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L'État, c'est quoi ?

par Henri Gagnon

 


Voici, en exclusivité, une copie numérique d'un ouvrage écrit en 1972, par Henri Gagnon, et portant sur le rôle de l'État dans la société québécoise.  Bien que plusieurs des références mentionnées dans ce livre concerne bien évidemment la situation de l'époque, celui-ci garde néanmoins une très grande actualité.  À télécharger (accessible en format PDF).

Ci-joint ce qu'on peut notamment y lire, en guise d'introduction de l'ouvrage:

 


Comment s’y prendre pour changer le « système ». Voilà l’une des grandes questions qui se posent d’un bout a l’autre de la province. Déjà des milliers d’ouvriers, de grévistes, de chômeurs, d’étudiants, d’intellectuelles et de petits commerçants ont opté pour la transformation radicale du présent régime politico-économique.

De nombreux québécois ont laissé derrière eux l’infantilisme révolutionnaire qui consistait a copier les modèles de l’Algérie, de l’URSS de la chine de Mao ou celui de Fidel Castro.

« Ça marche au Québec.» C’est devenue la mode de se prononcer sur le maintien ou la transformation du système d’économie capitaliste. Au cours des derniers mois, les centrales ouvrières se sont déclarées en opposition au présent régime. La CSN a mis en chantier un document de travail intitulé : « Ne comptons que sur nos propres moyens ». La FTQ, de son coté, a publié deux documents majeurs, soit : « Un seul front » et «L’état rouage de notre exploitation ». La CEQ a fourni un livre blanc sur le rôle des enseignants dans la société.

Chacun de ses documents constitue un apport positif pour le mieux être du peuple québécois.

Le débat en cours ne se résume pas aux déclarations surprenantes de M. Marcel Pépin, qui affirme qu’il n’y a plus d’avenir pour le Québec dans le système économique actuel. Il ne finit pas non plus avec les déclarations fracassantes de M. Louis Laberge sur les nécessitée de «Casser le système». Au contraire, il inclut les prises de position d’un Pierre Vallières et d’analyse, combien lucide, de Charles Gagnon sur l’attitude de son ancien compagnon d’armes.

Sur le plan idéologique, la valeur des énoncés n’est pas déterminée uniquement par la force numérique des organismes d’ou ils émanent. Le front idéologique ne saurait être réservé à une élite de diplômés. Dans cette ordre d’idées, nous saluons la publication « Pour l’organisation politique des travailleurs québécois ». Ce document de valeur que les militants du C.A.P. de St-Jacques (1) ont produit, ne saurait être passé sous silence.

Les idées émises par M. Faribeault du monde des affaires, par Jacques Parizeau et Guy Joron du PQ comme celles des milieux populaires, doivent être traitées suivant leur juste valeur. De notre part nos espérons que le débat restera ouvert et continuera de s’enrichir.

L’important, pour le moment, c’est que dans les milieux syndicaux et populaires l’on discute et cherche des solutions aux problèmes qui préoccupent les masses. C’est que partout au Québec des hommes et des femmes sont à jeter par terre des tabous sacrées et à former leur part de nouvelles vérités. Il est plus important actuellement de jeter les bases d’une « organisation politique des travailleurs » que de se gorger de déclarations grandiloquentes. Partout, dans chaque syndicat, chaque village et chaque ruelle, il faut que le peuple travailleur mette sur pied des comités d’action politiques et d’action syndicale.

Nous oublions trop souvent que les transformations sociales sont toujours le fait des masses populaires. Elle ne peuvent s’accomplir sans la participation active de nombreux héros inconnus qui font leur part et un peu plus. Il faut constituer les troupes populaires – les chefs viendront après.

Le présent écrit est notre contribution au débat en cours. Nous espérons que nos efforts joint à ceux de beaucoup d’autres seront assurer des lendemains qui chantent.
 

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Cliquez ici pour télécharger, une à une, chacune des cinq parties (5) de cet ouvrage.  Cette nouvelle édition est produite par le PCQ.

Notes:
(1) : 
Le Comité d'action politique (CAP)  St-Jacques représentait un des multiples regroupements qui existaient dans les milieux populaires et communautaires au début des années 70; il avait cependant la particularité de poser ouvertement et publiquement, dès cette époque là, la nécessité de s'organiser politiquement, à gauche de l'échiquier politique, et en marge des grands partis déjà existant, y compris du PQ.

 

 



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