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Il est assez rare de voir les syndicats critiquer le PQ, surtout quand celui-ci est sur les banquettes de l'opposition.

D'ordinaire, les directions syndicales sont plutôt sympathiques au PQ.  Même lorsque le chef du PQ se met les deux pieds dans les plats (ce qui est plutôt courant par les temps qui courent) ou lorsqu'il prend des positions qui vont carrément à l'encontre de celles défendues par les syndicats, ceux-ci ont le plus souvent tendance à passer l'éponge.  Question de ne pas nuire à un parti politique qu'ils considèrent en général comme étant la "moins pire" des alternatives (face aux libéraux).  C'est au fond avec le même argument que ces dirigeants ont plutôt tendance à "discarter" par le fait même le parti Québec solidaire.

Mais les choses sont peut-être en train de changer.  Au moins un tout petit peu.  Dans tous les cas, les voici au moins en train de prendre un peu plus de distance avec le PQ.  Tel est en tous les cas ce qui semble se produire avec la tenue toute récente d'une conférence de presse organisée conjointement par la FTQ et le Syndicat uni de l'alimentation (TUAC) où ceux-ci n'ont pas hésité à se déclarer "extrêmement déçus de la position du Parti Québécois dans le dossier des heures d’ouverture" des épiceries de grande surface. Au delà du geste lui-même, le simple fait de l'avoir fait publiquement marque une certaine évolution par rapport aux rapports qui pouvaient exister jusqu'ici entre les syndicats et le PQ.

« En commission parlementaire, nous avons pourtant été clairs et les interventions du Parti Québécois nous laissaient croire que notre message avait été compris. Lorsqu’il n’y a pas de clients, on doit fermer les portes, point à la ligne. Le PQ doit être conséquent avec ce qu’il prêche, avec ses grandes politiques », a déclaré le président de la FTQ, M. Henri Massé.

« Pour qui se souvient que le PQ a terminé la campagne électorale de 2003 en proposant des mesures pour permettre une meilleure conciliation des obligations familiales avec la vie au travail, il y a de quoi se surprendre de leur position dans ce dossier », a ajouté M. Massé.

Particulièrement frappant fut l'intervention d'un des porte-parole des TUAC qui n'hésita pas à mettre en lumière le fait que la position du PQ dans ce dossier n'était guère différente, quant au fond, de celle des libéraux.  « Nous devons constater que le PQ ne se montre pas beaucoup plus sensible à la conciliation travail-famille que le gouvernement libéral. Il n’est pas question pour nous de marchander le droit des hommes et des femmes d’être à la maison à des heures convenables », a pour sa part fait valoir M. Louis Bolduc, adjoint exécutif au directeur national des TUAC.  À la conférence de presse, Guy Chénier, le président des TUAC section locale 486, était également présent; cette conférence de presse avait lieu le 7 décembre dernier.

Le dossier des heures d'ouvertures des magasins à grande surface n'est qu'une question parmi plusieurs autres où le PQ et les syndicats se retrouvent en bout de piste sur des positions opposées.  La même chose s'était déjà produit  dans le dossier des éoliennes, alors que le Conseil national du PQ avait finalement accepté d'endosser la position des syndicats en faveur de la nationalisation des éoliennes mais que le chef du PQ, André Boisclair, avait du même trait annoncé qu'il ne défendrait pas cette position lors des prochaines élections, parce que jugée trop radicale.

Reste à voir évidemment ce que sera l'éventuelle position de la FTQ (ainsi que celle des autres centrales syndicales) au moment des prochaines élections, et surtout, de voir ce que feront leurs membres à ce moment-là.  En 2003, lors des dernières élections, toutes les centrales syndicales avaient finalement convenues de ne pas prendre de positions officielles.  Même la FTQ, qui d'habitude appuyait toujours le PQ, s'était abstenu.  Bon nombre de militants et de militantes syndicales avaient cependant fini par appuyer le PQ.

Les syndicats continuent entre temps à être très clairement opposés au gouvernement de Jean Charest.

 

 


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