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Les tuiles se multiplient
 pour Mario Dumont

 

Par André Parizeau
Chef du PCQ

Les tuiles se multiplient pour Mario Dumont, au grand dam de ce dernier.  Lui qui espérait sans aucun doute profiter du congrès de sa formation politique pour se faire un peu de capital politique et ainsi peut-être aussi remonter dans les sondages, doit déchanter.

C'est que toute l'attention des médias s'est finalement reportée sur cette fameuse histoire de double rémunération, puisque Mario Dumont recevrait non seulement son salaire de député et de chef de l'opposition, mais aussi un 2e salaire, payé cette fois par son parti.  Prenez en même temps note du fait que ce 2e salaire serait en fait payé par vous et moi (puisque c'est le trésor public qui paie une bonne partie des dépenses des principaux partis politiques; cela fait partie de la loi sur le financement des partis politiques).

Le problème de base découlait du fait que personne au sein de l'exécutif de l'ADQ ne semblait avoir eu vent, au départ, de ce 2e salaire ou, et au strict minimum, se défendait d'en avoir autorisé l'allocation.  C'était comme si les structures de l'ADQ ne servaient en définitive que ... de "front".

L'imbroglio s'est amplifié d'autant quand même Mario Dumont n'arrivait plus à se retrouver dans ses propres explications, sur ce qui se serait produit dans toute cette affaire.  Enfin...

Dans le fonds, tout cela est peut-être un mal pour un bien car, n'auraient été de toute cette histoire, les médias se seraient probablement rabattus sur cette espèce de drôle de stratégie, de la part de l'ADQ et de son chef, Mario Dumont, à continuellement faire du saute-mouton sur à peu près tout ce qui bouge dans l'actualité, sans jamais vraiment proposer quoique ce soit de solide pour corriger le tir, sinon d'arriver la plupart du temps avec des propositions plutôt saugrenues.

Il y a une époque où l'ADQ proposait carrément de se débarrasser de la moitié de toute la fonction publique.  Puis ce fut au tour des commissions scolaires de devenir la cible de ses attaques : il fallait tout simplement les abolir, de dire Mario Dumont.  Mais comme cela ne "pognait" pas, on s'est alors rabattu sur les assistés sociaux, contre qui, disait-on, il faudrait beaucoup plus sévir.

Pendant quelques jours, l'ADQ s'est à nouveau réaligné au niveau de ce qui, aux dires de Mario Dumont, était maintenant devenu leur nouveau cheval de bataille : la défense des familles et de leur "droit" à éduquer leurs enfants en bas âge, hors des sentiers battus du réseau public de garderies.

Pour ce faire, Mario Dumont s'était dit : voici une idée de génie; on va tout simplement revendiquer que chaque famille puisse recevoir jusqu'à 100$ par famille, et par semaine.  Quelle idée !  Le seul problème résidait dans le fait que cela pouvait coûter (aux dires des libéraux) jusqu'à 1 milliard de dollars, que cela ne cadrait finalement pas tellement avec le programme de l'ADQ visant à réduire les dépenses de l'État (et non à les augmenter), que les libéraux n'étaient pour leur part pas d'accord avec une telle idée, et que l'ADQ n'avait surtout pas les moyens de déclencher une nouvelle élection.  Sondages obligent ...

L'idée ne dura en bout de ligne que quelque jours, le temps de voir que tout cela ne marchait pas vraiment.

Mario Dumont eut alors une nouvelle idée : pourquoi, alors, ne pas demander aux Québécois et aux Québécoises pure laine de faire plus d'enfants ?  Cela ne coûtera pas autant au trésor québécois; en fait, cela coûtera surtout aux familles québécoises; on en profite en même temps pour jouer sur la corde nationaliste, dans la plus pure tradition des mouvements nationalistes de droite; cela ne pourra pas faire de tort.  Surtout que le PQ, lui-même, ne sait plus trop à quel saint se vouer pour relancer la flamme nationaliste de ses propres membres.  Finalement, et pourquoi pas, on en profite également pour rouvrir le dossier de l'immigration, en prétextant que, dans le contexte, on serait peut-être mieux de refermer un peu le robinet de l'immigration ...

Au congrès, à peu près toutes les recommandations de Mario Dumont, et de son équipe de conseillers, furent adoptées sans histoire et ce dernier peut même s'enorgueillir d'avoir une fois de plus dépassé le cap des 95% d'appuis chez les membres de son parti.  C'est quasiment aussi bon que le score obtenu par Jean Charest, à l'occasion du congrès du parti libéral, qui se tenait juste avant.  À n'en pas douter, les Québécois et les Québécoises semblent vraiment aimer les scores à plus de 95%.  Mais est-ce vraiment cela ?...

Dans tout les cas, Mario Dumont ne semble pas, pour sa part, se tanner de jouer à la girouette.  Le seul vrai problème réside dans le fait qu'il est toujours le chef officiel de l'opposition.

 

 



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