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Par André
Parizeau,
Chef du du PCQ
Tout le monde, y compris à
l'Assemblée nationale, à Québec, aussi bien du côté de l'ADQ, du
PQ, que des libéraux, semblent aujourd'hui s'être transformé en
promoteurs du projet visant à remplacer notre parc actuel de véhicules,
fonctionnant avec des moteurs à essence, par des véhicules électriques.
Personne ne se plaindra de ce soudain regain d'intérêt pour un projet qui,
il faut le répéter, dort sur les tablettes depuis plus de dix ans.
Sauf que la question de fond -- soit de décider qui pourra produire à grande échelle de tels véhicules, puisque les principaux constructeurs automobiles ne sont pas prêts, au moins pour le moment, de se commettre à ce sujet -- continue toujours à être évacuée par nos décideurs. Alors on multiplie les appels à faire plus d'études sur la question. Comme si le problème principal était d'abord et avant tout d'ordre technologique. Et pendant ce temps, nos politiciens, à Québec, continuent encore à se détourner de leurs propres responsabilités dans ce dossier.
Autant le PQ, que l'ADQ ou les libéraux rivalisent maintenant de promesses au niveau des projets pilotes, ainsi que des études qu'ils voudraient faire, eux qui après avoir abandonné pendant autant d'années ce projet, voudraient se présenter comme étant les nouveaux grands défenseurs de l'automobile électrique.
Des véhicules totalement électriques, mais roulant seulement à basse vitesse (moins de 60 km à l'heure) -- telle que la Zenn --, pourront désormais, dès la mi-juillet, rouler sur nos routes, à condition de rester à l'écart des autoroutes. C'est déjà un progrès, puisque le gouvernement l'interdisait jusqu'alors. Contrairement à ce que certains pourraient penser, la compagnie Zenn n'est cependant pas une compagnie québécoise, mais est plutôt sous contrôle ontarien.
Aucun des grands partis représentés à l'Assemblée nationale ne veut en même temps se commettre par rapport à la question centrale de savoir qui, en bout de ligne, pourra développer et commercialiser de tels véhicules, à des prix qui pourront être abordables. Le problème, en effet, réside dans le fait qu'à part quelques petites entreprises, toutes situées dans les Laurentides, et ne pouvant produire à très grande échelle, aucun des très grands constructeurs automobiles ne veut vraiment construire de telles voitures.
De l'avis de bien des spécialistes, ces mêmes grands constructeurs n'auront sans doute pas le choix de prendre un tel virage, d'ici vingt ou trente ans, quand il n'y aura plus assez de pétrole sur la planète et que celui-ci coûtera beaucoup trop cher. En attendant, tous ces constructeurs ont plutôt tendance à se rabattre sur la poursuite de leurs véhicules marchant à l'essence, quitte à rendre ceux-ci plus économes. Sauf qu'en attendant, on reste impotent.
Lors d'une entrevue reproduite sur les ondes de la télévision de Radio-Canada, à l'émission Cinq sur cinq, un porte-parole de la compagnie TM4, celle qui est responsable du développement du fameux moteur-roue, mettait le doigt sur le problème; cela se passait il y a déjà plusieurs années : Hydro Quebec n'a jamais reçu le mandat de se lancer dans la production de voitures; et comme les grands constructeurs automobiles ne veulent pas du moteur roue, alors on ne peut rien faire. Voilà ce que ce porte-parole de TM4 avait à dire à l'époque. C'est une entrevue à voir ou à revoir selon el cas. C'est très instructif (voir dans la marge à gauche de cette page pour trouver le raccourci).
Tout cela soulève évidemment aussi une autre question qui pourrait prendre toute son importance à mesure que l'industrie de l'auto électrique pourrait prendre son envol, soit celle de savoir qui aura le contrôle sur ce secteur potentiellement très prometteur de notre économie.
Pour nous, la réponse à ces deux questions est la même et est aussi évidente : on devra nécessairement compter que sur nos propres moyens pour développer une telle industrie, soit au travers de l'État québécois. L'État québécois est en effet le seul à avoir les reins suffisamment solides pour une telle entreprise. Cela nous assurera en même temps, en tant que société, un minimum de contrôle sur la suite des choses. Reste à savoir qui aura véritablement la volonté politique d'aller dans ce sens.
Sujets reliés :
Volvo, elle aussi, a su flairer la bonne affaire avec le moteur-roue ... mais, et dans son cas, elle n'attend plus !
Elle est déjà en train de passer aux actes ... Cela se passait en janvier
dernier !
(extrait d'un article paru dans le journal Le Devoir)
Il y a plusieurs années, un des porte-parole de la compagnie TM4, propriété
d'Hydro Québec et grand responsable de
faire la promotion du moteur-roue (dont elle elle-même le propriétaire)
mettait le doigt sur le problème, à l'occasion d'une
entrevue sur les ondes de la télévision de Radio-Canada, dans le cadre de
l'émission Cinq sur cinq; à voir ou à revoir, selon le cas.
Très instructif.
Pour consulter le reste de notre dossier sur les véhicules électriques