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Les derniers préparatifs avant le départ;
 Lucien Bouchard fait ses adieux

 

Vous êtes-vous déjà demandé ce que font aujourd'hui les "Lucides", tels les Lucien Bouchard, Joseph Facal et Alain Dubuc ?

Joseph Facal conseille maintenant Pauline Marois; Alain Dubuc travaille encore pour Power Corp, tandis que Lucien Bouchard est toujours prêt à offrir ses services aux "bons" patrons qui auraient quand même des problèmes avec leurs employés. Mais ont-ils encore des projets en commun ?  Il n'y a pas si longtemps encore, ils lançaient un appel solennel à tous les Québécois et les Québécoises pour qu'ils se serrent encore  plus la ceinture,  de manière à devenir plus tard moins pauvres ?...   Mais auraient-ils des ambitions  encore plus grandes pour l'avenir ?

Notre camarade Étienne Hallé s'est penché sur la question et nous offre aujourd'hui ce que pourrait être la prochaine étape de leur plan : s'en aller dans l'espace, aller là où aucun autre humain n'est encore allé -- pour reprendre une expression consacrée --, s'accaparer sur une échelle jamais vu encore plus de richesses pour tout simplement pouvoir ensuite toutes les dilapider, et tout cela, dans le plus grand respect de l'évangile néolibéral.

Voici donc le 1er épisode de cette vaste odyssée.  À partir de maintenant, et à chaque semaine,  nous reproduirons un nouvel épisode.  N'en manquez pas un seul !

***

Par Étienne Hallé

Ça y est, les lucides s’embarquent pour l’espace.  Fièrement vêtus de leurs combinaisons moulantes grises métalliques et munis de larges épaulettes bleues royales, ils posent devant leur magnifique vaisseau trans-galactique baptisé le PPP McDonald.  Joseph Facal, l’aumônier, fait la bénédiction de l’équipage, les aspergeant d’eau bénite – qu’il s’est procuré dans le cabinet du très méritant Pierre Karl Péladeau – et récitant les psaumes de l’évangile néolibéral de l’Institut économique de Montréal. 

À cet occasion sont réunis les plus grands dignitaires : la Gouverneur générale du Canada, le Lieutenant gouverneur et Jean Charest qui maudit silencieusement la désignation de Lucien Bouchard; un vulgaire « séparatiste » au poste de commandant.  Il aurait tant aimé enfiler ses collants orange de commandant et sentir son gilet moulant sur son ventre pour ainsi exhiber fièrement sa silhouette de poire trop mûre.  Mais non!  Le Conseil du patronat lui a préféré un unijambiste, à lui et sa farouche tignasse de mouton flasque de la St Jean-Baptiste.  « C’est là qu’on en est rendu » grommelle-t-il.  Autour de lui, tout le cabinet  observe la cérémonie avec l’œil vif et attentif d’un merlan frit.

Le commandant Bouchard commence maintenant à passer son équipage en revue.  Devant le lucide correspondant de l’espace Alain Dubuc, chroniqueur à La Presse jusqu’à la veille, il s’arrête et, incapable de résister à son postérieur si bien moulé dans son collant de cérémonie, lui donne paternellement une petite tape tirant ainsi une larme de l’œil du pauvre journaliste ému par tant de bonté.  Il passe au suivant, ou plutôt à la suivante : la commissaire Nataly Elgrably, économiste et chroniqueuse du Journal de Montréal / Journal de Québec.  C’est elle qui fait le lien avec l’Institut économique de Montréal et qui s’assure d’une bonne cohésion idéologique au sein de l’équipage.  Bouchard lui adresse du menton un signe d’approbation, puis avance d’un pas. Il se trouve maintenant devant le clown Ronald McDonald : le vrai!

Comme les restaurants McDonald ont financé l’expédition à près de 90%, ils ont envoyé leur meilleur représentant. D’ailleurs, qui de plus crédible pour représenter une entreprise capitaliste que le clown Ronald ?  Quoi qu’un peu inconfortable dans son uniforme, il est bien heureux de s’embarquer, et qui sait : peut-être rencontrera-t-il enfin une créature extra-terrestre aux cheveux rouges qui pourrait s’avérer être l’âme sœur.  Face à lui, le commandant laisse paraître un léger sourire de satisfaction : « Des années à ne manger que du McDonald, ce n’est pas donné à tout le monde, et en plus c’est nutritif : les sportifs comme Despatie en mangent... », pense-t-il. 

Il termine sa revue et s’installe solennellement devant son micro :

« Chers Québécois, Québécoises, il me fait plaisir de vous donner l’honneur d’assister à la cérémonie de départ des Lucides qui se distinguent de vous tous par leur mérite et par leur statut.  Comme vous nous avez écouté, vous avez été davantage productifs et êtes enfin venu à bout de nos ressources naturelles.  L’eau a été privatisée, l’hydro-électricité a été privatisée. Nous n’avons donc plus d’eau et nécessairement plus d’électricité.  Nous devons, nous les grands méritants, nous envoler afin de trouver de nouvelles ressources afin de continuer à vous faire travailler pour éviter que vous sombriez dans l’oisiveté et la paresse.  C’est notre devoir, c’est notre mission!  Vive la productivité!!! »  Mario Dumont, dans l’assistance, enfouit sa main dans le fond de sa poche et tâte sa fronde : il aimerait bien ficher une bille dans l’œil de Ronald pour prendre sa place. 

(à suivre)

 

 


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