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Par Gabriel Proulx,
Responsable aux Publications
Comité Central du PCQ
Il y a une semaine avait lieu le congrès des jeunes adéquistes, au cours duquel l’ADQ a déballé, peut-être en désespoir de cause, la totalité de son véritable programme politique pour “sauver le Québec de la dette”. Au menu: L’élimination des cégeps, la hausse des frais de scolarité (qui seraient multipliés par trois selon Éric Caire, favoris dans la course à la chefferie), l’élimination de la loi anti-briseurs de grève, la privatisation de la SAQ et d’une partie d’Hydro Québec, ainsi qu’une hausse de la TVQ et des autres taxes. En pleine crise économique, ces mesures ne font aucun sens dirons certains. La vérité est que ces mesures ne font aucun sens tout court. En fait, elles n’appartiennent même pas à notre époque…
Selon les experts, l’élimination des cégeps porterait un grand coup à l’accessibilité aux études universitaires, la formation collégiale constituant une formation pré universitaire importante pour préparer les étudiants aux rigueurs de l’université. C’est à croire que les jeunes adéquistes ne sont pas au courant… Sans parler du fait que tous ces établissements ne peuvent être transformés en universités, alors que faire avec toutes ces vieilles bâtisses ? Pour ce qui est de la hausse (massive) des frais, autant condamner à la fermeture certaines universités en région, toujours selon les experts du milieu qui prédisent une baisse drastique du nombre d’étudiants potentiels si jamais il fallait que le coût d’une inscription pour des études supérieures se voit hausser de 300%. Autant dire que le programme de l’ADQ préconise une accessibilité réduite aux études postsecondaires. Depuis quand l’abrutissement de la population est-il censé faire office de bonne méthode de gestion ?
Ensuite, on parle d’éliminer la loi interdisant (en principe) l’utilisation de briseurs de grève. On repassera pour l’application, surtout dans le cas de Quebecor, mais l’esprit est au moins là… Bref, légitimer publiquement l’utilisation de briseurs de grève en levant l’interdiction officielle à leur usage équivaudrait à condamner une multitude de travailleurs et de travailleuses à des baisses de salaire et de conditions de travail, le pouvoir de dissuasion de la grève partant grandement en fumée. Bravo pour les droits des travailleurs, un des principes élémentaires d’une démocratie en santé! Le retour de la loi du cadenas avec ça ?
”Enfin”, ces jeunes conservateurs adéquistes parlent de privatiser la SAQ, véritable vache à lait pour l’état, ouvrant ainsi les portes à une mainmise de plus des multinationales étrangères sur l’économie québécoise! Sans parler de la ”si lucide” privatisation “d’une partie” du fleuron de l’économie québécoise, Hydro Québec. La vente de notre fer à une “cenne noire” la tonne comme l’avait fait Duplessis un coup parti ? Le crémage sur le gâteau: La hausse de toutes les taxes, en particulier la TVQ. En supposant bien sûr que la privatisation du système de santé s’accélèrerait sous un hypothétique gouvernement adéquiste, pourquoi les hausses de taxes au juste ? Payer plus cher pour moins de services, c’est ça l’idée ? Mais où croient-ils sincèrement aller chercher des votes avec de telles mesures ?
Au final, quand on regarde ces mesures une à la fois, il serait correct de dire que ces mesures sont irréalistes… mais quand on regarde ce programme comme un tout, le véritable but de l’ADQ se confirme: Une population québécoise moins éduquée, qui travaillerait plus pour gagner moins, tout en donnant toujours une plus grande part de ses revenus à un gouvernement qui lui offrirait de moins en moins de services publics adéquats en retour. Ceci n’est pas le programme politique d’un gouvernement du 21e siècle, c’est la recette de l’esclavage économique pur et simple! Le pire est que ce retour en arrière majeur ne servirait à rien d’autre qu’à payer la dette en grande partie illégitime du Québec envers le gouvernement fédéral. Étrange vision du concept d’autonomie… Franchement, il n’y a vraiment pas de quoi être fier de tels énoncés !
Heureusement, l’opinion publique québécoise est à la croisée des chemins: Pendant que l’ADQ conservatrice plonge dans les sondages en poursuivant sa déroute, les progressistes de Québec Solidaire continuent de monter dans ces mêmes sondages. En constatant que Québec Solidaire n’est toujours pas reconnue comme parti officiel par l’Assemblée nationale, qui préfère accorder un budget de recherche à un parti politique ayant complètement perdu le nord, il y a de quoi se demander en quel état sortira le Québec de la “tempête” qu’est la crise économique capitaliste avec notre présent “leadership” libéral, mais ça, c’est une toute autre histoire…
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