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Note : le texte qui suit, est adapté d'un document mis en ligne, la première fois sur ce site, en 2006.

Par André Parizeau
Chef du PCQ

Le fait que nous soyons le Parti communiste du Québec ne veut pas dire que nous endossons pour autant tout ce qui se fait ou se dit au nom du communisme, à travers le monde.  Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne la situation en Corée du Nord.  Cela s'applique aussi à d'autres parties du monde.

Au sein de la RPDC, la majeure partie des moyens de production (entreprises, usines, etc) sont la propriété de l'État; l'économie est socialisée.  Mais notre propre vision du socialisme est en même temps très différente des images ainsi que de tout ce qui se dit et se raconte à propos de la Corée du Nord dans les grands médias.  Au de là de la socialisation de l'économie qui a eu lieu en Corée du Nord, notre vision du socialisme, notamment au niveau de ce que cela doit aussi impliquer en matière de démocratie, est très différente de ce qui existe là-bas.

Notre conception du socialisme, en tant qu'extension sur une large échelle de la démocratie telle que nous la connaissons déjà, aussi bien sur le plan politique, qu'économique ou culturel,  cadre très mal avec ce qu'on sait de ce pays (tout au moins à travers de ce que les grands médias nous en disent).

Nous accordons une très grande importance à toute la question de la démocratie.  Pour nous, le socialisme sera l'occasion de vivre dans une société cent fois plus démocratique que ce que nous connaissons déjà, où il n'y aura pas de socialisme au Québec.  Les travailleurs et les travailleuses n'en voudraient pas, de toute manière.  Nous non plus d'ailleurs.

En Corée du Nord, la société apparaît être très militarisée et les droits individuels ne semblent pas non plus avoir la même signification que chez nous; même les règles concernant la passation des pouvoirs, au niveau du gouvernement, semblent  être très différentes.

Des contextes historiques et culturels très différents, quand on prend la peine d'examiner un peu plus la situation là-bas, peuvent expliquer au moins en partie ces différences.  Les menaces constantes, par les États-Unis, d'une éventuelle invasion et le maintien également de dizaines de milliers de troupes américaines en Corée du Sud, sans parler de la présence de centaines d'ogives nucléaires, toutes pointées vers la Corée du Nord, peuvent également expliquer bien des choses.  Mais tout cela ne peut tout expliquer.

L'importance que nous accordons, ici, à ce que l'ensemble des organisations ouvrières et populaires conserve (et puisse même étendre) leur autonomie face au pouvoir politique dans un Québec socialiste, notre insistance à protéger et encourager la diversité politique au travers d'un système multi-partis, par opposition à un système de parti unique, notre opposition à la peine de mort dans toutes les circonstances, notre volonté de protéger les droits individuels (et pas juste les droits collectifs), tout cela et bien d'autres éléments encore, déjà inclus dans le programme du PCQ, font que nous avons notre propre vision de ce que devrait être, ici au Québec, une société socialiste.  Celle-ci ne peut vraiment être calqué sur un modèle précis ou passé.  De toute manière, nous ne somme pas vraiment d'accord avec ce genre de pensée où tout doit être fait en fonction d'un modèle à suivre, quelqu'il soit.  Nombre d'erreurs furent faites dans le passé au nom d'un tel mode de pensée.  Nous avons plutôt en tête, pour nous, un projet de société qui nous soit propre et qui se veut en même temps le plus adapté possible à la réalité d'ici.

Une fois cela dit, nous ne considérons pas pour autant que ce soit au PCQ à se poser en juge et à dire aux autres, ailleurs dans le monde, comment ils devraient mener leur propre actions.  Y compris en Corée.  Qui serions-nous de toute manière pour agir de la sorte ?

Vous ne nous verrez donc pas reprendre en coeur tout ce que les grands médias bourgeois peuvent dire ou prétendre à propos d'un pays comme la Corée du Nord.  Mais cela ne veut pas dire pour autant qu'il y aurait un amalgame à faire entre nous et le portrait que les grands médias peuvent faire d'un tel pays.  Loin s'en faut.

Nous tenons en même temps à souligner le fait que toute cette campagne de propagande contre la Corée du nord fait en sorte que bien peu de gens prennent le temps de réfléchir au fait que ce sont les États-Unis, et non le régime de Pyongyang, qui est le grand  responsable de toute cette instabilité existant dans cette région du monde.  Tout cela n'est pas innocent du reste.

Il est relativement facile de montrer, fois après fois, les mêmes images de grands défilés militaires tenus à Pyongyang, où les soldats marchent en droite ligne et dans un ordre parfait au pas de l'oie.  De fait, cela marque l'imaginaire populaire. Mais il ne faudrait pas oublier que ce sont les États-Unis (et non Pyongyang) qui possède 15 000 armes thermonucléaires, ainsi que la plus forte et la plus puissante armée au monde et qu'en définitive, c'est le gouvernement des États-Unis qui demeure toujours aujourd'hui la plus grande menace à la paix dans le monde, en même temps  que le principal obstacle à la poursuite du progrès social, y compris sur les question d'environnement.

En définitive, et pour tous ceux et celles qui voudraient en savoir plus sur ce qu'est notre vision d'un socialisme québécois, nous voudrions vous suggérer de consulter sur ce site certains extraits de notre programme actuel, plutôt qu'à vous fier sur ce que peuvent dire les grands médias.

 


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