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Communiqué émis
par le Comité Central du PCQ
18 septembre 2008

Samedi le 13 septembre, les membres du Comité Central se sont réunis pour la dernière fois avant la tenue du prochain congrès de l’organisation, prévu les 17, 18 et 19 octobre prochains.

Lors de cette rencontre, la direction du PCQ a en même temps discuté et convenu d’une attitude commune à prendre en prévision des élections fédérales du 14 octobre.  Les membres du Comité Central ont étudié les différentes options possibles et convenu que la meilleure chose à faire dans les circonstances était :a) d’encourager nos membres, sympathisants et sympathisantes à tout faire pour aider à bloquer la route à la fois aux Conservateurs et aux Libéraux, b) et que la meilleure manière d’arriver à cela était d’encourager un vote en faveur des candidats et candidates de gauche et progressistes du Bloc Québécois et/ou du NPD (1), selon la situation dans chaque circonscription.

Le PCQ, en agissant ainsi, ne prétend pas vouloir gommer les critiques que nous avons pu formuler, avec le temps, vis-à-vis de ces deux derniers partis.  Aussi bien le Bloc que le NPD sont en fait des partis d'obédience social-démocrate.  Ils tiennent parfois un discours plus radical; souvent, ils prônent plutôt une approche beaucoup plus modérée.  La seule véritable différence d'importance, entre ces deux partis, réside dans le fait qu'il y en a un (le NPD) qui se dit toujours contre l'indépendance du Québec, tandis que le l'autre se dit pour, mais a plutôt tendance à rester à la remorque derrière le PQ (ce qui est un autre problème).  Force nous est de reconnaître en même temps que le Bloc, dans bon nombre de circonscriptions, a pas mal plus de chances de faire obstacle à la fois aux Conservateurs et aux libéraux, que ne pourrait le faire le NPD.

La plupart des syndicats et des militants oeuvrant dans des organisations populaires soutiennent déjà, d’autre part, le Bloc.  Il reste que dans plusieurs circonscriptions, où la situation est plus particulière, que ce soit à cause du rapport de force entre les partis, ou à cause des candidatures annoncées, un appui au NPD pourrait s’avérer un meilleur choix.

Le PCQ a pleinement confiance en ses membres et sympathisants et sympathisantes pour juger, dans chaque circonstance, de ce qui serait le choix le plus judicieux.

 

Par rapport au choix consistant à s’abstenir ou  à annuler

Avant d’arriver à son choix, la direction du PCQ a pris le temps d’examiner les arguments de ceux et de celles qui, au sein même des forces de gauche ainsi que parmi certaines franges du mouvement nationaliste, croient qu’il serait préférable de s’abstenir ou d’annuler.

Le Comité central ne croit pas qu’il s’agirait d’un choix très judicieux.  Au contraire, cela reviendrait plutôt à se tirer dans le pied.  Il faut en effet savoir que les forces de droite, elles, ne s’abstiennent que très rarement et n’annulent pas non plus, règle générale.  Un tel mot d’ordre aurait surtout, à nos yeux, comme effet de favoriser le maintien du statu quo politique actuel.  Considérant l’ampleur des attaques en provenance du fédéral, depuis quelques temps, il nous apparaît tout simplement qu’une telle attitude ne tient juste pas la route.

Si nous étions à la veille d’une situation révolutionnaire au Québec, bien sûr qu’on pourrait alors penser différemment.  Mais tel n’est clairement pas le cas.  À ceux qui dirait d’autre part que tout cela n’aura finalement pas d’importance, nous voulons dire ceci : vous vous trompez; si les libéraux ou les conservateurs (où les deux ce qui seraient encore pire) devait sortir encore plus fort de ces élections, du point de vue des votes recueillis au Québec, alors cela servirait de munitions pour nous attaquer encore plus, sur les plans idéologique et de propagande, dire que les idées de gauche sont plus faibles que jamais, etc.

 

Par rapport à ceux qui dénigrent l’idée d’un vote stratégique

 

Les membres de la direction du PCQ sont pleinement conscients du fait que le mot d’ordre pour bloquer les Conservateurs, aussi bien que les libéraux, revient à endosser l’idée d’un vote stratégique.  Bien des gens, à gauche s’y objectent parce que cela reviendrait dans leur esprit à appuyer des partis politiques dont les politiques ne représenteraient pas une véritable coupure avec les politiques néolibérales.  Le plus ironique avec un tel argument, c’est qu’il ne viserait que le Bloc.  Comme si le Bloc était si différent du NPD.

De fait, ceux et celles qui s’objectent ainsi à ce qu’on parle de la sorte de bloquer les Conservateurs et/ou les libéraux, voudraient en fait qu’on appuie uniquement le NPD.  Mais là encore l’argument ne tient pas vraiment la route.  Qui a en effet piloté au cours des dernières années le projet d’une loi anti-scab sur le plan fédéral, sinon le Bloc.  Qui s’est également battu pour une véritable réforme de l’Assurance-emploi, sinon encore le Bloc ?  Qui, dans bien des dossiers, a souvent pris l’initiative pour faire valoir plusieurs revendications populaires ?...

Loin de nous, l’idée de penser que le Bloc serait parfait.  Bien au contraire.  C’est du reste comme pour le NPD.  Le Bloc Québécois propose une alliance gauche-droite, chose avec laquelle nous ne sommes pas d’accord.  Le Bloc est plus souvent qu’autrement à la remorque du PQ et à plutôt tendance à suivre les méandres de sa politique, y compris quand cela implique de revenir sur ce qu’il avait pu dire avant; on en a eu un clair exemple lors du débat à Ottawa sur la reconnaissance de la nation québécoise.  Là encore, nous ne sommes pas d’accord.

S’il existait sur la scène fédérale, un parti politique du type de Quebec solidaire, qui reconnaisse en maintenant les droits du peuple québécois, jusqu’à et y compris un appui à l'indépendance du Québec, alors les choses pourraient être différentes.  Mais tel n’est pas le cas et nous devons donc faire à ce qui existe.

Vouloir faire un amalgame entre ce qui se passe sur la scène fédérale, ainsi que les choix qui se présentent à nous à ce niveau-là, et ce qui se passe sur le plan provincial, ne tient pas plus la route.

 

Par rapport aux autres plus petits partis

 

La direction du PCQ a aussi regardé la possibilité d’appuyer l’un des autres plus petits partis, tels que le PCC(2), le PMLC(3), ou encore les Verts fédéraux.

La possibilité d’appuyer les Verts fédéraux a rapidement été mise de côté.  Le programme des Verts fédéraux est une copie quasi conforme des libéraux, y compris et en particulier en ce qui concerne les questions d’environnement; c’est également un parti qui, il n’y a pas si longtemps encore (c’était lors des précédentes élections fédérales), n’hésitait pas à réaffirmer son appui à la loi sur la clarté référendaire.  Même des membres du Parti Vert du Québec se refusent à appuyer leur vis-à-vis sur la scène fédérale.

Un appui au PCC ou au PMLC fut également écarté, non seulement à cause d’un différent toujours bien présent (dans le cas du PCC), mais aussi parce que tous deux semblent être relativement isolés, dans leur coin.  Pour nous, ils ne pouvaient constituer une véritable alternative.

 

Garder nos priorités en tête

 

Certains se surprendront qu’on veuille de la sorte se préoccuper pour savoir qui nous représentera au sein du parlement fédéral, alors que nous voulons justement, et à terme, nous séparer de cet État canadien.  La raison en est qu’en attendant de pouvoir avoir notre propre pays, nous n’avons pas vraiment le choix que de garder un œil sur ce qui se passe là-bas.

Notre objectif, dans le cadre de ces élections demeure assez simple : appuyer ceux et celles qui peuvent bloquer le plus possible, ici au Québec, la route aux Conservateurs, ainsi qu’aux Libéraux fédéraux.  Pour nous, c’est important car si le contraire devait se produire, cela ne pourrait qu'avoir un effet négatif pour l’avenir de la lutte pour le socialisme ici même, ainsi que de la lutte pour l'indépendance.

Tout cela ne nous empêchera pas de garder en tête, y compris d’ici au 14 octobre, ce qui est déjà très clairement nos grandes priorités.  La première de ces priorités, c’est le développement de notre parti comme nouvelle alternative révolutionnaire dans la lutte, ici, pour un Québec indépendant et socialiste.  C'est la raison d'être du PCQ en tant que telle.  Dans quelques semaines, en fait juste après les élections du 14 octobre, nous tiendrons notre 16e congrès et ce sera pour nous une occasion importante pour faire le point, débattre ensemble, et s’assurer en même temps que le travail de développement du parti puisse s’étendre encore plus.

L'autre priorité du PCQ, c'est le développement de l'unité des forces de gauche au Québec; c'est à cause de cette deuxième grande priorité que nous oeuvrons en même temps au sein de Québec solidaire parce que nous considérons que sans cette unité de la gauche, jamais nous n'arriverons justement à bâtir dans le futur ce Québec indépendant et socialiste.

Globalement, c’est donc d’abord et avant tout sur la scène politique québécoise, ici même, que nous voulons concentrer notre action.

Nous encourageons tous ceux et celles, qui pensent comme nous, à venir nous rejoindre et à travailleur avec nous, pour qu'on soit encore plus forts et plus nombreux à tirer dans le même sens, partout à travers le Québec.

 

(1) NPD : Nouveau Parti Démocratique
(2) PCC: Parti communiste du Canada
(3) PMLC: Parti marxiste-léniniste du Canada

 

 



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