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Par André Parizeau
Chef du PCQ

L'affaire des soit disantes pressions que Thomas Mulcair auraient fait, du temps qu'il était au cabinet de Jean Charest, tombe réellement à pic pour les libéraux fédéraux.

Cela permet de mettre dans l'eau chaude le principal porte-parole du NPD au Québec, alors même où les libéraux ont eux-mêmes beaucoup de misère à sortir du fond du baril, au niveau des intentions de vote pour les prochaines élections fédérales, et qu'un éventuel transfert d'appuis du NPD vers les candidatures libérales leur ferait donc beaucoup de bien.  Le fait qu'une des sources dans cette affaire est justement Steven Guilbeault, dont les accointances avec les libéraux fédéraux sont de plus en plus connues, ne seraient être que pure coïncidence ... D'autant que d'autres individus, qui auraient aussi été témoins à l'époque des faits allégués, sont beaucoup moins catégoriques.

Pour nous, cela ne devrait pas changer grand chose par rapport à l'orientation générale définie par le Comité Central du PCQ, lors de sa dernière rencontre du 13 septembre.  Je fais bien sûr référence ici à notre position face aux prochaines élections.

L'important pour les forces de gauche au Québec doit demeurer celui-ci : aider le plus possible à bloquer la route aux Conservateurs, ainsi qu'aux Libéraux.  Si cela doit impliquer d'appuyer des candidatures NPD, alors qu'il en soit ainsi, d'autant qu'il existe aussi plusieurs candidatures NPD qui sont en fait des gens déjà très bien positionnés à gauche.

Que Thomas Mulcair ait pu ou non, du temps qu'il était un libéral, faire pression pour empêcher le financement d'un organisme qui n'était pas, de toute manière, au premier rang de la lutte pour contrer les changements climatiques, et ce soit disant parce que certains de ses membres oeuvraient alors pour André Boisclair et le PQ, est au fond assez secondaire.  Que Thomas Mulcair ne soit pas indépendantiste, cela était depuis déjà longtemps assez évident.  Le NPD lui-même n'est pas non plus une formation politique qui appuie l'indépendance du Québec et ne l'a jamais non plus été.

J'irais encore plus loin.  La position du NPD, telle qu'élaborée dans la fameuse déclaration de Sherbrooke dont certains continuent encore à parler en long et en large, est même assez désappointant.  Même si elle inclut une reconnaissance formelle du droit à l'autodétermination, elle ne contient aucun engagement clair et précis de la part du NPD pour dire que ce dernier s'engage à lutter pour l'abrogation de la loi sur la clarté référendaire.  Le NPD continue toujours, d'autre part, à s'objecter à la souveraineté du Québec, soit disant parce que cela ne serait pas dans les intérêts du Québec et du reste du Canada (!!!); le NPD préfère plutôt défendre l'idée d'un Canada asymétrique qui, quand on se met à en décortiquer le détail, revient à peu de choses près à encourager le maintien ... du statu quo actuel.

Cela dit, et dans une foule d'autres dossiers, il reste que le NPD prône aussi des positions plus intéressantes.  Un exemple : le dossier du pétrole.  La position du NPD dans ce dossier, bien qu'encore bien en deçà de ce que le pourrait être, est quand même bien en avance par rapport à ce que disent les autres partis, y compris le Bloc.  Un vote pour le NPD au Québec sera, d'abord et avant tout, interprété après le 14 octobre comme un rejet des vieilles politiques en place depuis déjà trop longtemps à Ottawa.

Dans la plupart des circonscriptions, il sera fort probablement beaucoup plus utile de voter Bloc Québécois que NPD.  Sauf que dans certains autres endroits -- et c'est notamment le cas dans Outremont, avec Thomas Mulcair -- tout autre alternative que celle consistant à voter NPD, pourrait bien revenir, dans les faits, à favoriser, ou encore à laisser revenir, un candidat libéral.  Une chose que nous n'encouragerons pas, faut-il le souligner.

Le fait qu'on appuie à l'occasion d'une élection fédérale tel ou tel parti, n'a jamais voulu dire et ne voudra non plus jamais dire que nous appuyons pour autant tout ce que ce parti peut faire ou dire sur tout.  On peut très bien voter pour un candidat NPD tout en demeurant très critique face à certaines politiques de ce même parti.  D'autant qu'il y aurait encore beaucoup à dire par rapport certaines positions ou actions de ce parti.  La même chose s'applique également au Bloc.  Depuis sa création, le Bloc cherche à bâtir une large alliance gauche droite, à partir de la seule question nationale; c'est une stratégie que nous n'appuyons pas.  Est-ce que cela nous empêchera de voter le 14 octobre pour tel ou telle candidat ou candidate du Bloc ?  Absolument pas.

D'où une fois encore la position que nous avons prise le 13 septembre.

 

 



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