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Communiqué du Comité exécutif central du PCQ  émis le 12 juillet 2006, à la suite des tests de missiles effectués par la Corée du Nord
 

 

Le gouvernement des États-Unis doit fulminer.  Eux qui font tout depuis près de 50 ans pour maintenir le maximum de tensions dans la péninsule coréenne et qui espéraient profiter de l’affaire des missiles coréens pour frapper un grand coup contre la Corée du Nord, ont finalement dû se résigner à appuyer une éventuelle reprise des pourparlers avec ce pays, en présence de la Chine, de la Russie et des autres pays de la région.

Les États-Unis avaient mis le paquet pour essayer d’obtenir du Conseil de sécurité des Nations Unies que des sanctions soient prises contre ce petit pays.  Cela n’a pas marché.  Le Japon, avec l’appui ouvert de la Grande-Bretagne et le soutien tacite des EU, avait même été jusqu’à recommander l’utilisation éventuelle de la force (ie le déclenchement d’une autre guerre) contre la Corée du Nord.  Non seulement la Chine et la Russie s’y étaient opposés mais aussi la Corée du Sud, ce qui n’est pas peu dire.  Le fait qu’une reprise des pourparlers pourrait avoir lieu sous peu (tout est actuellement entre les mains d’une mission diplomatique chinoise), est une excellente nouvelle et il faut espérer que ce projet aboutisse.

 Au-delà des enjeux locaux, les récents développements concernant la Corée mettent en relief, une fois de plus, l’importance de trouver au niveau international, et de manière globale, une solution au dossier des armes nucléaires.  Il existe en même temps une certaine ironie dans le fait que n’auraient été des tests de missiles coréens, la possibilité d’une reprise des pourparlers dans la péninsule coréenne serait restée un vœu pieux.

Le Comité exécutif du Parti communiste du Québec tient à dénoncer tout particulièrement, dans ce dossier, l’hypocrisie des EU ainsi que des autres grandes puissances impérialistes.  Les États-Unis d’Amérique mènent depuis des années une campagne contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC), plus communément appelée la Corée du Nord, et avaient profité du lancement récent de tests de missiles pour accentuer leurs attaques contre celle-ci. Bon nombre de médias se sont fait le relais de la propagande du gouvernement Bush contre la RPDC, sans même essayer de garder un esprit critique dans ce dossier et bien peu ont souligné le fait que c’est d’abord et avant tout les États-Unis d’Amérique qui constituent la principale menace à la paix et à la stabilité dans cette partie du monde, comme ailleurs du reste.

Encore aujourd’hui, plus de cinquante ans après la guerre de Corée, les EU continuent toujours à maintenir des dizaines de milliers de soldats en Corée du Sud et continuent également à entreposer, sur le sol coréen, près de 1 000 ogives nucléaires.  Ces ogives américaines, pointent toutes vers la RPDC et constituent la plus importante concentration, en Asie, d’armes nucléaires.  Personne n’oserait prétendre que la Corée du Nord aurait un stock équivalent d’armes nucléaires; cela serait de la pure fantaisie.  Mais les 1 000 bombes américaines, elles, existent belles et bien et c’est plus qu’il n’en faudrait pour irradier et faire disparaître complètement la péninsule coréenne.  Le maintien sur le sol coréen de cet arsenal ne peut être interprété autrement qu’un signe très clair du caractère belliqueux et extrêmement dangereux de la politique de l’impérialisme américain.

Mais bien peu de personnes parlent de tout cela quand il s’agit de la Corée.  La plupart des grands médias préfèrent, en lieu et place, montrer et remontrer des images de défilés militaires nord-coréens et de parler des dirigeants de ce pays comme étant des fous, comme pour faire oublier qui, dans le monde, représente réellement la plus grande menace à la paix et qui, un peu partout, est en en fait en train de mettre de plus en plus d’huile sur le feu, partout où il y a des conflits et des problèmes.  On a qu’à penser au conflit israélo-palestinien qui s’aggrave de plus en plus, au dossier iranien, à la situation en Irak et en Afghanistan, etc.

De toute évidence, il s’agit encore là d’une claire situation de deux poids, deux mesures.  C’est un autre exemple patent, du côté des EU,  du loup qui crie au loup et qui voudrait de surcroît qu’on applaudisse et qu’on le remercie de tant se préoccuper, une fois encore, de notre sécurité.  Que la RPDC fasse un test avec six missiles et on crie à l’infamie; que les États-Unis continuent, pour leur part, à faire pointer 1 000 bombes nucléaires contre ce petit pays (et soyez assurés que ces bombes ne feraient pas que tomber dans l’eau sans exploser si quelqu’un les lançait !!!), cela est correct.

Les États-Unis organisent régulièrement, avec leurs alliés, des exercices militaires sur mer avec des bâtiments transportant des armes atomiques.  Pendant des années, ils ont créé des torts irrémédiables à l’environnement avec leurs propres essais sur mer, sous terre, ou autrement.  Leurs sous-marins, qui transportent également de nombreux missiles atomiques, sillonnent continuellement les océans même si la guerre froide est terminée; mais bien peu s’en soucient.  Qui plus est, les États-Unis se sont retirés en décembre dernier du traité anti-balistique ABM, signé en 1972, et duquel ont par la suite découlé les traités START 1 et START 2 sur la réduction des inventaires nucléaires.  Mais tout cela serait encore OK.

Il y a quelques années, les États-Unis avaient utilisé le soi-disant danger que représenterait la Corée du Nord pour justifier le redémarrage du projet de STAR WARS.  Autant le peuple québécois que les autres nations au Canada avaient alors refusé de tomber dans le panneau et la pression populaire avait finalement forcé le gouvernement fédéral de l’époque à dire non aux États-Unis avec leur projet de relance de la guerre des étoiles.  Nous devons continuer à garder un esprit critique face à la politique des États-Unis.  Stephen Harper peut bien aller à Washington voir son ami George Bush et souper avec lui mais on n’est pas obligé de penser comme lui.

Il y a quelques années, les États-Unis avaient utilisé le soi-disant danger que représenterait la Corée du Nord pour justifier le redémarrage du projet de STAR WARS.  Autant le peuple québécois que les autres nations au Canada avaient alors refusé de tomber dans le panneau et la pression populaire avait finalement forcé le gouvernement fédéral de l’époque à dire non aux États-Unis avec leur projet de relance de la guerre des étoiles.  Nous devons continuer à garder un esprit critique face à la politique des États-Unis.  Stephen Harper peut bien aller à Washington voir son ami George Bush et souper avec lui mais on n’est pas obligé de penser comme lui. 

Le PCQ profite de l’occasion pour réaffirmer le droit inaliénable de chaque pays à défendre sa souveraineté.  Il profite également de l’occasion pour rappeler une vieille revendication du mouvement pour la paix mais qui demeure toujours d’actualité.  Nous voulons parler ici de la nécessité de la destruction totale, à l’échelle de toute la planète, de tout l’arsenal militaire nucléaire, y inclus et en particulier du côté des États-Unis puisque ce sont eux qui possèdent la plus grande partie de cette arsenal.

Nous appuyons en même temps les efforts déployés depuis plusieurs années, aussi bien au sud qu’au Nord, en Corée, en vue d’une éventuelle réunification des deux Corées.  Il est à noter que les États-Unis (encore eux) continuent à être les principaux opposants à un tel projet.  Finalement, il est tout aussi important de poursuivre la lutte, ici au Québec, pour que nos élus se dissocient complètement de la politique étrangère américaine. 

Le Comité exécutif central du PCQ
12 juillet 2006

 

 


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