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Par Guy Roy,
Délégué syndical FTQ,
membre de l'AFPC (FTQ), et
membre également du Comité Central du PCQ

Pourquoi vouloir perpétuer la chasse à l'énergie soi-disant renouvelable dans le nucléaire ? A-t-on déjà oublié Tchernobyl où s'est produit un terrible accident, même si on se disait justement, et là aussi, assuré que tout était ordonné et sécuritaire ? ...

Est pourtant à notre portée une autre alternative. Cela demanderait, certes, un minimum d'audace et une forme d'attitude innovatrice tendant vers un avenir moins dépendant des sources fossiles d'énergie. Se tourner vers ce qui apparaît de plus en plus comme du pire, un nucléaire encore trop risqué, ne devrait pas être la solution

On devrait cesser de bouder sans réfléchir les solutions vertes.  Il faudrait faire plus confiance aux capacités d'adaptation des ouvrièr-e-s, ingénieur-e-s ou gestionnaires rigoureux d'une industrie pourtant encore menaçante.  Les 800 emplois perdues de Gentilly pourraient ouvrir des perspectives nouvelles à ces salarié-e-s, si on se fie à leur force de travail, tout en leur expliquant, pour les mobiliser, à quel type de société nouvelle on souhaite que leur travail contribue désormais.
 
Gentilly pourrait être mise au rancard comme musé d'un patrimoine technologique dépassé, risqué et finalement abandonné au profit d'une industrie vouée à l'élimination des gaz à effet de serre. Pourquoi ne pas entreprendre dès maintenant de mettre au point les plans d'une usine d'automobiles électriques bien québécoise à Bécancour ?
 
En ouvrant gratuitement les portes de l'UQTR  -- une telle revendication visant l'accessibilité à l'école gratuite pour tous et toutes n'est-elle pas elle-même une demande de la FTQ depuis au moins trente ans ? -- à la main-d'oeuvre vouée anciennement au nucléaire, on pourrait, au cours des prochaines années, cela nous donnerait le temps de paufiner les plans de l'usine d'autos grâce aux derniers progrès industriels; on pourrait en même temps reconvertir toute cette main-d'oeuvre aux objectifs écologiques (dans le même style que le militaire au civil, par exemple). Les plus anciens pourraient bénéficier d'une retraite anticipée et goûter aux joies de vivre avec un peu moins de règles que celles parfois trop strictes qui ont cours sur les lignes de montage.
 
On pourrait en même temps en profiter pour initier à une nouvelle forme de pouvoir de contrôle de leur usine les ouvrièr-e-s les plus motivé-e-s.  On pourrait tenter l'expérience d'un apport non négligeable de leurs nouvelles compétences pour une exercice d'une démocratie de base dans des comités d'atelier. Les journalistes de MédiaMartinQuébec pourraient également faire part de leur propre savoir dans l'autogestion d'une entreprise autonome.

Un tel défi ne serait pas moins grand et la force de travail ainsi recyclée pourrait contribuer par le fait même à élaborer un type nouveau de société où la diminution des gaz à effet de serre pourrait véritablement devenir l'objectif commun du plus grand nombre : les travailleur-euse-s.

L'avenir demeurerait ainsi ouverte à un nouveau genre de société, que j'ose appeler socialiste, où les valeurs de justice sociale et d'égalité démocratique s'associeraient à la fin d'un acharnement productiviste et un rythme fou de cadences infernales dont on ne sait plus s'il est vraiment utile ou nuisible pour produire, à haut contenu technologique, ce dont nous avons besoin pour un minimum de confort et de sécurité effective.
 
Un peu d'audace et de vision, s'il-vous-plait, confrère président Arsenault. Mettez enfin le modèle québécois au service tant du progrès scientifique et technique que de celui d'un monde viable parce que tenant compte des impératifs écologiques de survie de la planète. L'État québécois et Hydro-Québec peuvent bien mieux que le simple rafistolage d'une vieillerie technologique que l'on ne considérera plus dans quelques siècles que comme une excentricité d'apprenti sorcier ou de savant fou.

Vous me croyez trop rêveur ? Croyez-vous vraiment que de continuer à s'appuyer sur des solutions pourtant réprouvées à travers le monde serait mieux ?

Soyons sérieux. L'écologie est une science qui, comme les autres, se raffine avec la recherche dans ce domaine. Si nous avions pris en compte les politiques des écologistes les plus progressistes et si nous avions plus d'égard pour leur projet de société, la forêt serait toujours une ressource renouvelable et une grande pourvoyeuse de travail. La morue serait encore une source de nourriture abondante. Les sables bitumineux seraient une curiosité touristique. B ien des drames humains auraient été évités pour les travailleur-euse-s, les paysan-ne-s et les pêcheurs du monde qui survivent sur la planète.

Les catastrophes écologiques tirent leur origine des risques pris sans considération pour les lois de la nature.  Au lieu de traiter les écologistes d'oiseaulogues et de petits bourgeois réactionnaires, on aurait dû respecter un peu plus leurs compétences scientifiques et cela aurait sans doute évité bien des malheurs.

La négligence passée nous rebondit en pleine face sous forme de graves conséquences pour la planète et surtout pour les travailleur-euse-s.

La FTQ met en garde contre les risques pour la sécurité santé associés aux recherches en nanotechnologie, par exemple. Pourquoi pas le nucléaire ? Le sacrifice de sa vie par Marie Curie aurait dû sonner l'alarme bien plus tôt.

À l'occasion du dernier congrès, il faut résolu d'organiser un colloque sur l'environnement. Souhaitons que l'on n'esquive pas les problèmes mais que l'on en traite à fond. C'est-à-dire sans laisser les lois du marché empiéter sur celles de la nature .  Cette dernière est si fragile (comme la langue française, tient, tient !) et menacée par le capitalisme sauvage.

 
 



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