PCQ

   Parti Communiste du Québec

     
 

  
Intranet | Forum | Pour être membre | Contactez-nous|Nos archives |Annonces |English |Pour nous aider financièrement |Plan du site

 


 


Pour retourner à la
 page d'accueil

 

Autre sujets
reliés :

 

 

 

 

Avez-vous lu les plus récentes positions du NPD face à la question du Québec ?  C'est désolant

 

 

 

(Note: ce document est extrait d'un commentaire du chef du PCQ, au lendemain des élections partielles dans Outremont)

 

Par André Parizeau
Chef du PCQ

 

Il y a un an, soit en septembre 2006, la direction pancanadienne du NPD se réunissait à Sherbrooke.  Parmi les points à l'ordre du jour, il y avait en particulier l'adoption d'un texte définissant ce que devrait être désormais la position de ce parti face à la question nationale au Québec.  Le texte, qui y fut adopté par un vote à 95%, est très instructif et représente en même temps le plus récent document officiel du NPD portant sur cette question.

D'un côté, ce document réaffirme le fait que le Québec serait une nation, ayant le droit à l'autodétermination -- une position qui existe depuis déjà des années au sein de ce parti -- et de l'autre, il souligne en même temps le fait qu'il ne serait pas nécessaire d'inclure ce droit dans la Constitution canadienne.  "Une formalisation légale de ce processus (ndlr : on se réfère ici au droit à l'autodétermination) n'est pas nécessaire ni utile", peut-on lire dans le document à la page 8.

On ne serait en vouloir au NPD d'être pour la vertu, mais pour le reste, c'est non seulement pauvre mais surtout très décevant car leur position en faveur de ne pas revendiquer un changement à la Constitution pour exiger, entre autres choses, l'insertion d'une référence explicite au droit à l'autodétermination pour le Québec, revient dans les faits à dire qu'Il serait préférable de laisser toute cette question entre les mains des politiciens à Ottawa.  Cela revient donc à faire la promotion du statu quo constitutionnel.

Leur position plus générale par rapport à ce qu'il entrevoit comme étant la place du Québec à l'avenir est tout aussi décevante et démontre clairement à quel point ce parti n'est pas vraiment capable d'évoluer.  Pour le NPD, l'idéal consisterait à avoir un Canada asymétrique.  Vous vous demandez peut-être ce que le NPD entend par là ?   La réponse est édifiante et se trouve en pages 5 et 6 du document. La citation est un peu longue mais mérite néanmoins qu'on s'y attarde.

"Le Nouveau Parti Démocratique croit qu'un fédéralisme asymétrique est la meilleure façon de conjuguer (ndlr :souligné par nous) l'État fédéral avec la réalité du caractère national du Québec.  Cela veut dire que le Québec doit avoir des pouvoirs spécifiques et une marge de manoeuvre particulière ... Cette asymétrie vis à vis du Québec peut notamment s'appliquer concrètement par un droit de retrait avec compensation ... Le Canada", peut-on également y lire,  "est déjà dans une grande mesure asymétrique.  En effet, le Québec a déjà plusieurs ententes particulières touchant la main d'oeuvre, l'impôt sur le revenu, la santé, l'immigration, les congés parentaux.  Le Québec exerce aussi une présence sur la scène internationale, lorsqu'il s'agit d'enjeux se situant dans le prolongement de ses champs de compétence (par exemple la culture et l'éducation).  Le Nouveau Parti Démocratique appuie ce genre d'ententes."
 

Une position qui, dans les faits reste en dessous de celle de l'ADQ et des libéraux de Jean Charest


Dans les faits, une telle position de la part du NPD reste en dessous de ce que l'ADQ et le Parti libéral du Québec revendiquent eux-mêmes en parlant de la nécessité de renforcer l'autonomie du Québec.  C'est tout dire !  C'est d'autant plus faible et timoré que la plupart des pouvoirs, dont parle le NPD, existent déjà pour le Québec.  Le NPD lui-même le reconnaît.  On en revient donc, une fois encore, à faire la promotion du statu quo.  C'est comme si le NPD  trouvait finalement  que la situation actuelle  n'était  pas si pire,  au fond ... 

On pourrait d'autre part souligner le fait que le NPD continue toujours, pendant ce temps, à faire la promotion du pouvoir du fédéral à dépenser dans les domaines de compétences du Québec.  Une véritable aberration que personne sur la scène politique québécoise ne défend plus ... sauf le NPD.  Ce dernier va même jusqu'à prétendre que ce fameux pouvoir de dépenser du fédéral aurait des vertus intrésèquement "progressistes" (page 7).  Faut-il ensuite se surprendre que ce parti ait tant de difficultés à percer au Québec ?...

Un peu plus loin, et cette fois à la page 8, le document insiste pour dire que le NPD "s'engage à respecter dans ses interventions, la loi québécoise sur les consultations populaires".  "De plus", lit-on tout de suite après, "le NPD reconnaîtrait une décision majoritaire (50% plus un) des Québécois et des Québécoises, advenant la tenue d'un référendum visant à modifier le statut politique du Québec".  Bravo !  Sauf que ...

... Sauf que nulle part ailleurs est-il mentionné si une telle position ira jusqu'à revendiquer l'abolition de la loi fédérale sur la clarté référendaire.  Pourtant, et compte du fait que la députation du NPD avait justement voté au départ pour cette fameuse loi, tant décriée au Québec, on se serait attendu à un peu plus de "clarté" sur le ... sujet.

Tout de suite après son ascension comme nouveau chef du NPD, Jack Layton, s'était lui-même déclaré, de manière assez claire, contre cette fameuse loi et n'avait alors pas hésité à dire que l'appui de ses collèges députés pour cette loi avait alors été une ... erreur.  Depuis ce temps, il n'en parle plus du tout ...
 

À l'image de l'attitude du NPD sur plusieurs autres questions


Les positions du NPD face à la question nationale québécoise sont à l'image de l'attitude plus générale de ce parti sur bon nombre d'autres questions.  Sur papier, il peut bien dire telle ou telle chose ...  et se positionner contre le vice et pour ... la vertu.  Mais dans les faits, il a bien plutôt tendance à se compromettre sur ses positions de principe, chaque fois que cela chauffe un peu, que les pressions montent, et qu'il faut finalement trancher.  Il l'a souvent fait dans le passé et tout semble indiquer qu'il pourrait tout aussi bien continuer à le faire, y compris contre le Québec.

On l'a vu sur la question de l'Afghanistan, alors que ce parti -- qui est pourtant officiellement pour un retrait immédiat des troupes canadiennes de ce pays -- a quand même fini par se ranger du même côté que les Conservateurs sur cette question, soit disant parce que la motion qui était soumis au vote, à la Chambre des Communes, il n'y a pas si longtemps encore, ne parlait pas d'un retrait immédiat.

On l'a également vu sur la question de l'environnement quand le NPD a également fini par voter -- une fois encore -- du même côté que les Conservateurs lors du débat sur Kyoto.  Cela se passait l'automne dernier et l'excuse du NPD résidait alors sur le fait que les Conservateurs avaient laissé miroiter la possibilité qu'il révise leur position sur cette question.  Wow !

Le NPD a beau se dire pour Kyoto et Thomas Mulcair se ranger derrière les opposants au projet de Rabaska, après avoir été aussi du côté de ceux et de celles qui s'opposaient à la privatisation du Mont Orford, certains autres faits, non moins importants, parlent aussi ... et ne devraient pas être oubliés.

La plupart des positions du NPD, sur le plan économique, demeurent tout autant timorées et en dessous de ce à quoi on aurait pu s'attendre d'un parti qui, il n'y a pas si longtemps encore, se disait  ...  être socialiste.
 

Parti communiste du Québec (PCQ) - Mis à jour : le 25 sept. 2007.