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Aujourd'hui même, les représentants des pays membres de l'OTAN se réunissent dans la ville de Québec et il faut s'attendre à ce qu'un des sujets traités lors de cette réunion soit la nécessité ou non d'accroître le nombre de soldats de l'OTAN présents en Afghanistan. Du côté des États-Unis, la position est claire : il faut accentuer cette présence. C'est normal; face aux difficultés croissantes rencontrées par les États-Unis dans leurs politiques étrangères, notamment en ce qui concerne le bourbier irakien, ils auraient besoin d'un peu plus d'aide.
Du côté de l'Europe, nommément de la France, de l'Italie et de l'Allemagne, c'est plutôt le contraire. Face à une guerre de plus en plus impopulaire et qui ne mène nulle part, de toute manière, tous ces pays se refusent en fait à s'engager encore plus dans cette direction.
Reste évidemment à voir ce que le gouvernement de Stephen Harper fera (même si on s'en doute, vu ses liens étroits avec le gouvernement de Bush). La question est d'autant plus pertinente qu'Ottawa a déjà convenu du fait que le gros des contingents qui partiront désormais pour l'Afghanistan viendront du Québec. Tout cela se produit en même temps dans un contexte où les nouvelles à propos des pertes subies par l'armée canadienne là-bas se multiplient.
Cette rencontre de l'OTAN à Québec survient 24 heures, à peine, après la sortie publique, et très fort médiatisée, du général Roméo Dallaire en faveur d'une participation accrue du Canada, soit disant parce que ce sont les principes même de la justice et de la liberté qui seraient en jeu dans cette guerre. Le général Dallaire est une figure très connue dans l'opinion publique; c'est une personne qui n'a d'ordinaire pas peur d'aller à contre courant, quitte à s'en prendre aux pouvoirs en place; encore récemment, il en faisait la preuve dans le dossier de l'utilisation du français au monument de Vimy. Quand il parle, cela peut donc avoir du poids. Sauf que là , il était carrément et complètement dans le champ ...
Face au déluge de propagande nous inondant à propos du fait que la situation en Afghanistan serait très différente de ce qui se passe en Irak, que la guerre en Afghanistan serait en fait une guerre "juste", etc, nous tenons à réaffirmer ce qui suit : cette guerre est tout aussi illégitime et nuisible que celle en Irak et nous n'avons strictement rien à faire là-bas en y envoyant des soldats. En lieu et place d'accepter ce que demande une fois de plus les États-Unis, le Canada devrait bien plutôt faire le contraire et annoncer haut et fort le retrait immédiat et sans conditions de ses soldats. Telle est en fait la seule position faisant du sens dans les circonstances.
Comme le mentionne très justement la Coalition "Échec à la guerre", grande responsable de toutes les manifestations organisées depuis des années au Québec pour faire la promotion de la paix et de la justice dans le monde, la guerre en Afghanistan n’est pas une « guerre juste ». Qui plus est, et contrairement à ce qui se dit en maints endroits, l’invasion de l’Afghanistan n’a jamais été pas autorisée par le Conseil de sécurité des Nations Unies. À ce niveau, la situation est donc tout à fait similaire à ce qui se passe en Irak. Seul l'OTAN y a donné son aval. Sans plus. Et même là, cet appui s'amenuise.
Mais là ne s'arrête pas les constats; comme le souligne toujours la Coalition "Échec à la guerre", la «reconstruction » et l’appui aux « efforts du peuple afghan vers la démocratie» restent essentiellement des voeux pieux qui n'ont finalement pas grand chose à voir avec ce qui se passe sur le terrain.
La seule véritable raison pouvant justifier que le Canada continue à donner son aval à ses opérations militaires réside dans la volonté du gouvernement central, à Ottawa, pour préserver et approfondir son partenariat stratégique avec les États-Unis de George Bush. C'est tout et cela s'arrête là. Cela n'a finalement rien à voir avec un quelconque souci de défendre la liberté et la démocratie dans ce pays. De toute manière, et depuis le début de cette guerre, les choses n'ont cessé d'empirer en Afghanistan.
Cette soi disante guerre au "terrorisme", qui se mènerait là-bas au nom de la "liberté" et du "progrès social" ne semble n'avoir donné jusqu'ici qu'encore plus de "terrorisme". En fait, et loin d'avoir été réduits à néant, les talibans sont maintenant plus forts que jamais en Afghanistan; du côté de la condition des femmes là-bas, la situation n'est guère meilleure. Même ceux et celles qui continuent à appuyer la présence de soldats étrangers là-bas, le confirment.
Entre temps, et à l'échelle internationale, les attentats se multiplient, comme en font foi les plus récents événements survenus à Alger et à Casablanca. Et Al Quaeda continue à défrayer les manchettes. Alors, où est donc le progrès dont on nous parle tant, en termes cependant si creux ? Est-ce là vraiment le progrès ?
Comme nous le disions déjà plus tôt, en septembre dernier, "la présence de ces troupes va à l’encontre des aspirations de la majorité de la population à travers le Canada. Au Québec, c’est déjà très clair Québec. Mais c’est aussi le cas d’un nombre sans cesse plus important de gens au Canada anglais. Ce n’est pas notre guerre. Tant au Québec qu’au Canada anglais, la plupart des gens refusent d’endosser les politiques de l’impérialisme US. Ils ne veulent pas voir plus de soldats, provenant de leur propre communauté, mourir; pour un grand nombre de gens, il s’agit d’un vaste gaspillage d’argent qui pourrait, autrement, être utilisés ailleurs, pour les services sociaux par exemple." (1)
Plus que jamais, il faut réaffirmer notre opposition à cette guerre.
Montréal le 12 avril 2007
(1) Extrait d'une déclaration du Comité exécutif central du PCQ, datée du 15 septembre 2006.
Sujets et adresses reliés :
Pour consulter le site
Internet de la Coalition québécoise "Échec à la guerre"
Dans le dossier de la guerre en Afghanistan :
le
courage n'est pas là où Jean Charest
et Philippe Couillard
le disent
Mais où est donc Oussama Ben Laden et pourquoi court-il toujours ?
Pour visionner un
reportage de Radio-Canada relatant les dessous de l'engagement canadien en Afghanistan
et, en particulier, les pressions américaines qui ont été faites à ce
sujet
Pour consulter notre dossier sur l'Afghanistan