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Note: Le texte qui suit fut mis en ligne la première fois sur ce site Internet en décembre 2006; les suggestions incluses dans ce texte demeurent toujours d'actualité aujourd'hui; récemment ce texte était reformaté pour tenir compte des nouveaux standards en place sur notre site; le rapport du Bureau du Forestier du Québec, dont il est fait mention au début de ce texte, fait référence à un document émis quelques semaines plus tôt, et qui tracait alors le grandes lignes des politiques à suivre pour les années à venir; nous étions alors sous la gouverne des libéraux.
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Question : Quelle est votre position par rapport à la disparition progressive de la forêt boréale et que proposez-vous pour contrer cette tendance ? Quelle est votre position face au récent Rapport soumis par le bureau du Forestier du Québec ?
Réponse
: Ce rapport sous-estime les dangers actuels et se fait d'abord le
haut-parleur de l'industrie.
La
forêt est très certainement, avec l'eau, une des plus grandes richesses du
Québec. S'il y a un secteur qui devrait conséquemment être géré
directement par la collectivité, et non par l'entreprise privée, c'est bien
celui-là. Son exploitation est au coeur de la vie économique de bien
des régions et de bien des localités du Québec. Quand cela va mal au
niveau de la forêt et de toute l'industrie qui en découle, c'est toute une
partie du Québec qui en souffre du même coup, de manière directe et très
dure. Malheureusement, depuis des années, la forêt va de plus en plus mal.
Tout le monde convient du fait qu'il faudrait réduire l'exploitation à outrance de la forêt, réduire les coupes, donner plus de chances à la forêt de se régénérer, et mettre finalement plus d'énergie à transformer sur place cette richesse en produits finis, ayant une plus grande valeur ajoutée. Mais tout cela a plutôt tendance à rester un voeu pieu.
Ce constat de relatif échec n'est pas étranger à l'absence d'une politique cohérente en matière de développement, d'exploitation et de protection de cette richesse, de même que de l'absence de véritables contrôles en la matière par le gouvernement. Et en bout de piste, c'est tout le Québec qui finit par en payer de plus en plus le prix. De larges pans de cette industrie sont entre les mains d'un nombre sans cesse plus petit de grosses multinationales, tandis que subsistent encore, en parallèle, quelques petites entreprises locales qui ont de plus en plus de misère à survivre. De manière assez contradictoire, la libération des échanges économiques s'est accompagnée d'une accentuation des mesures protectionnistes, du côté de nos voisins du sud, ce qui a fait très mal, chez nous, à ce secteur de notre économie. Les gouvernements provinciaux et fédéraux annoncent à tour de rôle, depuis des années, que tout cela va changer. Mais pendant ce temps, rien ne change vraiment sinon que nos gouvernements continuent à subventionner à coups de millions de grosses compagnies qui semblent se foutre de plus en plus de nous.
De la même manière que le Québec a finalement nationalisé la majeure partie du secteur de la production d'électricité, dans les années 60, nous ne devrions pas hésiter plus longtemps à faire de même avec l'ensemble de cet autre secteur névralgique de notre économie. En agissant de la sorte, nous pourrions enfin nous donner les moyens de mieux contrôler la gestion de cette richesse, ainsi que de son exploitation. Cela simplifierait également la mise en oeuvre d'une véritable politique pour le développement d'une industrie plus respectueuse de notre environnement en même temps que susceptible d'apporter une plus grande valeur ajoutée.
Finalement, en reprenant le contrôle entier sur ce secteur, le gouvernement québécois se donnerait également les moyens pour encourager la prise en mains des régions par les populations locales elles-mêmes. Après avoir repris les rennes de ce secteur, il aurait en effet la possibilité de recéder, au niveau local et lorsque cela est possible, la gestion d'une partie des opérations à des coopératives de travail et autres organisations du même genre, quitte à mettre en place, par la suite, différents partenariats pour coordonner le tout.
Il y a de cela plusieurs années, le gouvernement québécois avait commencé à prendre certaines mesures allant dans le sens d'un resserrement de son influence dans ce secteur. Il s'était entre autres assuré du contrôle de Domtar, laquelle avait appartenu jusqu'à là à des intérêts canadiens anglais. Malheureusement, Domtar fut par la suite retourné au secteur privé et appartient maintenant à la société américaine Weyerhaeuser.
Très concrètement, et à défaut de pouvoir nationaliser rapidement l'ensemble de ce secteur d'un coup, nous pourrions exiger, au strict minimum, un plan pour reprendre graduellement tout le contrôle sur ce secteur.
La crise de la forêt boréale, telle que dénoncée par le chanteur Richard Desjardins, ainsi que la multiplication des fermetures d'entreprises, dans des régions où celles-ci étaient justement le principal employeur du coin, mettent en relief l'urgence de donner un bon coup de barre dans ce secteur.