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Statistiques Canada vient de publier une étude, s'échelonnant sur les 20 dernières années et démontrant que la durée moyenne de travail au Canada ne cesse de s'allonger, laissant de moins en moins de temps pour la famille et les loisirs.

L'étude a permis de constater que la journée moyenne de travail, incluant les temps pris pour le transport, les pauses, et le repas, est maintenant de 45 minutes plus longue chez les hommes que ce qu'elle était deux décennies plus tôt.  Chez les femmes, le rallongement serait plutôt de 39 minutes.

Une personne oeuvrant à temps plein passent normalement 260 jours à l'ouvrage.  Conséquemment et répartie sur l'année, ce rallongement représenteraient, chez les hommes, 195 heures de plus, ou l'équivalent de cinq (5) semaines de plus, à 40 heures par semaine, passées à l'ouvrage.

Chez les femmes, cela serait un peu moins.  Néanmoins, ces chiffres devraient tous et toutes nous faire réfléchir.

Illogique

Alors que la productivité moyenne au Canada est nettement supérieure à ce qu'elle était il y a vingt ans, il serait normal de s'attendre à ce que les gens travaillent non pas plus, mais moins.  Pourtant c'est le contraire.  Plus vous produisez et plus il vous faut travailler.

Voilà bien un autre exemple de ce qui ne marche pas avec le capitalisme et de pourquoi, nous communistes, disons que cela prend un changement plus fondamental dans notre société.

Ce phénomène d'allongement de la durée moyenne du temps de travail est d'autre part encouragé par le fait que les salaires, eux, n'ont que très peu augmenté au cours des dernières années par rapport aux hausses du coût de la vie (qu'on pense seulement aux coûts associés au logement).  En fait, le pouvoir d'achat d'une bonne partie de la population a plutôt eu tendance à baisser.  Pour un grand nombre de gens, il faut donc travailler plus longtemps, accepter de faire plus de temps supplémentaire, après des journées déjà longues, et même prendre deux emplois si nécessaire, juste pour pouvoir boucler les fins de mois.

Cela est d'autant plus vrai qu'il arrive souvent que le 2e salaire dans un ménage (quand il y en a un) est souvent de plus en plus bas, précaire, etc.  Il faut donc que l'autre personne compense en travaillant plus.
 

Plus de temps au travail, moins de temps en famille

Fait peu surprenant, plus les gens consacrent de temps au travail, moins ils peuvent en même temps en accorder à leur famille. Les gens qui consacraient entre 9 et 10 heures par jour à leur emploi rémunéré accordent en même temps, et en moyenne, 52 minutes de moins à leur famille que ceux qui y consacrent entre 7 et 8 heures.

La proportion de travailleurs qui ont consacré de longues heures au travail rémunéré a aussi augmenté. Par exemple, en 1986, environ 17 % des travailleurs consacraient 10 heures ou plus à leur travail. En 2005, cette proportion s'était élevée à 25 %.

Conséquemment, il devient en même temps de plus en plus difficile de conjuguer la réalité du travail et les impératifs reliés à la famille.  Tout cela fait en même temps ressortir le caractère factice du discours des partis politiques qui gèrent actuellement les rennes du pouvoir (ou qui le faisait jusqu'à peu), qui nous parlent régulièrement de leurs préoccupations pour conjuguer travail et famille mais qui, dans la pratique, ne font vraiment pas grand chose.
 

Quoi faire

Depuis des années, le mouvement ouvrier demande des mesures législatives et se bat également au niveau des conventions collectives pour essayer de contrer cette tendance.  Cela se fait sur plusieurs fronts, incluant bien sûr celui des salaires.  Cela touche en même temps une foule d'autres aspects du travail, telle la longueur de la journée de travail, les congés et les vacances, les règles pour le temps supplémentaire, etc.

Québec solidaire a pour sa part à son programme plusieurs mesures qui vont dans le même sens; nous appuyons pleinement ces mesures; en voici quelques unes :

Des mesures tous à fait réalisables

Loin d'être farfelues ou irréalistes, de telles mesures sont tout à fait réalisables, y compris sur le plan économique.  Plus les gens auront les moyens de vivre décemment et moins ils auront besoin d'allonger leurs heures de travail pour simplement pouvoir arriver.  Plus ils auront de temps de loisirs, plus ils pourront en profiter pour s'adonner à ce qui leur tient à coeur, ce qui sera en même temps bon pour l'économie.

Un exemple.  En Europe, bien des gens peuvent profiter depuis déjà longtemps d'un 13e mois de salaires pour partir en vacances.  Cela leur permet effectivement de partir en vacances, au lieu de rester cantonner chez eux, et cela contribue donc à faire en même temps tourner l'économie.

Une telle approche n'implique pas automatiquement qu'on encourage pour autant la surconsommation de biens et services inutiles.  De toute manière, ce problème est bien plus associé aux couches plus riches de la société qu'aux couches plus pauvres, plus préoccupés à seulement pouvoir survivre.  Pour le reste, il y aurait bien sûr certains débats à avoir sur nos priorités sociales.

Pour la très grande majorité de la population, cela permettrait au moins d'entrevoir l'avenir autrement que sous l'angle réducteur d'une tendance de plus en plus générale vers l'appauvrissement.  Ce serait déjà un début.

 

 



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