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Note: ce texte fut mis en ligne la première fois le 13 juillet 2007 et a depuis été reformaté pour tenir compte des plus récents standards utilisés sur ce site Internet.

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Par André Parizeau
Chef du PCQ

Question : Pourquoi le PCQ parle tant d'environnement alors que les pays socialistes n'ont pas toujours eu une très grosse préoccupation à cette égard ?  N'est-ce pas contradictoire ?

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S'il est vrai que les pays socialistes, tel que l'URSS ou les pays de l'Europe de l'Est, n'ont pas toujours eu  une très grosse préoccupation en matière d'environnement, il faut dire à leur défense que le degré de compréhension de cette question -- de même l'état de détérioration de notre environnement qui fait que de plus en plus de gens font aller la sonnette d'alarme -- n'a pas toujours été ce que c'est aujourd'hui.

En 1917, bien peu de gens parlaient d'environnement, de réchauffement de la planète, etc.  Cela n'excuse pas en soi certaines histoires d'horreur, tel que tout le dossier de Tchernobyl, sauf que la remise en contexte de cette question s'impose néanmoins.

Cela n'excuse certainement pas, non plus, ce qui peut toujours se produire en Chine, en matière de dégradation de l'environnement.  D'ores et déjà, la Chine serait sur le point de devenir la principale source de gaz à effets de serre, même en avant des États-Unis.  Pour sûr, le fait que la Chine soit en même temps le pays le plus populeux de la planète et que ce pays soit en même temps en train de s'industrialiser à une vitesse très rapide, peut au moins partiellement expliquer un tel constat.  Mais cela ne peut tout expliquer et surtout pas justifier des situations difficilement justifiables.  Un tel état de fait met en même temps en relief ce qui est de plus en plus une évidence pour nous : notre vision du socialisme est bien différente de ce qui peut exister là-bas et ce n'est pas parce que la Chine continue à se dire socialiste qu'il faille pour autant endosser tout ce qui peut encore se faire dans ce pays.

Aujourd'hui, si une partie importante de la population -- et les membres du PCQ ne font pas exception -- sont de plus en plus sensibilisés mais aussi concernés et mobilisés par rapport à cette question de l'environnement, c'est d'abord et avant tout relié au fait que la situation devient de plus en plus alarmante et que la vitesse avec laquelle notre environnement est en train de foutre le camp a elle-même de quoi faire peur.

C'est bien beau de vouloir parler de changer la société mais si on ne prend pas la peine, dès aujourd'hui, de se pencher sur cette question un peu plus, à se mobiliser pour mettre un stop à tout ce qui peut dès maintenant être arrêté, même partiellement, (pour aider notre planète), si on ne prend pas la peine également de réfléchir un peu plus sur la manière dont on devrait réorganiser notre économie, ainsi que sur nos manières de faire, de façon à trouver aussi à plus long terme des solutions plus durables, alors à quoi tout cela servira-t-il de mener toutes ces luttes ?  Car nous restera-t-il seulement une planète sur laquelle nous pourrons encore vivre et bâtir justement une société meilleure ?

Pendant des années, les communistes ont parlé des grandes contradictions étant à la base du capitalisme, sans cependant vraiment inclure les questions d'environnement dans tout cela.  Une telle approche n'est plus possible. Non seulement la question d'environnement est-elle en train de prendre de plus en plus de place mais cette question devient de plus en plus intrinsèquement reliés à la plupart de tous les autres grands dossiers sociaux, au point où il est souvent de plus en plus difficiles de dissocier cette questions des aux autres questions.

Certains pourraient être portés à penser, vu l'importance grandissante des questions d'environnement, qu'il faudrait essentiellement se concentrer sur ce seul dossier.  Ce serait cependant une  grave erreur.

D'une part, et comme nous le disions plus haut, les question d'environnement deviennent de plus en plus étroitement liées à toutes les autres facettes de l'action sociale.  Vouloir séparer ces questions des autres aspects de la lutte sociale serait absurde.

Tout aussi absurde serait l'idée de vouloir à tout prix chercher à unir tout le monde autour de ces questions car cela ne pourrait marcher non plus.  La raison est fort simple.  Quand on est un bourgeois et que nos profits dépendent pour une bonne part de politiques consistant à toujours et à chaque fois couper les coins ronds, on ne peut réfléchir et agir comme monsieur et madame tout le monde parce qu'on a des intérêts différents et que cela colore forcément notre pensée.

Tout aussi absurde serait également l'idée voulant qu'on dissocie lutte pour la préservation de l'environnement et lutte pour changer la société.  En fait, c'est le contraire qu'il faut faire.  La réalité d'aujourd'hui et l'urgence posé par la dégradation continuelle de notre environnement devrait être une puissant stimulant pour l'accélération de la lutte en faveur du socialisme.

Finalement, je dois également dire que la solution à nos différents problèmes d'environnement ne peut consister à pousser pour un simple retour en arrière, vers une sorte de "simplicité volontaire", imposée à large échelle, ainsi qu'une stratégie uniquement orientée vers des méthodes de production plus artisanales et à plus petites échelles.

Autant la production plus artisanale peut et doit continuer à avoir sa place, autant il évident que l'avenir ne pourra s'appuyer sur ce genre de production seulement.  On ne pourra satisfaire l'ensemble des besoins des gens, sur l'ensemble de la planète, simplement avec un tel genre de production.  Pensez-vous qu'on puisse également produire de l'aluminium en utilisant comme seule énergie des éoliennes ou la biomasse ?  Sûrement pas.

Pour toutes ces raisons, nous devrons continuer à repenser encore beaucoup plus notre vision par rapport au type de développement économique à promouvoir, à la manière dont nous voulons en assurer la mise en place de manière écologique, ainsi que la manière dont nous voulons également en assurer la gestion et la démocratisation