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Le
vaisseau spatial atterrit finalement
sur une rivière de pétrole ...
Vous êtes-vous déjà demandé ce que font aujourd'hui les "Lucides", tels les Lucien Bouchard, Joseph Facal et Alain Dubuc ?
Joseph Facal conseille maintenant Pauline Marois; Alain Dubuc travaille encore pour Power Corp, tandis que Lucien Bouchard est toujours prêt à offrir ses services aux "bons" patrons qui auraient quand même des problèmes avec leurs employés. Mais ont-ils encore des projets en commun ? Il n'y a pas si longtemps encore, ils lançaient un appel solennel à tous les Québécois et les Québécoises pour qu'ils se serrent encore plus la ceinture, de manière à devenir plus tard moins pauvres ?... Mais auraient-ils des ambitions encore plus grandes pour l'avenir ?
Notre camarade Étienne Hallé s'est penché sur la question et nous offre aujourd'hui ce que pourrait être la prochaine étape de leur plan : s'en aller dans l'espace, aller là où aucun autre humain n'est encore allé -- pour reprendre une expression consacrée --, s'accaparer sur une échelle jamais vu encore plus de richesses pour tout simplement pouvoir ensuite toutes les dilapider, et tout cela, dans le plus grand respect de l'évangile néolibéral.
Voici donc le 24e épisode de cette vaste odyssée.
***
Par Étienne Hallé
Tout le monde est à son poste pour l’aelgrablissage. Le lieutenant Dubuc tient vaillamment les commandes, l’aumônier Facal, bien assis, récite tout bas son chapelet du Capital, et le Grand Patriarche intergalactique, bien assis à son siège manifestement trop grand pour sa taille, savoure ce moment historique. La commissaire Elgrably, prenant à cœur le bien-être de son commandant, se décide à lui faire part d’une inquiétude :
- Euh… grand patriarche, je crois qu’il pourrait être dangereux de demeurer assis à ce siège.
- Mais pourquoi donc chère commissaire ?
- Il est indiqué sur le tableau de bord que ce siège est déconseillé aux moins de six ans en raison du danger que peut comporter le déploiement du coussin gonflable. Vous savez, en cas de choc, il pourrait vous infliger des blessures ou peut-être même pire.
- Allons, croyez-vous vraiment qu’un vulgaire coussin gonflable pourrait tuer Lucien Bouchard ? Après avoir erré pendant des années à Ottawa au sein du parti Conservateur et du Bloc québécois, j’ai survécu à la bactérie mangeuse de chair, au PQ et à Pauline Marois avec ses ambitions démesurées … De plus, je ne mourrai pas pour la simple et bonne raison que les Québécois ne pourraient me survivre. Il y a tant de Olymel à sauver ! Il est m’est impossible de mourir, je ne suis pas de ceux qui peuvent se le permettre …
- Grand Patriarche, dit Dubuc, pardonnez-moi de vous interrompre, mais où allons-nous aelgrablir ? Je ne vois pas de piste et je dois vous rappeler que nous sommes en vol plané sans possibilité d’effectuer une deuxième tentative.
Le Patriarche déboucla sa ceinture de sécurité, qui lui obstruerais la vue par sa bande transversale, et tenta en vain de se lever. Décidément, son corps de bébé devenait vraiment gênant. Devant l’impossibilité de voir par le pare-brise, il demanda à Dubuc :
- Où croyez-vous aboucharir, sur un terrain accidenté ? Bien sûr que non, priorisez une surface plane …
- Vous voulez dire aelgrablir, Grand Patriarche, le reprit la commissaire…
- Justement, commissaire, je voulais vous faire part d’une décision que j’ai prise. Comme j’ai invalidé toutes les décisions de Mario Dumont, j’ai décidé de rebaptiser Elgrably I, Bouchard I. Mais je ne vous en veux pas, vous n’êtes pas responsable du manque flagrant de discernement de mon usurpateur …
- Mais Grand Patriarche… répliqua la commissaire tout en essuyant une larme coulant sur sa joue droite.
- Désolé de vous interrompre à nouveau, mais nous approchons et je ne sais toujours pas comment et où je dois me poser… reprit Dubuc.
- Trouvez une surface plane et aboucharissez. C’est simple, non ? lança le patriarche.
- C’est que je ne sais pas trop comment on alucienni, euh… abouchari. Moi… entrer des données dans l’ordinateur, ça va, mais piloter je ne sais pas…
- Quoi ?! explose Facal, tu ne sais même pas piloter ?!
- Du calme, du calme… c’était donc ça cette impression d’avoir oublié quelque chose lors des préparatifs de départ… Y a-t-il quelqu’un qui sache comment aboucharir ?
- Bien, intervint la commissaire entre deux sanglots, je crois avoir vu Dumont jouer à un jeu de Star Wars sur son Wii…
Mais les montagnes se rapprochaient dangereusement. Dubuc, confronté à un échec certain de l’expédition s’il percutait les montagnes, inclina courageusement la mannette de commande vers la gauche, ce qui fit engendrer un léger virage au PPP McDonald’s. Les membres de l’équipage poussèrent un soupir de soulagement : les montagnes étaient évitées.
- Allez sur cette piste, là… dit Elgrably, les yeux gonflés de chagrin.
- Ce n’est pas une piste, l’ordinateur de bord indique qu’il s’agit d’une rivière de pétrole, répond Facal.
- Allez-y, décide le patriarche, c’est ce qui se rapproche le plus d’une piste asphaltée. Le goudron, qui est utilisé pour fabriquer l’asphalte, est dérivé du pétrole non ? En fait nous avons devant nous une piste. Plus molle soit, mais tout de même une piste …
- Je vais tenter de nous y poser, bien que j’ignore comment… Cramponnez-vous !
Le vaisseau frappa le liquide, puis rebondit une première fois, activant les coussins de sécurité. Le mini Lucien Bouchard, qui avait débouclé sa ceinture de sécurité, fut projeté en l’air par le déploiement de son sac gonflable. Heureusement, la dévouée Moumba – qui veillait discrètement sur le patriarche - l’attrapa au vol. L’appareil retomba sur le liquide - moins violemment cette fois - puis - après quelques légères secousses - glissa sur la rivière de pétrole. Tout l’équipage applaudissait maintenant le pilote improvisé, même Facal !
- Bravo lieutenant ! dit le patriarche aux bras de sa guenon. Je savais bien que vous étiez à la hauteur de la situation.
- Euh, nous filons encore à 175 km/h… répliqua Dubuc. Nous ne sommes pas encore tiré d’affaire …
Effectivement, le PPP McDonald’s quitta la rivière, qui amorçait un méandre. Au doux glissement du vaisseau sur le pétrole succéda un violent dérapage sur un sol parsemé de rochers. Après le fracas du sol rocailleux sous le ventre du vaisseau, il finit enfin par s’immobiliser dans un nuage de poussière. Du haut d’une montagne, une créature qui s’était jurée d’être sans pitié envers toute menace extérieure observait froidement la scène…
(à suivre)
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Consultez les autres épisodes de notre grande saga sur l'Odyssée des Lucides