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Adapté d'un texte produit par
Dario Garcia, responsable des relations internationales
au sein du Comité Central du PCQ


Le nouveau président des États-Unis, Barack Obama, a beau avoir serré la main récemment à Hugo Chavez, condamné officiellement le coup d'État au Honduras, et promis aussi d'accélérer le processus de normalisation des relations entre son pays et Cuba, la politique étrangère de son pays ne semble pas avoir vraiment changé dans les faits face à l'Amérique Latine.

Pour l'essentiel, la politique états-unienne reste la même vis à vis de ce continent, marquée par une attitude toujours très agressive, avec comme conséquence que les forces de gauche en Amérique Latine ne peuvent faire autrement que de regarder ce qui se passent à Washington avec encore beaucoup d'appréhension et de craintes.  Cela se comprend.

Les récentes révélations à propos de l'implication dans le coup d'État au Honduras de différentes forces et individus, tous liés et/ou subventionnés par l'appareil d'État américain, y inclus l'ambassadeur des États-Unis au Honduras, semblent démontrer dans le meilleur des cas que le président des États-Unis ne contrôlerait qu'une partie de ce que son propre gouvernement ferait.  D'une manière ou d'une autre, il est tout aussi clair que le gouvernement américain aurait pu être beaucoup plus ferme vis vis de la junte militaire hondurienne qu'il l'a été jusqu'ici.  N'oublions pas que ces militaires étaient jusqu'à hier de fervents défenseurs des États-Unis.  Si ces derniers l'avaient vraiment voulu, cette junte aurait déjà plié bagages.

La situation politique très difficile que traverse actuellement le Honduras ne fait pas seulement qu'augmenter l’intensité de la crise économique qui frappe chaque jour un peu plus le quotidien des travailleurs, des paysans, et de la population en général dans ce pays.  Si le coup d'État des militaires devait finir, avec le temps, par obtenir ne serait-ce qu'un semblant de légitimité, cela enverra du même coup un très mauvais signal à travers tout le reste de l'Amérique Latine, soit le fait qu'un gouvernement démocratiquement élu peut encore être renversé par la force avec une relative impunité de la part du reste de la communauté internationale.

Pour tous les autres pays d'Amérique Latine, où existe présentement des gouvernements de gauche, mais où les forces d'extrême droite demeurent en même temps toujours bien vivantes, la menace est forcément préoccupante.

Les organismes internationaux comme l’OEA, les Nations Unies, la communauté européenne et l’administration américaine ont tous menacé de suspendre toute aide économique au Honduras, affirmant soutenir le retour de Zelaya. Mais, et de toute évidence, cela ne semble pas suffisant.

Nombreux sont les commentateurs de la scène politique en Amérique Latine qui laissent entendre que les États-Unis, malgré les belles paroles de Barack Obama, pourraient avoir des intérêts objectifs à voir la nouvelle junte se maintenir au pouvoir, même si cela serait complètement illégal.  Il faut en effet savoir que le gouvernement des États-Unis possède une très importante base militaire au Honduras, soit à Palmerola; cette base n'est pas nouvelle et aurait notamment servi à donner une assistance militaire aux contras du Nicaragua, du temps où ceux-ci combattaient les sandinistes.

Il faut aussi savoir que les gouvernements de gauche, en Amérique Latine, cherchent justement à se débarrasser du reste des bases militaires américaines, oeuvrant toujours sur leurs territoires.  Symboles d'une domination de plus en plus contestée, ces bases militaires sont aussi jugées par les populations, là où il y en a encore, comme une entrave à leur propre souveraineté.  En Équateur, le président Correa vient tout juste de faire fermer une très importante base américaine, située à Manta.

À l'opposé, en Colombie, le gouvernement d'Uribe, bien connu pour être un des derniers bastions proaméricains sur le continent, vient tout juste de signer avec les États-Unis un accord visant la mise en place de sept nouvelles bases militaires américaines sur le territoire colombien.  Soit disant pour mieux combattre le trafic de drogue alors que les organismes de l'ONU confirme le fait que  tous les efforts menés par les États-Unis, au cours des dernières années, pour combattre ce trafic n'ont finalement servi qu'à accentuer encore plus.  La situation est similaire à ce qui se passe aussi en Afghanistan à ce sujet.

La Colombie a en même temps des frontières avec plusieurs gouvernements de gauche.

Barack Obama semble agir comme un leader social-démocrate, avec tous les travers que cela peut avoir, sauf que son propre parti, en plus, n'est pas vraiment un parti social-démocrate et que les États-Unis n'ont pas non plus de véritable tradition social-démocrate.

Si le gouvernement de Barack Obama voulait véritablement réajuster sa politique étrangère vis-à-vis de l'Amérique, dans un sens positif, alors il devrait prendre au strict minimum les mesures qui suivent :

Le Parti communiste du Québec tient à réaffirmer sa solidarité avec tous les peuples d'Amérique Latine qui luttent pour leur propre libération ainsi que pour le progrès et la justice sociale.  Leur combat et notre propre combat, ici, ne font qu'un.

 

 



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