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À travers l’histoire, le 1er Mai a eu plusieurs significations. Ce fut d’abord la journée de la renonciation au pouvoir de la part des chefs d’État (4e et 11e siècles). Ensuite, ce fut le moment que choisirent des États pour se déclarer la guerre (13e et 16e siècles). En 1802, Napoléon Bonaparte fonda l’école spéciale militaire de Saint-Cyr, destinée à l’enseignement des arts de la guerre. En 1834, il y a eu abolition de l’esclavage à travers tous les territoires britanniques.
Cependant, ce ne fut qu’en 1884 que le 1er Mai pris son sens moderne : les travailleurs américains font de cette date un jour de revendication pour une journée de travail de huit heures. C’est donc le début des revendications pour de meilleures conditions de travail. L’année suivante, ce fut au tour de la 2e Internationale socialiste d’en faire une journée internationale pour la revendication et la commémoration de la solidarité et de la résistance des ouvriers face à l’État bourgeois. On sait qu’au début de la révolution industrielle les conditions de travail n’étaient pas celles que nous connaissons aujourd’hui en Occident.
En 1886, cette grève organisée le 1er Mai, suite à des pressions syndicales, permet à environ 200 000 travailleurs américains d’obtenir la journée de huit heures. Quelques années plus tard, l’État commença à s’organiser pour empêcher les travailleurs de revendiquer des droits. En France, en 1891, les soldats ont fait 9 morts et 33 blessés pour empêcher les grévistes ; ceci se répétera en 1919 avec un mort mais des centaines de blessés. En 1894, à Chicago, il y eu 2 morts. 1906 fut une année très mouvementée : il y eu de nombreux licenciés à Hambourg et des affrontements sévères en France.
Le 1er Mai, c’est aujourd’hui la fête des Travailleurs ou encore la Journée Internationale des travailleurs, et non pas la fête du travail comme certains le prétendent. La fête du travail, symbole de l’exploitation capitaliste, a été mise en place pour faire oublier aux travailleurs leur propre fête et elle se situe le 1er lundi de septembre. À titre indicatif, le 1er mai n’est toujours pas une journée fériée mais pour acheter la paix sociale, c’est le moment que choisit l’État pour rehausser de très peu le salaire minimum. Le 1er Mai, c’est aussi la journée toute indiquée pour manifester et défiler dans les rues et témoigner que les travailleurs veulent de meilleures conditions de travail. C’est un symbole de la solidarité et de la détermination dans le mouvement ouvrier.
Pour de nouveaux droits modernes…
La bourgeoisie tente par tous les moyens de nous ramener à cette époque d’exploitation, notamment par la réouverture des conventions syndicales avant échéance, par les menaces de délocalisation et de fermeture des usines. Les travailleurs peuvent réclamer de nouveaux droits, dont voici quelques exemples intéressants.
1) La reconnaissance du droit de grève dans la Constitution et l’intervention de l’État pour interdire les produits extra-frontaliers faits par des compagnies en conflit avec les grévistes d’ici ;
2) L’instauration de normes pour la protection des emplois, comme par exemple l’ouverture des livres comptables d’une entreprise pendant les négociations syndicales pour favoriser la transparence. Ceci s’accompagnerait de normes et règles strictes quant aux aides financières de l’État que reçoivent les entreprises où elles seront obligées à la protection et du développement des emplois, de sorte à mettre un terme final à la délocalisation, ainsi que des pénalités sévères, tel la saisie des actifs, pour bris de contrat ;
3) Redéfinir la Loi 90 et y inclure l’établissement d’une politique d’investissement de la part des entreprises d’un minimum de 10% de leurs chiffres d’affaires dans la formation de la main d’œuvre. Ceci permettrait la mise en place d’une formation nationale des travailleurs, favorisant la continuité du travail, mettant fin à la précarisation des emplois d’aujourd’hui, souvent de courte durée, tout en permettant aux travailleurs de participer et de prendre davantage la place qui leur est due dans les centres de décisions économiques de leur lieu de travail ;
4) Permettre aux centrales syndicales de garder et de contrôler les entreprises dans lesquelles elles investissent, notamment et surtout lorsqu’elles le font avec l’entreprise privée ou l’État ;
5) Modifier la loi concernant les fonds de solidarité, spécialisés dans le capital de risque, de manière à leur permettre de prendre une plus grande part active au sein des entreprises où ils investissent et d’en assurer la continuité au Québec.
Le 1er Mai est plus que la fête des Travailleurs : c’est le symbole de la lutte à finir avec le capitalisme et l’exploitation de l’homme par l’homme. C’est au coeur du combat à mener à l’échelle de la planète pour le socialisme internationale. C’est aussi l’occasion de se rappeler la célèbre phrase de Karl Marx : « Prolétaires de tous les pays unissez vous ! ».
Parti
communiste du Québec (PCQ)
3 mai 2008
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