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Jeff Fillion est finalement découvert
... et déballe son sac

Vous êtes-vous déjà demandé ce que font aujourd'hui les "Lucides", tels les Lucien Bouchard, Joseph Facal et Alain Dubuc ?

Joseph Facal conseille maintenant Pauline Marois; Alain Dubuc travaille encore pour Power Corp, tandis que Lucien Bouchard est toujours prêt à offrir ses services aux "bons" patrons qui auraient quand même des problèmes avec leurs employés. Mais ont-ils encore des projets en commun ?  Il n'y a pas si longtemps encore, ils lançaient un appel solennel à tous les Québécois et les Québécoises pour qu'ils se serrent encore  plus la ceinture,  de manière à devenir plus tard moins pauvres ?...   Mais auraient-ils des ambitions  encore plus grandes pour l'avenir ?

Notre camarade Étienne Hallé s'est penché sur la question et nous offre aujourd'hui ce que pourrait être la prochaine étape de leur plan : s'en aller dans l'espace, aller là où aucun autre humain n'est encore allé -- pour reprendre une expression consacrée --, s'accaparer sur une échelle jamais vu encore plus de richesses pour tout simplement pouvoir ensuite toutes les dilapider, et tout cela, dans le plus grand respect de l'évangile néolibéral.

Voici donc le 17e épisode de cette vaste odyssée.

***

Par Étienne Hallé

Sur la terre, plus précisément au Québec, les bulletins de nouvelles annoncent :

« Encore une journée de lancements aux États-Unis : Condoliza Rice, qui a été retrouvée hier matin cachée parmi une horde hyènes au zoo de Cincinnati, a été rapidement jugée et lancée dans l’espace.  Ce serait une odeur suspecte, de même qu’un nombre élevé de hyènes retrouvées mortes à demi dévorées, qui aurait alerté un gardien de sa présence inopinée.  Il s’agit de la première femme à être lancée sur les trente-sept lancements de la « libération de la nation ».

« Le premier ministre du Québec Gilles Taillon, a amendé, tel que promis, l’ensemble des lois du travail.  Désormais tous les articles de lois ne pourront avoir préséance sur le droit de gérance des entreprises.  Monsieur Taillon nous explique : « nous laissons toutes les lois du travail intact.  Si le patron le veut, il laisse ses employés les utiliser, toutefois si elles nuisent à sa productivité, alors il peut décider de les invalider. Ainsi les entreprises québécoises gagnent en productivité et en flexibilité et tout le monde est gagnant. »  Le président de la CSD, la dernière centrale syndicale encore légale au Québec, s’est d’ailleurs prononcée en faveur de cet amendement

« La Sûreté du Québec est toujours à la recherche de Ronald McDonald ; le présumé incendiaire des cinq restaurants McDonald qui ont été la proie des flammes dans la nuit de samedi à dimanche.  Des témoins l’auraient aperçus faire sa basse besogne à l’aide d’un lance-flamme.  Toujours selon ces témoins, il portait un cache œil et hurlait des obscénités à propos de son ex-employeur.  Voici ce qu’a déclaré un des témoins : « Il était complètement dément, il hurlait et riait en enflammant la bâtisse.  Après, il a enfourché son scooter et est parti en sifflant sur l’air de « moi j’aime ça, moi j’aime... »  Si vous avez toute information concernant le suspect contactez... »

Dans l’espace, plus précisément à l’intérieur du PPP McDonald’s, un passager clandestin a été découvert et le Grand Patriarche intergalactique (c’est comme cela qu’il exige désormais qu’on l’appelle...) procède à un interrogatoire bien en règle :

-  Qui êtes-vous ?

-  Jeff Fillion.

- Je le savais, je sais d’ailleurs tout. C’est moi le lucide grand Patriarche intergalactique. Ma perspicacité vous étonne, n’est-ce pas ? Moi aussi je m’étonne presque par moment, mais je suis plutôt conscient de ma grandeur, alors...

Pourquoi me l’avoir demandé, alors ? répond Fillion.

- Je suis le commandant et je procède à votre interrogatoire. Un interrogatoire commence toujours par la question de la nomenclature.

-  Nomenclature ???

-  La, euh... nomination, je veux dire...

-  Vous voulez me nommer à un poste dans votre équipage ?

-  Bien sûr que non, je voulais dire, euh...

-  Pour un hommage ?

-  Oui, c’est cela : un " nommage », répond Bouchard, légèrement confus...

Soudain Facal hurle hystérique : " Silence misérable ou je te ferai écarteler !!! Notre grand patriarche doit être contaminé comme je l’ai été. C’est toi l’Impure ! Nous le savons !!!" postillonne-t-il les yeux à demi exorbités.

Dubuc s’approche lentement du commandant, s’arrête à quelques pas de lui, puis demande :

Mais si c’est lui l’Impure, alors la Créature, c’était quoi ?

-  Assez ! C’est moi qui pose les questions et je ne suis pas contaminé, alors ça suffit ! affirme le grand patriarche intergallactique, torse bombé.

Mais tous fixent Dumont, qui simule l’incompréhension.

- Rapporte-nous donc cette Chose dont tu nous as si courageusement débarrassé ! lui demande Elgrably avec supériorité.

Allons, allons, ha ! ha ! rit Dumont. Soyons sérieux, je vous ai tous sauvé de la contamination en vous en débarrassant de la Chose. Si vous croyez que j’aurais pris la chance de conserver son cadavre et de risquer qu’on soit tous contaminés, alors détrompez-vous, je l’ai bien expédié dans l’espace.

Mais une voix forte s’élève :

Il vous ment, vénérable grand patriarche, et ce depuis le début ! La Chose n’est en fait que du vomie d’Elgrably muni d’un œil de Ronald : je l’ai conservé à titre de preuve !

Tous se tournent vers Fillion. Dumont, incrédule pense tout bas : « Merde, cette charogne m’a trahi ».

 

 

(à suivre)

 

 


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