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Amir Khadir et Françoise David ne sont pas tendres vis à vis de la Standard & Poor's avec ses récentes déclarations en marge du fiasco à la Caisse de dépôt et de placement du Québec et c'est bien tant mieux.  Ils font bien.  Le message est clair : mêlez-vous de vos affaires et arrêtez de "nous prendre pour des colonisés".  On aurait juste pu espérer qu'un plus grand de personnalités publiques, au Québec, aient eu le courage de se lever aussi pour dire la même chose.

S'adressant aux médias, vendredi, le député de Québec solidaire et la co-porte-parole, Françoise David, ont tous deux insisté sur le fait que l'intervention de cette agence de cotation dans le dossier de la Caisse revient à une forme d'ingérence politique qui ne devrait pas être tolérée.  D'aucune manière.

L’organisme Standard & Poor's " traite le Québec comme une véritable colonie en essayant de l’intimider ", aurait notamment déclaré Amir Khadir, selon une récente dépêche publiée sur le site Internet de ruefrontenac.com. Standard & Poor’s " n’a aucun droit de s’immiscer dans nos affaires en faisant ce genre de commentaire au moment ou le Québec est en émoi " face à la catastrophe financière qui s’est produite dans la société qui gère son bas de laine.

Amir Khadir et Françoise David ne se seraient pas non plus gênés pour dire que les agences de cotation " n’ont plus aucune crédibilité ", rappelant que ce sont ces mêmes milieux financiers qui " avec leur logique spéculative de cotation en bourse nous ont conduits dans le gouffre financier actuel ". Les Québécois " ne sont pas des colonisés ", aurait notamment ajouté le député de Québec solidaire.

Ces commentaires sont restés relativement absents des manchettes de la plupart des autres grands médias, cette fin de semaine.  C'est une fois de plus plutôt dommage, même si cela n'est pas vraiment surprenant.  Une fois encore.

Jean Charest peut bien s'appuyer sur cette fameuse déclaration de Standard & Poor's pour essayer de justifier ses efforts pour refermer le couvercle sur tout le flot de commentaires et de critiques qu'à généré l'annonce des résultats de la Caisse pour 2008.  Mais cela ne saurait nous faire oublier le scandale qui entoure la publication de ces résultats, de même que les différentes informations qui commencent déjà à percer et qui semblent tous pointer vers des conflits d'intérêts assez gros.

Pour Françoise David, une commission parlementaire, comme le réclame le PQ, pourrait être utile pour les élus, " mais il faut aller (beaucoup) plus loin car la situation est trop grave", dit-elle. "Il serait intéressant que nos concitoyens apprennent comment la Caisse fonctionne, comme cela s’est produit dans le cas du scandale des commandites. Il faut comprendre pourquoi on a perdu tant d’argent. "

Amir Khadir aimerait bien savoir pourquoi la Caisse a acheté pour 13 milliards de dollars de papiers commerciaux adossés à des actifs (PCAA) et si elle était en « conflit d’intérêts » en achetant des produits de Coventry, « une banque d’investissement dans laquelle elle était (elle-même) partie prenante ».

Celui-ci voudrait aussi savoir si des intérêts privés ne seraient pas en train de profiter des déboires actuels de la Caisse, obligée de vendre des actifs, notamment dans le domaine immobilier, pour se refaire une santé financière. Aussi bien Françoise David et qu'Amir Khadir s’opposent d'autre part de manière très clair aux idées qui circulent depuis quelques temps et voulant qu'on serait peut-être mieux de morceler de la Caisse de dépôt.  Pour Québec solidaire, ceux qui proposent actuellement de telles choses agissent tels des « vautours ». Une Caisse forte est primordiale pour assurer le développement économique du Québec, insistent-ils.  Non sans raison.

Avec la tournure que semble prendre de plus en plus les événements autour du fiasco de la Caisse de dépôt, on ne peut qu'être frappé par la relative mollesse (par rapport à ce que fait et dit Québec solidaire) des déclarations faites par le PQ.  Certes le PQ s'insurge face à la manière dont agit le premier ministre; le PQ insiste également pour dire que le premier ministre, et sa ministre des Finances, devraient accepter de témoigner devant la Commission parlementaire qui est supposée avoir lieu à propos de tout cela.  Sauf que, pour le reste, c'est plutôt pauvre ... et timorée.
 

Québec solidaire tenait aussi, cette fin de semaine, son premier Conseil National depuis les dernières élections


Québec solidaire tenait, toujours cette fin de semaine, son premier Conseil National depuis la tenue des dernières élections.  Plus de 150 militants et militantes s'étaient déplacés pour l'occasion, représentant les différentes circonscriptions et régions du Québec.  Une demi-douzaine d'entre eux étaient des membres du PCQ, incluant nos camarades Francis Gagnon Bergmann (qui est le nouveau chef du PCQ), et Sabrina Perreault (qui est, de son côté, responsable à la mobilisation au sein du Comité exécutif central du PCQ, et qui vient d'autre part d'être élue, par ses pairs, au sein de Québec solidaire, dans sa région de Lanaudière, comme nouvelle porte-parole régionale).

Une bonne partie des travaux lors de ce Conseil national portaient sur les questions économiques.  Réitérant une idée lancée par son parti durant la campagne électorale, la porte-parole Françoise David a notamment repris une idée qui avait déjà été lancée lors de la dernière campagne électorale à propos de la possibilité de récupérer les argents au sein du Fonds des générations pour aider les travailleurs en difficulté durant la crise.

Selon elle, maintenant qu'il n'est plus tabou de parler de déficits budgétaires, il est nécessaire que le gouvernement investisse dans l'emploi et le développement durable.  "Si on construit des logements sociaux, qu'on met en place un chantier énergétique, des chantiers de transport en commun, on crée de l'emploi vert, de l'emploi durable, de l'emploi socialement utile, a-t-elle illustré. Et parce qu'on crée de l'emploi, il y a aussi des gens qui sont capables de payer des impôts, des taxes et des impôts à l'État."

Françoise David a également indiqué qu'au cours des prochains mois son parti allait se pencher sur toute la question des nationalisations. Les résultats de cette réflexion devraient être dévoilés lors d'un congrès d'orientation qui aura lieu en 2010. Ce sera en même temps l'occasion, pour Québec solidaire, d'approfondir ses positions face à toute la question de l'accession du Québec à son indépendance.

"On a le droit, on a le devoir de se demander, au-delà de ce mot-là d'ailleurs (ie, les nationalisations), qu'est-ce qui, dans les richesses d'une société, doit appartenir au privé, qu'est-ce qui peut être coopératif et qu'est-ce qui peut appartenir à la société dans son entier", a-t-elle soutenu.  Finalement, Françoise David a aussi tenu à réaffirmer comment les rumeurs voulant qu'il pourrait y avoir des dissensions, au sein de la direction de Québec, n'avaient aucun fondement réel et que l'absence, largement notée par les médias, d'Amir Khadir pendant une bonne partie des délibération durant la fin de semaine, découlait uniquement du fait que ce dernier avait des engagements ailleurs, qu'il ne pouvait se soustraire.  Sans plus.

Un dernier point. Lors de ce Conseil National, différents postes laissés vacants au niveau de l'organisation ont aussi été comblés.  C'est notamment le cas d'un des postes qui était vacant au sein du Comité synthèse (lequel comité est chargé de préparer les rencontres du Conseil national, ainsi que des congrès, en matière de résolutions à débattre) et qui sera désormais assumé par un autre de nos camarades, soit l'ancien chef et actuel porte-parole du PCQ, André Parizeau.

 



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