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Note : le samedi 31 mars, le Comité Central du PCQ se réunissait dans la ville de Québec pour faire le point sur l'état de la situation politique, ainsi que pour statuer sur la meilleure approche à suivre face à la perspective de nouvelles élections, au niveau fédéral. Ce qui suit, est un communiqué qui fut alors adopté par le Comité Central à ce sujet.
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La possibilité que le gouvernement de Stephen Harper déclenche à son tour des élections au niveau fédéral amène le Comité central du du Parti communiste du Québec (PCQ) à se questionner sur la meilleure attitude à suivre dans l’éventualité où de telles élections seraient effectivement annoncées.
Le problème bien réel, avec cette éventualité, réside dans le fait qu’aucun des partis qui se présentera à ces élections ne mérite vraiment notre appui.
À propos des conservateurs et des libéraux
Pour des raisons évidentes, autant les conservateurs que les libéraux sont deux choix qui ne peuvent être même considérés.
À propos du NPD
Le NPD a beau se prétendre de gauche mais son incapacité chronique à comprendre la réalité québécoise, doublé à son opportunisme assez évident et qui est ressorti une fois de plus lors du débat à la Chambre des Communes autour du dossier sur Kyoto (et où le NPD a finalement « sauvé » les conservateurs en refusant de se joindre aux autres partis d’opposition qui appelaient pourtant tous à voter contre ceux-ci) fait en sorte qu’un appui à ce parti nous apparaît tout aussi impossible à concevoir qu’en 2006, lors des précédentes élections.
Nous prenons actes du fait que bon nombre de groupes de gauche, au Canada anglais, continuent toujours à appuyer le NPD, à défaut de mieux, diront-ils le plus souvent. Mais pour nous, cela ne peut être vraiment une option.
À propos du Bloc Québécois
La possibilité d’appuyer le Bloc Québécois, même de manière critique et circonstancié, comme nous avions pu le faire en 2006, là où n’y avait pas de candidatures plus à gauche, doit également être écartée, compte tenu notamment du virage de plus en plus complaisant de cette formation politique vis-à-vis des conservateurs. Cette attitude du Bloc, hautement critiquable, n’est sans doute pas étrangère aux pressions qui pourraient venir du PQ en ce sens. Cela fait en sorte que le Bloc Québécois joue de moins en moins le rôle d’obstruction qu’il pouvait jouer auparavant, face à un État fédéral aux politiques de plus en plus rétrogrades et agressives. Cela fait en même temps en sorte qu’un appui, même partiel, à ce parti, ne peut véritablement se concevoir dans les circonstances.
Sans vouloir nier le rôle passé du Bloc dans certains dossiers, telles les pressions pour changer la loi sur l’assurance emploi et introduire dans le code fédéral une clause anti-scab, son attitude sur plusieurs autres dossiers, notamment en ce qui a trait à la fameuse résolution sur le Québec (l’automne dernier), ainsi du tout dernier budget, sont des choses qu’on n’est pas prêt d’oublier. Leur attitude, dans le dossier de la guerre en Afghanistan, était tout aussi lamentable. Cela nous rappelle en même temps à quel point on ne peut vraiment se fier à un parti prétendant défendre l’intérêt de « l’ensemble des Québécois et des Québécoises », toutes tendances confondues. C’est impossible. Plus souvent qu’autrement, cela devient en général un paravent pour justifier toutes sortes de compromissions à droite.
De ce point de vue, le Bloc n’est pas différent du PQ.
À propos des Verts
Du côté des plus petits partis, pouvant se présenter aux élections fédérales, la situation n’est guère meilleure.
Le Parti Vert du Canada, continuent toujours à vouloir se situer ni à gauche, ni à droite, sorte d’euphémisme assez grossier pour cacher dans les faits leur penchant à droite.
À propos du Parti marxiste-léniniste
L’attitude du parti marxiste-léniniste est également très décevante. En 2006, nous avions appelé à voter en faveur des candidats et des candidates de ce parti, sur la base que leur programme était celui qui se rapprochait le plus du notre. Cette année, ce ne sera cependant pas possible, de l’avis du Comité central.
En tout respect pour ce parti, nous sommes obligés de dire que leur attitude, lors des élections du 26 mars, au Québec, fut une grave erreur. Non seulement ont-ils finalement pris la décision de présenter une vingtaine de candidats et de candidates (alors qu’ils n’y étaient même pas obligés, au sens de la loi électorale; le PCQ, pour sa part, n’en présenta aucun), mais le choix des circonscriptions choisies pour ces candidatures nous laisse aussi pantois. En plusieurs endroits, il s’agit en effet de lieux où Québec solidaire avait justement convenu d’y investir plus d’énergies. Au strict minimum, on se serait attendu à un peu plus d’efforts de leur part pour éviter ce genre de « collisions ».
Jusqu’à présent, le Parti marxiste-léniniste a toujours tenu à rester à l’écart des efforts pour unir la gauche au Québec. Nous n’avons jamais été d’accord avec leur approche. Force nous est cependant de conclure, qu’au lieu de se rapprocher, ce parti semble plutôt s’enfoncer encore plus dans l’isolement.
Encore plus surprenant est le communiqué qui fut émis par la direction du Parti marxiste-léniniste au lendemain du 26. Non seulement, réussissent-ils le tour de force de ne même pas dire un mot sur Québec solidaire, mais ils finissent même par féliciter (à plus d’une reprise en fait) le PQ pour ses efforts et ses prises de positions durant la campagne !... Considérant le fait que le PQ appelait à la fin de cette campagne à une alliance avec l'ADQ, cela devient plus que gênant !...
À propos du PCC
Tant qu’au Parti communiste du Canada (PCC), la situation étant toujours la même avec eux, tout appui demeure donc exclu. De toute manière, et selon les informations rendues publiques par ce parti, il n’aurait qu’une vingtaine de candidatures à proposer à travers le Canada, et un nombre encore inconnu au Québec. En 2006, ils n’avaient que deux candidats au Québec.
Le PCC, un parti auquel nous étions associé jusqu'en 2005, a beau prétendre être plus à gauche que le NPD mais ses prises de positions sur la question nationale québécoise (incluant son refus de reconnaître dans les faits le droit à l'autodétermination du Québec) sont aussi mauvaises que celles du NPD. Leur ingérence flagrante dans les affaires internes du PCQ, à l'occasion du congrès de notre parti en 2005, était incompatible avec le fait de se dire à gauche. Ce fut d'ailleurs la goutte d'eau qui amena ultimement le PCQ à quitter le PCC.
Ailleurs
Ailleurs, la situation n’est guère plus stimulante. La plupart des organisations d’obédience trotskyste vont continuer à appuyer le NPD.
Il n’y a d’autre part, à ce jour, au Canada anglais, aucune organisation qui pourrait vraiment ressembler à Québec solidaire. Ce qui s’en rapprocherait le plus s’appelle « Socialist Project ». Ceux-ci ont des positions en général très intéressantes, y compris par rapport à la question nationale québécoise. Mais ils ne présenteront pas de candidats et de candidates lors des prochaines élections. Pour le moment, il s’agit plus d’une sorte de regroupement visant à susciter des débats et des réflexions. Ils ne seraient pas encore à l’étape de bâtir un parti politique, au sens propre du terme.
Dans un tel contexte…
Confrontée à une telle pauvreté des options disponibles, la direction du PCQ a également regardé la possibilité d'appuyer, de manière conjoncturelle, un mot d'ordre d'annulation pour les élections fédérales à venir. Après discussions, les membres du Comité Central en sont cependant venus à la conclusion que ce ne serait pas non plus la meilleure voie à suivre.
Règle générale, et à moins de situations très particulières, le mot d'ordre d'annulation a plus souvent qu'autrement comme résultat de favoriser le maintien du statu quo politique. Une chose que le Comité Central ne voulait pas non plus encourager.
La direction du PCQ se voit donc dans l'impossibilité de donner un mot d'ordre particulier.
Si dans certaines circonscriptions, certains candidats ou candidats devaient faire campagne sur des programmes clairement plus à gauche (que leurs propres partis), alors les membres du PCQ pourraient envisager de les appuyer. Ailleurs, ils devront prendre une décision au meilleur de leur jugement ...
Il faut espérer, qu’avec le temps, les choses s’amélioreront sur le plan politique, au niveau fédéral. À gauche bien sûr de l'échiquier politique. Dans un contexte ou le Québec fait toujours partie du Canada (en attendant qu'il devienne enfin souverain), ce serait en effet une erreur de considérer que ce qui se passe à Ottawa ne nous concerne pas.
Le Comité central du
PCQ
Québec, 31 mars 2007
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Sujets et adresses reliés :
Compte rendu de la réunion du Comité Central du
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La relative unanimité
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Le reste de notre dossier sur le PCQ
Pour aller sur le site Internet de "Socialist
Project"-- un mouvement qui, au Canada anglais,
ressemble le plus à Québec solidaire