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Joseph Facal, qui est tombé sur la tête,
 commence à déparler et à défendre l'idée
 d'une économie planifiée
...

Vous êtes-vous déjà demandé ce que font aujourd'hui les "Lucides", tels les Lucien Bouchard, Joseph Facal et Alain Dubuc ?

Joseph Facal conseille maintenant Pauline Marois; Alain Dubuc travaille encore pour Power Corp, tandis que Lucien Bouchard est toujours prêt à offrir ses services aux "bons" patrons qui auraient quand même des problèmes avec leurs employés. Mais ont-ils encore des projets en commun ?  Il n'y a pas si longtemps encore, ils lançaient un appel solennel à tous les Québécois et les Québécoises pour qu'ils se serrent encore  plus la ceinture,  de manière à devenir plus tard moins pauvres ?...   Mais auraient-ils des ambitions  encore plus grandes pour l'avenir ?

Notre camarade Étienne Hallé s'est penché sur la question et nous offre aujourd'hui ce que pourrait être la prochaine étape de leur plan : s'en aller dans l'espace, aller là où aucun autre humain n'est encore allé -- pour reprendre une expression consacrée --, s'accaparer sur une échelle jamais vu encore plus de richesses pour tout simplement pouvoir ensuite toutes les dilapider, et tout cela, dans le plus grand respect de l'évangile néolibéral.

Voici donc le 10e épisode de cette vaste odyssée.

***

Par Étienne Hallé

La commissaire Elgrably se rend au chevet de l’aumônier Facal.  Dans le couloir qui mène à l’infirmerie, elle peut entendre une discussion.  En approchant, des termes tout à fait déplacés dans le contexte d’une mission comme la leur lui viennent à l’oreille.  Elle entre dans la pièce, et aperçoit Facal devant Dubuc qui se défend :

-   Mais voyons, notre mission est plus que justifiée : nous devons trouver de nouvelles ressources pour faire fonctionner l’économie !

-   Mais comme je vous dis, cher monsieur, pourquoi aller dans l’espace ?  Faire du développement durable et planifier notre économie en fonction des besoins de la population, c’est pas mal plus simple que de partir dans l’espace à la recherche d’hypothétiques planètes regorgeant de richesses naturelles !!!

 

La commissaire saisit immédiatement la gravité de la situation.  Le coup sur la tête de Facal lui avait fait perdre la raison : son discours échappait au cadre idéologique déterminé par l’Institut économique de Montréal Power corporation.  Il lui faut donc agir rapidement en le plaçant en isolement avant qu’il ne contamine d’autres membres de l’équipage.  Discrètement, elle s’approche de l’oreille de Dubuc et lui dit en chuchotant :

-   Aidez-moi, Lieutenant.  Il faut le placer en isolement avant qu’il ne mette la mission en danger.

La commissaire s’adresse maintenant à l’aumônier :

-   Vous avez absolument raison mon bon Joseph, comme vous allez mieux, nous allons vous conduire à votre cabine !

-   Merci madame, vous voyez  bien que j’avais raison!  Dit-il à Dubuc, le foudroyant du regard.

 

Les deux officiers conduisent l’aumônier à la cellule d’isolement.  « Nous prendrons en considération ce dont vous nous avez fait part », dit Elgrably à Facal, en refermant la porte derrière elle.  « Allons en avertir immédiatement le commandant », dit-elle au lieutenant Dubuc, tout en pressant le pas.

Dans le poste de pilotage, les deux officiers surprennent le commandant mi-agenouillé au sol, adoptant la position dite « du penseur », le poing fermé bien appuyé sur son front.  « Vaut peut-être mieux ne pas le déranger pour le moment », dit Dubuc.  Mais comme l’urgence de la situation exige de sortir le grand homme de ses réflexions, la commissaire décide de s’adresser au commandant :

-   Patriarche, pardonnez-nous de vous déranger, mais il y a extrême urgence. 

Bouchard, sans modifier sa pause :

-   Qui y a-t-il encore commissaire, vous ne voyez pas que je réfléchis ?

-   Oui, mais il y a urgence, grand Patriarche.

-   Comme une situation urgente implique qu’il y ait peut de temps pour réagir et que « le temps, c’est de l’argent », répondre à cette situation devra ne pas prendre beaucoup de temps et nécessairement peu d’argent, contribuant ainsi à la rentabilité de la mission... alors, vous pouvez y aller!

-   Facal a perdu la raison et il remet même en question la mission!

-   Et il parle d’économie planifiée !!!  Ajoute Dubuc énervé.

-   Oh, mais c’est très grave !  Vous l’avez-vous placé en isolement, j’espère ?

-   Oui, Patriarche.   Répondent-ils à l’unisson.

Le commandant se lève énergiquement d’un bon.

-   Parfait!  Nous allons faire le nécessaire.  Dites à Dumont de m’apporter le bénitier et venez me joindre à la chapelle.  Je ferai l’office à la place du pauvre Facal et tenterai du même coup de le ramener dans le droit chemin.  Exécution!

 

(à suivre)

 

 


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