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Les
semaines passent ... et c'est toujours le même émerveillement devant les
miracles
des lois du marché
Vous êtes-vous déjà demandé ce que font aujourd'hui les "Lucides", tels les Lucien Bouchard, Joseph Facal et Alain Dubuc ?
Joseph Facal conseille maintenant Pauline Marois; Alain Dubuc travaille encore pour Power Corp, tandis que Lucien Bouchard est toujours prêt à offrir ses services aux "bons" patrons qui auraient quand même des problèmes avec leurs employés. Mais ont-ils encore des projets en commun ? Il n'y a pas si longtemps encore, ils lançaient un appel solennel à tous les Québécois et les Québécoises pour qu'ils se serrent encore plus la ceinture, de manière à devenir plus tard moins pauvres ?... Mais auraient-ils des ambitions encore plus grandes pour l'avenir ?
Notre camarade Étienne Hallé s'est penché sur la question et nous offre aujourd'hui ce que pourrait être la prochaine étape de leur plan : s'en aller dans l'espace, aller là où aucun autre humain n'est encore allé -- pour reprendre une expression consacrée --, s'accaparer sur une échelle jamais vu encore plus de richesses pour tout simplement pouvoir ensuite toutes les dilapider, et tout cela, dans le plus grand respect de l'évangile néolibéral.
Voici donc le 14e épisode de cette vaste odyssée.
***
Par Étienne Hallé
Les semaines ont passées et, sur la terre, notre pauvre ami Ronald va de malchance en malchance. En plus d’avoir perdu son œil, il a du même coup perdu son emploi : la compagnie McDonald n’a pas du tout apprécié qu’il effraie les enfants avec son œil crevé. Le malheureux clown a ensuite tenté de se faire dédommager par l’Indemnisation des victimes d’actes criminels, mais comble de malchance, l’ADQ de Gilles Taillon a dissout l’organisme. Désormais, les victimes devront s’adresser aux tribunaux et poursuivre les agresseurs; comme Ronald ignore qui lui a crevé son œil de clown, il devra faire appel à la police pour faire enquête. Toutefois, l’ouverture de l’enquête nécessite maintenant des frais de 3 500$, défrayé en partie – soit 50$ - par l’organisme remplaçant l’IVAC, pour éviter que des individus sans scrupules abusent du système. Ronald, devant le mur qui se dresse devant lui, commence à mûrir des idées de vengeance.
Dans l’espace, l’aumônier Facal a repris du mieux grâce à ses communications quotidiennes avec l’être suprême, et à l’engagement de la commissaire Elgrably qui le réoriente à l’aide des psaumes néolibéraux de l’Institut économique de Montréal Power corporation. Le Patriarche mène la mission d’une main de fer et Mario Dumont est devenu un véritable as du MacPoulet : il ne lui reste plus qu’à apprendre a préparer les autres sandwich, car l’équipage a bien hâte de diversifier un peu le menu ...
Dans le poste de pilotage :
- Patriarche, dit Dubuc, j’aperçois quelque chose droit devant.
- Ah oui, ce doit être la station de service ...
- Quoi ? Une station de service dans l’espace ???
La commissaire Elgrably intervient :
- Naturellement, mon cher lieutenant! C’est grâce à la loi du marché : comme il y a un besoin, soit celui de se procurer du carburant, l’entreprise privée est là pour le combler. C’est cela qui est merveilleux avec un marché vraiment libre, comme ici dans l’espace!
- C’est génial, dit Dubuc, le Marché m’éblouie encore après toutes ces années. Ne pas reconnaître Ses merveilles relève vraiment de la mauvaise foi.
- Lieutenant Dubuc, combien nous reste-t-il de carburant ?
- L’aiguille est un peu en bas du quart, patriarche.
- Bon nous allons continuer encore un bout avant de faire le plein.
- Mais patriarche, dit Elgrably, à ma connaissance, c’est la seule station de service. Nous devrions être prudents et faire le plein et en profiter pour passer au lave-vaisseau ...
- Commissaire, comme vous l’avez dit à l’instant, la loi du marché fait en sorte que s’il y a un besoin, l’entreprise privée sera là pour y pourvoir. Comme cette loi est universelle et toute-puissante, que nous soyons ici ou encore à l’autre bout de la Voie lactée, si nous avons besoin de carburant quelqu’un sera là pour nous en vendre : vous devriez être d’accord avec moi, non ?
- Euh... Oui, vous avez raison... répond-elle rougissante et un peu honteuse de sembler ainsi douter de l’universalité de la Loi du Marché.
- Donc, nous continuons! Lieutenant Dubuc, passez en vitesse extra-bâillon,nous n’avons plus de temps à perdre en balivernes !
Le vaisseau accélère sa course et passe devant la station de service en faisant vibrer son propulseur principal. À l’intérieur, le jeune pompiste regarde déçu le trans-galactique passer en trombe devant lui. « Et il ne s’arrête même pas pour faire le plein... Ça paraissait pas mal plus intéressant quand je me suis inscrit au concours pour une carrière dans l’espace à CHOI-FM ... »
Mais soudain, Dubuc aperçoit quelque chose sur l’écran radar, juste derrière eux : « Patriarche, objet non identifié derrière à 160 degrés ! ».
(à suivre)
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Consultez les autres épisodes de notre grande saga sur l'Odyssée des Lucides