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Par Guy Roy,
Délégué syndical FTQ,
membre de l'AFPC (FTQ), et
membre également du Comité Central du PCQ

Je voudrais partager un argument contre le nucléaire qui m'est venu à la suite de la connaissance de notre position sur Gentilly.
 
Léonard de Vinci, l'ancêtre des ingénieurs contemporains, a beau avoir eu l'idée du parachute et l'avoir dessiné (comme les ingénieur-e-s modernes ont élaboré des mesures de sécurité pour les centrales nucléaires de notre temps, y mettant toute leur bonne volonté), le modèle qu'il en a laissé aurait très certainement tué quiconque l'aurait essayé.
 
Du temps de Léonard de Vinci, il n'y avait pas d'avion, et le parachute de ce dernier, tel qu'imaginé au départ, avec le degré de connaissances technologiques de l'époque, ne pouvait pas marcher.  Son parachute était une espèce de voilure montée sur un grand carré de bois léger, en forme de pyramide à quatre surfaces; ce n'était absolument pas pratique pour ralentir une chute éventuelle.  Un parallèle pourrait assez facilement se faire avec les dangers du nucléaire. Les limites technologiques et scientifiques, associées à une utilisation sécuritaire du nucléaire, sont trop grandes pour palier aux risques des applications pratiques connues jusqu'à date et qui ont failli.
 
Les mesures de sécurités élaborées par les ingénieurs de notre temps ressemblent au rêve de De Vinci : éviter les dangers d'une chute ou, pour nos ingénieurs, éviter les conséquences des accidents ou de la production de déchets nucléaires dangereux. Mais le problème reste entier puisque personne ne connaît avec certitude les matériaux ou les technologies qui préviendraient de façon absolument sûre la chute un accident nucléaire. qui cependant continue de tuer de façon atroce et cruelle. Pensons à tous ces cancéreux morts à Tchernobyl ou à l'observation de résidus radioactifs dans les dents de lait des bébés autour des centrales nucléaires (Solange Vincent, écologiste québécoise, qui est morte il y a déjà quelques années, l'avait constaté avec quelques autres scientifiques).
 
On nous dira que, nous occidentaux, avons mieux à offrir que la technologie qui était en place, au moment de l'accident de Tchernobyl .  C'est vite dit et c'est aussi faire abstraction de ce qui s'est aussi passé à Three Miles Island où la technologie a aussi failli. Elle s'est raffinée, vous me direz ? Vous me direz sans doute aussi que le bloc de béton entourant Gentilly est plus sûr.  Mais qu'en est-il en ce qui concerne les déchets, et même les accidents toujours possibles (n'élabore-t-on pas des mesures de protection civile rigoureuses, malgré tout) ? Nous restons dans l'incertitude face à la possibilité toujours présente d'une catastrophe écologique.
 
Au moment de sa conception, De Vinci ne trouva personne pour essayer le parachute du haut d'une falaise .  Sans doute, tout le monde était-il conscient du risque. Nous avons les moyens de cette sagesse d'une humanité pour laquelle la vie demeure plus que jamais précieuse. Rien ne nous oblige à tester empiriquement les dangers de nos inventions, fussent-elles crées par des génies de la trempe de De Vinci et des ingénieurs nucléaires hautement qualifiés de notre époque .  Le principe de la précaution nous invite tout au contraire à la même prudence devant le danger que les limites des technologies actuelles nous imposent.
 
Peut-être faudrait-il des technologies bien supérieures à celles que nous connaissons, ainsi que des matériaux bien plus efficaces que le simple béton friable, pour nous rassurer et nous prémunir contre une utilisation trop précoce du nucléaire. C'est pour ça que le nucléaire doit être rangé, non parmi les énergies renouvelables, mais parmi celles qui sont encore une menace envers l'humanité et que la science et les technologies les plus modernes sont toujours incapables d'endiguer.
 
Ne vaudrait-il pas mieux mettre des énergies de recherches vers des alternatives moins risquées comme les panneaux solaires ? C'est un pensez-y bien.

 
 



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