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Par André Parizeau,
Porte parole du PCQ

Personne ne se surprendra que le nouveau PDG de la Caisse de dépôt et de placement du Québec, Michael Sabia, soit un libéral.  Le contraire aurait été surprenant.  Ce qui devrait susciter un peu plus de questionnement de la part des grands médias (sauf que cela n'est pas vraiment le cas à quelques exceptions près), c'est le degré avec lequel celui-ci, de même que l'entourage immédiat de Jean Charest, de même que celui aussi du nouveau président du CA de la Caisse, Robert Tessier (celui-là même qui aurait déclaré avoir reçu la suggestion par rapport à Michael Sabia comme une "illumination"), ainsi que celui de l'ex grand manitou de la Caisse, Henri-Paul Rousseau, ne font finalement qu'un tout, au point où tout cela est quasi incestueux.

Plus le temps passe, et plus il devient en même temps clair que la procédure choisie pour entériner ce choix -- une procédure décriée par à peu près tout le monde sauf ceux et celles qui demeurent dans l'entourage du premier ministre -- ne représente finalement qu'un aspect de toute cette culture de gestion, au sein du gouvernement à Québec, qu'il faudrait changer et qui est aussi aussi en train de nous amener vers le précipice.

Ce la fait en fait de plus plus à cette époque où une poignée de rois et de reines régnaient sur toute la planète et s'arrangeaient, de surcroît pour que leurs descendants se marient également entre eux, question de ne jamais perdre le contrôle de la situation...  On a beau dire que le monde s'est amélioré au fil des siècles.  Des fois, ce serait à se demander.

Au delà de tout ce qui peut être dit dans les médias à propos du fait que Michael Sabia vient de l'extérieur du Québec, qu'il ne connaît pas vraiment la réalité d'ici, qu'il aurait mal agi du temps qu'il était à la tête de Bell, etc, etc, cette atmosphère de copinage est bien plus encore ce qui devrait surtout nous préoccuper.  Il y a un tel manque de transparence à travers tout cela, que cela en devient très gênant...

Rappelons, une fois encore, certains des faits entourant toute cette affaire.  Commençons par Henri-Paul Rousseau, celui par qui tout aurait commencé.  Contrairement à ce que bien des gens peuvent penser, ce ne sont pas les libéraux qui le nommèrent au départ à la tête de la Caisse de dépôt, mais bien le PQ, sous la gouverne de Bernard Landry.  Soit celui-là même qui dénonce aujourd'hui, de manière assez virulente, la toute récente nomination de Michael Sabia.

Il n'est pas sans intérêt de noter que ce même Henri-Paul Rousseau est, depuis son départ de la Caisse de dépôt, devenu un des nouveaux vice-président de Power Corporation, c'est à dire le bébé de Paul Desmarais.  C'est d'autant plus intéressant que le nouveau président du CA de la Caisse, Robert Tessier, était lui-même (jusqu'à sa nomination à la Caisse) le président du Comité de surveillance des placements, au sein du Groupe Investors, soit l'une des importantes filiales de Power Corporation.

Finalement, on apprenait récemment que Michael Sabia était lui-même, en plus de toutes ses nombreuses réalisations, un des amis proches de l'actuel chef de cabinet du premier ministre, Daniel Gagnier.  Tous deux ont comme particularité d'avoir oeuvré au sein du Conseil privé du gouvernement, à Ottawa. Daniel Gagnier, est en même temps celui qui, depuis 18 mois, est le nouveau chef de cabinet du premier ministre Jean Charest.

À n'en pas douter, il aurait matière à creuser beaucoup plus toute cette affaire, d'autant que cela sent déjà pas mal le panier de crabes.

 



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