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La Chine et les sables bitumineux
 de l'Alberta
 

 

Par André Parizeau,
Porte parole du PCQ

  

La décision prise par le géant pétrolier en Chine, PetroChina, d'investir plus de 1,9 milliards de dollars de plus dans les sables bitumineux de l'Alberta -- ce qui lui permettra, entre autres choses, de prendre le contrôle du groupe Athabasca Oil Sands --, est un geste qui va à l'encontre de tout ce qu'on pourra qualifier d'éthique en matière d'investissements.

En agissant de la sorte, la Chine augmente ainsi son rôle dans un développement qui était déjà dénoncé de toutes parts, depuis des années, comme un véritable crime contre l'environnement.

PetroChina est elle-même une filiale de la "National China Petrolium", une des plus grandes sociétés d'État en Chine, en même temps que la 2e plus importante compagnie dans le monde, au niveau du nombre d'employéEs.

Avec des actifs présentement évalués à 367 milliards de dollars US, la "National China Petrolium" est d'ores et déjà considéré comme une société plus importante et plus grosse que la Mobil Exxon ...  C'est tout dire.  Avec cette transaction, cet compagnie met en même temps la main sur deux importants secteurs pour l'exploitation de ces sables bitumineux, soient ceux de Dover et de Mackay River, dans le nord de l'Alberta.
 

Une tendance qui s'accentue ...

Bien avant cette décision de PetroChina d'investir ces milliards de dollars dans Athabasca Oil Sands et de prendre ainsi le contrôle de cette compagnie, la Chine était déjà au nombre des principaux pays impliqués (avec les États-Unis) dans le développement de la production de pétrole à partir de ces fameux sables bitumineux.  Il semble même que ces sables bitumineux soient de plus en plus intéressants pour les Chinois.  Il n'y a pas si longtemps encore, l'autre société d'État, "China Investment Corporation",  avait également investi 1,7 milliards de dollars dans la minière canadienne Teck, lui donnant par le fait même une participation minoritaire dans les sables bitumineux de Forest Hills, toujours en Alberta.  Il y a quelques mois, la firme Sinopec avait d'autre part racheté des mains de la compagnie française Total une participation de 10% dans les champs de Northern Ligths.

Cette production est considérée, d'un point de vue écologique, à travers le monde, comme une des plus "sale" qui soit.  Dès 2007, le PCQ n'avait pas hésité, pour sa part, à déclarer qu'on devrait être prêt à aller aussi loin que de réclamer l'arrêt total et complet de toutes les opérations reliées à l'exploitation des sables bitumineux.
 

Un gigantisme qui fait peur ...

Le gigantisme du projet fait peur tout autant que l'absurdité du projet.  Pour séparer le bitume des sables et produire un seul baril de pétrole, il faut en effet, et au départ, brûler d'énormes quantités de gaz naturel, sources premières de gaz à effet de serre.  Eh oui !  Vous avez bien lu.  Pour produire cette source d'énergie si polluante à partir de ces fameux sables bitumineux, il faut utiliser de l'énergie à profusion.  À côté de cela, le projet de centrale thermique du Suroît qui avait semé tant d'émoi, ressemble à de la petite bière.

Avant même d'être consommé, ces barils auront déjà causé un tort irrémédiable à l'environnement.  Qui plus est, Il faut également utiliser jusqu'à cinq barils d'eau douce pour obtenir ce même baril de pétrole.  Cette eau sera par la suite tellement souillée et hautement toxique qu'elle ne pourra plus être recyclée et devra conséquemment être stockée dans de gigantesques réservoirs de rétention.  Que fera-t-on avec toute cette eau souillée et toxique ?  Personne ne le sait vraiment.  Au moment où l'on se parle, après seulement 10 ans d'opérations, la superficie de ces réservoirs égalise la grandeur du lac Memphémagog. C'est là un aspect tout autant préoccupant de ce terrible scandale.

Et comme si cela n'était pas assez, on détruit en même temps des forêts et un territoire gigantesque, plus grand que la Floride, ramenant le tout à un paysage quasi-lunaire.  Les trous laissés par l'exploitation de ces sables pourront se voir de l'espace.  Pendant des années, les populations autochtones habitant autour de ces exploitations ont essayé de sonner l'alarme, sans vraiment que cela change.
 

Le même jour ...

Le même jour où on apprenait la nouvelle, concernant PetroChina, on pouvait également lire une dépêche à propos du gouvernement provincial de l'Alberta annonçant qu'il allait pendant ce temps faire front commun avec de grosses pétrolières pour bloquer une requête en justice, intentée par la Première Nation Athabasca Chipewyan en décembre dernier et visant à obtenir une révision judiciaire de la décision prise par ce gouvernement de vendre à ces compagnies des droits d'exploitation sur des terres toutes situées à moins de 20 km de leur propre réserve et qui sont également utilisés par ces Autochtones.

Cette décision, des autorités chinoises, d'investir encore plus dans ce genre de production et de se faire ainsi, et par le fait même, encore plus complice de tous les dégâts générés par ce genre d'exploitation, ne pourra qu'ajouter aux flot de critiques qui existaient déjà vis-à-vis des politiques prises par le gouvernement chinois depuis déjà un bon bout de temps, dans une multitudes de domaines, aussi bien sur le plan économique que politique.

Depuis janvier de cet année, la Chine est officiellement la 3e plus importante économie dans le monde, juste derrière les États-Unis et le Japon; elle surpassait ainsi l'Allemagne.  Au rythme où vont les choses au niveau de l'économie chinoise, on estime d'autre part que la Chine pourrait ravir la 2e place, d'ici trois à quatre ans.  Pas plus.  Après, ce sera la lutte avec les États-Unis pour la 1ere place, mais déjà, on parle aussi.

 

Parti communiste du Québec (PCQ) - Ajouté  le 2 sept. 2009.