armée, sa publicité défaitiste et la pluie abondante n’ont pas endigué le flot 400 à 500 personnes qui se sont mobilisées, y compris de jeunes familles, dans le Parc de l’Amérique française, arrivant même par autobus de Sherbrooke et de Montréal.

Les poursuites policières, et l’arrestation toute politique de deux contestataires, n’ont pas pu empêcher le flux de protestataire de parcourir la vieille ville en chasse contre les soldats de pacotille détrempés. Les slogans ont fusé, les médias ont cherché le sensationnel, mais la joie des opposants à cette sale guerre d’Afghanistan se voyait sur leurs visages. Ils étaient heureux du trouble et des inquiétudes qu’ils ont suscités chez les bourgeois et les autres privilégiés en mal de prestigieuses démonstrations de force et d’un pouvoir remis en cause  par la présence d’antimilitaristes de toutes tendances qui n’ont pas baissé les bras.

Vigoureusement, tout ce beau monde aux drapeaux déployés aux couleurs de la révolution, n’ont pas cessé d’affronter la pluie et le harcèlement policier afin de faire savoir haut et fort qu’il n’était pas question de céder un pouce dans la ferme opposition aux barbaries modernes de ces guerres triomphalistes contre les peuples pauvres de la planète.

Il est clair pour bien des gens que la participation unitaire à l’appel du groupe Guerre à la Guerre à Québec était non seulement légitime, mais cadrait bien avec cette volonté de tous de faire valoir une franche indignation devant les massacres en Afghanistan.

Ce n’est que partie remise. Et de Québec, nous pouvons être fiers du travail démocratique accompli en commun et dans l’action. Ce qui a permis que l’outrancière démonstration de militarisme  canadien ne se déploie pas sans notre grain de sable heureux dans la machine de guerre impérialiste.

 



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