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Par André Parizeau
Porte parole du PCQ

Questionné par les journalistes qui cherchaient à lui faire admettre ne serait-ce qu'une apparence de responsabilité dans le fiasco de la Caisse de dépôt et de placement du Québec, Jean Charest se braque.  Pas question, selon lui de reconnaître quelque faute que se soit.  Pas question non plus de remettre en cause la soi-disant indépendance de la Caisse ou même son mandat.

"Je ne pouvais savoir", dit-il.  Le problème, c'est qu'à peu près tout le monde à l'extérieur de son gouvernement savait qu'il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond à la Caisse de dépôt.  Il peut bien parler du fait que tout le monde, à travers la planète, a sous-estimé l'ampleur de la crise actuelle, mais là n'est pas le point. Tout le monde, ici, savait, dès l'automne dernier, que cela n'allait pas à la Caisse de Dépôt.  Sauf lui ...  Vous vous rappelez, lors de la dernière campagne électorale ?  Les chiffres qui sortaient alors, avoisinaient ce qu'on vient de nous annoncer.  Mais lui, nous répétait : "attendez, attendez, on ne sait pas vraiment ce que seront ces chiffres".  Il disait alors ne pas savoir vraiment, mais comment pouvait-il prétendre que, lui, ne savait rien.

Comment pouvait-il ne pas savoir alors que sa propre ministre des Finances est supposée recevoir des rapports réguliers de ce qui se passe à la Caisse ?

La prochaine question à se poser est la suivante:  comment se fait-il qu'il ait laissé un tel fiasco se produire ?  Il est facile pour lui de chercher, comme il semble maintenant le faire, à faire reporter l'entière responsabilité des problèmes sur les épaules des seuls dirigeants de la Caisse.  Mais n'est-il pas justement la responsabilité du gouvernement de s'assurer que les actifs ne fondent pas de la sorte comme neige au soleil ?

Et puis, on pourrait aussi ajouter cette autre question: comment se fait-il qu'il y ait toujours autant de sièges vacants sur le Conseil d'administration de la Caisse ?  Qu'attend donc le gouvernement pour combler ces mêmes sièges ?  Se pourrait-il que ce même gouvernement cherchait justement à garder le couvercle le plus longtemps possible sur tout ce qui pouvait se passer au sein de la Caisse ?

Jean Charest peut se cacher derrière le fait que la moyenne des rendements des 40 dernières années est bonne et que c'est tout ce qui compte vraiment.  C'est drôle, mais lors que la Caisse de dépôt et de placement perdit, sous la gouverne du PQ, près de 30 millions, il y a de cela déjà bien des années, dans le cadre d'un projet qui tourna complètement en queue de poisson, alors c'était dramatique.  Cela n'avait juste pas d'allures et Jean Charest (alors dans l'opposition) n'hésitait pas à monter aux barricades.  Aujourd'hui, le gouffre se chiffre à près de 40 milliards de dollars, soit plus de 1000 fois plus, mais on ne devrait pas s'en faire !!!  "Everything is under control...", comme on dit.

Il n'est pas non plus question de même se prononcer sur l'opportunité ou non de prendre des mesures contre les hauts dirigeants de la Caisse.  C'est sûr car ce sont pour la plupart des ... libéraux.

Jean Charest fait finalement la sourde oreille sur tout.  Ou presque.  Il se met la tête dans le sable parce qu'il croit être dans une position solide, du haut de sa mince majorité à l'Assemblée nationale. Il compte sur le fait que ceux et celles qui pourraient développer une riposte contre lui, ne pourront rien faire de vraiment menaçant.

Il doit en même temps se dire que les gens n'oseront pas trop protester, vu la grande incertitude qui existe au niveau économique. On peut seulement espérer que tout cela n'en restera pas là.

Imaginez seulement ...

Face à tous ces scandales qui ne cessent de s'empiler, je ne peux m'empêcher de penser à ce qui suit : si seulement, au lieu d'acheter tout ce papier commercial sans réelle valeur, nos gouvernements, tout au cours des dernières années, avaient su s'imposer un peu plus et penser surtout à ce qui est dans l'intérêt public, si seulement on avait juste utilisé une fraction de cet argent pour, par exemple, développer le projet d'une voiture électrique, en se basant sur le fameux moteur roue, dont Hydro Québec possède toujours le brevet, pouvez-vous simplement imaginer où l'on en serait aujourd'hui ?

Pour sûr, on serait plus riche collectivement qu'on l'est aujourd'hui.  Notre économie se porterait sans doute mieux aussi et on aurait finalement un meilleur contrôle de notre propre destinée.  Et puis, j'en suis sûr, il y a plein d'autres projets qu'on pourrait aussi  développer et qui pourrait en même temps nous assurer un mieux vivre.

Évidemment, quand on n'a pas les mêmes priorités ...

C'est un pensez-y bien.  Cette alternative, pour un autre Québec, elle existe toujours devant nous.  À condition bien sûr qu'on sache aussi prendre les moyens pour véritablement devenir maîtres chez nous.  Cela soulève en même temps la nécessité de remettre en cause le monopole des vieux partis politiques sur l'ensemble de la politique québécoise.

 

 



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